Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Ngeou-yang Sieou (suite)

Dans sa poésie régulière, il inaugure les nouveaux thèmes de la poésie Song, proches de la vie quotidienne. Ses poèmes sur ses collections d’antiquités, bronzes ou sabres japonais, sont restés justement célèbres. En général, il décrit avec simplicité la vie d’un haut fonctionnaire et tous ses attraits sociaux. Pourtant, quelques poèmes rappellent qu’il a le sentiment de ses privilèges et qu’il se soucie en bon fonctionnaire des malheurs du peuple. Dans ses poèmes à chanter, il exprime tout le lyrisme dont sont parsemés ses autres écrits, tel ce Printemps à la tour de jade (Yulou chun [You-leou tch’ouen]) : « La vie humaine depuis toujours est pleine de passion et de folie. Mon regret n’a rien à voir avec le vent ni la lune. »

D. B.-W.

 J. T. C. Liu, Ou-yang Hsiu. An Eleventh Century Neo-confucianist (Stanford, Calif., 1967).

Nicaragua

État d’Amérique centrale ; 2 050 000 hab. Capit. Managua.


La géographie


Le pays

Situé entre le Honduras et le Costa Rica, le Nicaragua, avec 148 000 km2, est le plus vaste pays d’Amérique centrale (Mexique excepté). L’élément principal du relief est un long fossé tectonique ; il traverse l’ouest et le sud du pays, reliant le golfe de Fonseca au nord-ouest, sur le Pacifique, à l’embouchure du rio San Juan, au sud-est, sur la mer des Caraïbes. Cette dépression, aux fertiles sols volcaniques, a depuis toujours concentré l’essentiel du peuplement. Elle est un passage naturel entre les deux océans. À l’est du fossé, un ensemble de hautes terres s’incline vers la plaine alluviale de la côte caraïbe. Le climat tropical chaud présente une pluviosité permanente sur le versant caraïbe ; l’importance des pluies diminue progressivement vers le Pacifique, l’ouest du pays connaît une saison sèche de novembre à avril.

À l’arrivée des Espagnols, au xvie s., divers groupes d’Indiens étaient disséminés sur le territoire, mais ils étaient plus fortement implantés dans les basses terres occidentales, surtout dans la dépression. C’est également là que s’installèrent les Espagnols ; ils se mêlèrent aux Indiens. Aussi la population est-elle actuellement, aux trois quarts, constituée de métis. Des communautés indiennes (4 p. 100 de la population) se sont maintenues dans les régions d’accès difficile, notamment au nord-est de la plaine caraïbe. La côte caraïbe, faiblement peuplée, est essentiellement occupée par des Noirs (10 p. 100 de la population totale) venus des Antilles anglaises, surtout au début du siècle, pour travailler dans les plantations de bananes. Les Blancs, descendants des familles coloniales, représentent aussi le dixième de la population.

Avec un accroissement démographique annuel supérieur à 3 p. 100, la population avoisine deux millions d’habitants, très inégalement répartis sur le territoire national. La moitié de la population est concentrée sur le sixième de la superficie : la région pacifique, qui a une densité de l’ordre de 50 habitants au kilomètre carré. Le climat plus favorable, les sols volcaniques fertiles, les voies naturelles de communications y ont favorisé l’installation humaine. De ce noyau de peuplement ont rayonné, surtout depuis un siècle, des migrants qui ont lentement peuplé les hautes terres du Nord et du Centre, cherchant de l’or, des pâturages pour l’élevage et des conditions propices à la culture du café. Un très petit nombre s’est dirigé vers l’est, en suivant le cours de rivières, pour exploiter la forêt et cultiver les produits tropicaux. La grande plaine orientale reste pratiquement inoccupée (2 hab. au km2) ; la faible population y est concentrée sur le littoral et le long des cours d’eau.

Le niveau de vie est un des plus bas d’Amérique centrale. La population est essentiellement rurale et les structures sociales sont un héritage du passé colonial. Les grands propriétaires fonciers (1,5 p. 100 des exploitants) possèdent la moitié de la superficie agricole ; à l’opposé, le tiers des exploitants cultivent moins de 2 p. 100 de cette superficie. La région pacifique est le domaine des grandes propriétés ; les petites et les moyennes exploitations dominent dans les montagnes centrales.


Les régions


Les basses terres en bordure de la mer des Caraïbes

Elles n’ont participé que tardivement et temporairement à la vie nationale. Une plaine uniforme, constituée par les alluvions des cours d’eau descendant de la chaîne centrale (ríos Coco, Grande, Escondido, San Juan), est bordée par un littoral le plus souvent marécageux. À l’homogénéité du relief correspond un climat uniforme : températures élevées (25 à 30 °C de moyenne annuelle) et pluies abondantes (plus de 2 500 mm) toute l’année ; c’est le domaine de la forêt dense. Les sols rapidement lessivés sont peu fertiles ; les seuls espaces cultivés sont les rives des fleuves et, au nord-est, le domaine des Indiens Mosquitos sur le río Coco. Seuls véritables agriculteurs adaptés au milieu, ils ont défriché la forêt pour pratiquer des cultures de subsistance.

Les activités spéculatives, base de l’économie de la région, sont en déclin. Le gisement d’or de Pispis, découvert en 1890, manifeste des signes d’épuisement. Les plantations de bananiers (río Wawa, río Grande, Bluefields), florissantes dès la fin du xixe s., ont été successivement abandonnées dans les années 1930, par suite de la maladie de Panamá. Si l’exportation d’acajou se maintient, celle du pin est en déclin en raison de l’exploitation abusive de cette essence. Quelques ports, comme Puerto Cabezas, survivent grâce à ces produits d’exportation. Bluefields (29 000 hab.), le plus important, s’est tourné vers la pêche à la crevette.


Les montagnes centrales

Des laves et des cendres volcaniques anciennes ont recouvert le vieux socle granitique. Les chaînes montagneuses (la plus élevée culmine à 2 000 m) sont séparées par de profondes vallées drainées vers la mer des Caraïbes. Les pluies sont abondantes (1 800 à 2 500 mm par an). Le versant oriental le plus humide est couvert de forêts denses et demeure une zone pionnière. Le versant occidental, plus sec, est le domaine de la forêt semi-décidue, défrichée en grande partie pour laisser place aux cultures de café et aux pâturages.