Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Aracées (suite)

De nombreuses espèces ont été choisies et sélectionnées par les horticulteurs comme plantes ornementales. Les Anthurium (600 d’Amérique tropicale) sont remarquables par leurs feuilles et leurs inflorescences. Ces plantes sont maintenant très employées pour la décoration des serres et même des appartements, car elles sont vigoureuses pourvu qu’elles vivent dans un sol acide et un milieu humide avoisinant 15 °C. Un autre groupe de plantes, également curieux par la découpure de ses feuilles, est celui de Monstera (20 espèces en Amérique tropicale). M. deliciosa, plus connu quand il est jeune, dans le commerce, sous le nom de Philodendron, est une plante très vigoureuse, à grosses tiges lianiformes, très décorative, grâce à ses énormes feuilles découpées en lanières et même perforées. Les vrais Philodendrons (100 espèces d’Amérique tropicale) sont aussi des arbustes sarmenteux très fréquents dans les jardins d’hiver ; vivant à l’état sauvage dans les sous-bois, ils acceptent assez facilement l’ambiance peu lumineuse de nos appartements.

D’autres plantes bien connues appartiennent à cette famille : les Colocasia à rhizomes plus ou moins dressés, originaires d’Asie tropicale, sont surtout remarquables par la diversité de leurs feuilles, et sont très fréquentes dans les serres ; les Zantedeschia d’Afrique du Sud sont les « arums » de nos fleuristes. Il faut aussi citer Amorphophallus titanum d’Indo-Malaisie, dont la fleur énorme (spadice de près de 1,50 m de long) sort de terre avant l’unique feuille de plusieurs mètres de haut. Enfin, n’oublions pas les petits Arums qui peuplent nos sous-bois frais (A. maculatum, A. italicum à petites spathes blanches ou jaune verdâtre), ni les grands Arums des rocailles sèches de la région méditerranéenne, à spathe vert foncé ou violette, avec un gros spadice de plusieurs décimètres de long.

L’intérêt alimentaire des plantes de cette famille est assez faible, puisque seul le fruit de Monstera deliciosa est consommé, ainsi que certains rhizomes de Colocasia (taros), riches en amidon.

J.-M. T. et F. T.

Arachnides

Animaux faisant partie de l’embranchement des Arthropodes*, et dont le corps est formé de deux parties, le céphalothorax et l’abdomen ; le céphalothorax porte six paires d’appendices, parmi lesquels on compte quatre paires de pattes locomotrices. Les Arachnides les plus communs sont les Araignées*, les Scorpions* et les Acariens*.



Généralités

On reconnaît dans la classe des Arachnides seize ordres d’importance inégale ; cinq d’entre eux ne renferment que des formes fossiles primaires, surtout carbonifères. Avec les Mérostomes et les Pantopodes, les Arachnides constituent le sous-embranchement des Chélicérates ; les chélicères, qu’ils possèdent tous, sont des appendices antérieurs en forme de pince ou de crochet.

Chez les Scorpionides (v. scorpion), les longues pinces correspondent aux pédipalpes ; l’abdomen est segmenté et formé de deux parties ; la seconde, très mobile, se termine par un aiguillon venimeux. Le groupe est très homogène, et seuls des détails morphologiques permettent de distinguer 17 familles et environ 700 espèces, vivant toutes dans les régions chaudes. Le plus ancien Arthropode connu est un Scorpion du Silurien, qui paraît avoir vécu dans un milieu aquatique.

Les Pseudoscorpionides sont de petits animaux — huit millimètres au plus — ressemblant grossièrement à des Scorpions auxquels manquerait le postabdomen. Les chélicères se terminent par une petite pince à laquelle aboutit une glande à soie, et les pédipalpes par une pince plus grande reliée à une glande à venin. L’abdomen a douze segments et porte quatre stigmates communiquant avec des trachées. Les Pseudoscorpions, dont on connaît 1 500 espèces dans le monde entier, sont carnivores et évitent la lumière ; on les rencontre en général sous les feuilles mortes, dans les mousses, sous les pierres ; certains sont cavernicoles, d’autres vivent au bord même de la mer, comme Obisium maritimum et Garypus littoralis en Méditerranée. Chernes nodosus reste dans les débris végétaux ou sur le fumier, mais peut se faire transporter par les mouches en saisissant une de leurs pattes par sa pince.

Une des espèces les mieux connues, Chelifer cancroides, se voit dans les habitations, en particulier dans les vieux livres, ce qui lui a valu le surnom de « pince des bibliothèques ». Avec ses chélicères, il perfore la cuticule des petits Insectes qu’il a attrapés avec ses pinces ; il y déverse des sucs hydrolysants et aspire par son pharynx les liquides nutritifs obtenus par cette digestion externe. À la reproduction, le comportement se révèle fort curieux : devant une femelle immobile, le mâle exécute des mouvements des pédipalpes, dépose un spermatophore sur le sol, puis s’écarte : avertie par les vibrations particulières des pinces du mâle, la femelle se place au-dessus du spermatophore et en introduit l’extrémité dans la chambre génitale, mais la pénétration du sperme ne s’accomplit que quand le mâle, saisissant la femelle, lui imprime des mouvements tels que l’ampoule spermatique, comprimée, se vide dans les spermathèques. Les œufs se développent dans une chambre incubatrice externe, sécrétée lors de la ponte par la mère ; celle-ci nourrit un peu plus tard du contenu de ses ovaires les larves, toujours fixées à la chambre incubatrice. Il y a donc, chez les Pseudoscorpions, ovoviviparité accompagnée d’un véritable allaitement des jeunes.

Les Phalangides (ou Opilions) les plus familiers sont les Faucheux (Phalangium opilio, Liobunum rotundum), fréquents dans les champs et les bois, et dont le nom usuel est justifié par les mouvements des pattes autotomisées, rappelant ceux d’une faux. Leur ressemblance avec les Araignées n’est que superficielle : leurs chélicères, dépourvues de glandes, se terminent par une pince ; l’abdomen fait suite, sans constriction, au céphalothorax, montre dix segments et n’a pas de filières.

L’ordre compte plus de 3 000 espèces, et, si certaines ont, comme les Faucheux, de longues pattes fragiles, une démarche oscillante et une fuite rapide, beaucoup ont des mouvements lents et s’immobilisent quand on les inquiète, comme Trogulus et Nemastoma, qui vivent sous les mousses et les feuilles mortes. Siro, aux pattes courtes, ressemble à un Acarien.