Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nouvelle-Calédonie (suite)

Nouméa, capitale administrative et centre commercial de la Nouvelle-Calédonie, où se côtoient Européens, Mélanésiens, Tahitiens, Wallisiens..., concentre aujourd’hui près de la moitié de la population totale. Le revenu annuel est de l’ordre de 2 000 dollars. Cependant, les inégalités sociales restent fortes, la vie est chère et les difficultés de logement sont considérables. Le marché du nickel s’est tendu, l’écoulement du minerai est devenu plus difficile, cependant que le chômage s’est fortement accru pendant les dernières années. La cherté de la vie entrave aussi le développement du tourisme ; l’aéroport de La Tontouta est d’ailleurs un peu trop éloigné de Nouméa. Quant aux routes à l’intérieur de l’île, elles demeurent souvent médiocres. Les difficultés actuelles contrastent avec le spectaculaire développement enregistré pendant les années 1960.

A. H. de L.

➙ Océanie.

 C. Savoie, Dans l’océan Pacifique. Histoire de la Nouvelle-Calédonie et de ses dépendances sous les gouvernements militaires, 1853-1884 (Impr. nat., 1922). / J. Mariotti, Nouvelle-Calédonie, 1853-1953. Le livre du centenaire (Horizons de France, 1953). / A. Huetz de Lemps, l’Océanie française (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1954). / J.-P. Faivre, P. Routhier et J. Poirier, la Nouvelle-Calédonie. Géographie et histoire. Économie, démographie, ethnologie (Nouv. éd. latines, 1955). / R. Dousset, Colonialisme et contradictions. Étude sur les causes socio-historiques de l’insurrection de 1878 en Nouvelle-Calédonie (Mouton, 1970).

Nouvelle-Écosse

En angl. Nova Scotia, une des provinces atlantiques du Canada ; 55 490 km2 ; 788 960 hab. Capit. Halifax.


La partie continentale de la Nouvelle-Écosse est constituée de schistes, de quartzites et de grès diversement affectés par les plissements primaires ainsi que de batholites granitiques ; peu élevée (300 m dans le nord), elle s’incline doucement vers le sud. Une nappe de basalte, interstratifiée dans les sédiments plongeant sous la baie de Fundy, forme une crête qui domine une dépression sublittorale creusée dans des roches plus tendres et partiellement ennoyée (vallée d’Annapolis, baie Sainte-Marie). D’une structure semblable (mais incluant des fragments de l’ancien socle précambrien), l’île du Cap-Breton comprend une région basse, au sud-est, découpée en relief appalachien, et un plateau, d’environ 500 m d’altitude, au nord-ouest, dominant par de forts abrupts la mer et la région basse. Le relief porte la trace de l’érosion glaciaire ; d’importantes moraines ont été déposées sur la plate-forme continentale avant sa submersion ; elles forment les bancs fréquentés aujourd’hui par les pêcheurs. Le littoral atlantique, très découpé, procure de nombreux abris naturels.

La situation sur la façade orientale d’un continent explique la rigueur relative de l’hiver, malgré la latitude (entre 44° et 47° N.) : la moyenne de février est de – 7 °C à Sydney et de – 5 °C à Halifax. De la baie de Fundy au détroit de Canso, les côtes restent cependant libres de glaces. Les précipitations (de 1 000 à 1 200 mm) tombent en toute saison, avec un maximum d’automne. La forêt mixte (épicéas, sapins, trembles, bouleaux) est la couverture naturelle de la plus grande partie de la province.

La Nouvelle-Écosse a fait partie de l’Acadie* ; Louisbourg et Port-Royal (Annapolis Royal) ont été fondés par des Français. Des communautés acadiennes subsistent, principalement sur la côte du golfe du Saint-Laurent. Le nombre des francophones, en diminution, ne représente plus que 5 p. 100 de l’effectif de la province (à peine 40 000).

Près de 60 p. 100 de la population est classée comme urbaine. La principale agglomération est celle d’Halifax (200 000 hab.). Elle fut fondée dès la conquête britannique (1749) comme base navale grâce à sa vaste rade facile à défendre et à l’absence de glaces. Cette fonction militaire est restée très importante. Le port de commerce (10 Mt, septième port canadien) se tourne vers le transport par conteneurs, tandis que la fonction de port exportateur de blé décline par suite de l’ouverture du Saint-Laurent à la navigation d’hiver et de la création de nouveaux ports à blé sur le fleuve. Le raffinage du pétrole, le traitement des denrées alimentaires (conserverie, raffinage du sucre), la construction et surtout la réparation navales sont les principales industries d’Halifax. Par la concentration des activités tertiaires et la convergence des moyens de transport, Halifax apparaît comme la seule ville susceptible de jouer dans l’avenir le rôle de métropole régionale pour les provinces atlantiques.

Les fonctions de Sydney (110 000 hab.), conurbation de vingt communautés réparties en quatre aires urbanisées, sont l’extraction et l’expédition du charbon, la sidérurgie primaire, les activités tertiaires desservant l’île du Cap-Breton. New Glasgow forme avec Pictou et trois villes voisines une autre agglomération polynodale (27 000 hab. ; extraction du charbon [en déclin], laiterie, services). Une importante zone industrielle et portuaire se développe actuellement sur les rives du détroit de Canso (terminal pour pétroliers de 200 000 t, raffinage du pétrole, centrale thermique, production d’eau lourde, dérivés du bois).

L’agriculture n’occupe plus que 14 p. 100 du sol et ne retient plus que 6 p. 100 de la population. L’exode rural frappe surtout les exploitations à faible productivité (78 p. 100 sont dans ce cas) au profit des plus grandes et de celles qui se spécialisent dans la culture des fruits (pommes) et légumes ainsi que dans l’élevage du bétail laitier et de boucherie (notamment dans la dépression subbasaltique, d’Annapolis au bassin des Mines). La valeur de la production agricole (36 millions de dollars) est inférieure à celle des mines (54) et des pêcheries (52).

L’extraction du charbon, tombée à 2 Mt, continue de décroître. En revanche, la production de baryte, de gypse et de sel reste importante. La plate-forme continentale et l’île de Sable sont l’objet de recherches pétrolières apparemment prometteuses.