Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

neurovégétatif (système) (suite)

b) Le système cardioaccélérateur. Il fait partie du système orthosympathique dorsal. Les centres cardioaccélérateurs se trouvent dans la moelle dorsale ; les fibres issues de ces noyaux empruntent les rameaux communicants blancs et atteignent le ganglion stellaire, où se fait la synapse avec le neurone postganglionnaire. Elles se terminent au contact des nœuds sinusaux et auriculo-ventriculaires et dans tout le myocarde auriculaire et ventriculaire.

En résumé, le tissu cardiaque des oreillettes reçoit une innervation double, orthosympathique et parasympathique, alors que le tissu ventriculaire n’est innervé que par des fibres orthosympathiques.

5. Le plexus broncho-pulmonaire. Il est constitué de fibres parasympathiques venues du noyau dorsal du vague, qui sont bronchoconstrictrices, et de fibres orthosympathiques venues des 2e et 3e segments médullaires dorsaux, qui sont bronchodilatatrices.

6. Le plexus épigastrique, ou plexus solaire. Il est le plus volumineux, formant une masse de 3 cm de haut sur 3 cm de large.

Comme toujours, les libres afférentes sont de deux types, sympathiques et parasympathiques. Les fibres sympathiques passent sans faire relais. Les fibres efférentes sont destinées aux viscères et aux vaisseaux de l’étage supérieur de la cavité abdominale : surrénales, pancréas.

Ces fibres efférentes se groupent en plexus intermédiaires (diaphragmatique, stomachique, hépatique, splénique, rénal, spermatique, utéro-ovarien).

Ce sont les nerfs pneumogastriques qui contribuent à l’innervation de l’estomac. Leur stimulation détermine la production d’un suc gastrique abondant, acide, riche en pepsine.

7. Le plexus lombo-aortique. Il s’étend le long de l’aorte abdominale, du plexus solaire à la bifurcation aortique. Il contient des fibres vasomotrices et sensitives.

8. Le plexus hypogastrique pelvien. Il se résout en branches vasculaires pour les vaisseaux hypogastriques, en branches péritonéales et en branches viscérales. Chez l’homme, il s’agit des nerfs du rectum, de la vessie, des uretères, de la prostate, des vésicules séminales, des canaux déférents. Chez la femme, les nerfs sont ceux de l’utérus et du vagin.

Mécanisme de la miction. Les fibres parasympathiques issues de la corne latérale de la moelle sacrée innervent le muscle lisse de la vessie, appelé détrusor. Leur section entraîne une rétention d’urine et une distension vésicale.

Les fibres sympathiques issues de la corne latérale de la moelle dorso-lombaire n’innervent pas ce détrusor, mais sont destinées au sphincter interne de l’urètre.

La miction est un acte réflexe, soumis à des influences suprasegmentaires facilitatrices et inhibitrices. Pour un certain degré de distension, il se produit, d’une part, une stimulation des fibres parasympathiques destinées à la musculature lisse de la vessie et, d’autre part, une inhibition des fibres somatomotrices destinées au sphincter externe de l’urètre.

Mécanisme de la défécation. De même, le mécanisme de la défécation est superposable à celui de la miction. C’est un arc réflexe simple intégré au niveau de la moelle sacrée et soumis à des influences inhibitrices et excitatrices d’origine suprasegmentaire.

Dans les lésions médullaires qui réduisent le contrôle suprasegmentaire, on peut observer de l’incontinence, de la constipation suivant que l’arc réflexe se trouve ou non libéré.


Fonctionnement du système neurovégétatif

Distinctes sur le plan anatomique, les voies orthosympathiques et parasympathiques s’opposent par leur mode de fonctionnement et par leur rôle.

1. Le système orthosympathique possède une voie efférente à deux neurones.

La synapse ganglionnaire est cholinergique (son médiateur chimique est l’acéthylcholine) ; elle est située loin du viscère.

La synapse effectrice est adrénergique (ses médiateurs sont l’adrénaline et la noradrénaline), mais certaines postganglionnaires sympathiques responsables chez l’homme de la sécrétion sudorale fonctionnent en libérant l’acéthylcholine. Les fibres vaso-dilatatrices des muscles squelettiques fonctionnent de la même façon.

2. La voie parasympathique efférente comporte, elle aussi, deux neurones. La synapse ganglionnaire est cholinergique (comme dans le système orthosympathique), mais située tout près du viscère innervé. La synapse neuro-effectrice est également cholinergique (son médiateur est l’acétylcholine) ; son fonctionnement est aboli par l’atropine et renforcé par l’ésérine.

Ainsi, la majorité des fibres sympathiques libère un neuro-effecteur nommé la sympathine, qui est un mélange d’adrénaline et de noradrénaline. Les fibres parasympathiques libèrent de l’acéthylcholine. L’introduction de ces substances dans l’organisme déclenche des effets analogues à la stimulation des centres sympathiques ou parasympathiques. Les substances qui reproduisent ces effets sont dites sympathicomimétiques ou parasympathicomimétiques ; celles qui s’y opposent sont dites sympathicolytiques ou parasympathicolytiques.


Troubles du fonctionnement du système neurovégétatif


L’hypotension orthostatique

Lors du passage à la station debout, il se produit une hypotension qui, normalement, est corrigée par une vasoconstriction réflexe d’origine sympathique.

Les afférences proviennent du sinus carotidien et des barorécepteurs de la crosse de l’aorte.

Une hypotension va donc s’observer lors du passage à la station debout s’il existe une rupture de l’arc réflexe qu’on vient de décrire :
— dans les suites de sympathectomies chirurgicales ;
— au cours de certains traitements par les neuroleptiques, qui se comportent comme des sympathicolytiques ;
— au cours des maladies des nerfs périphériques, qui interrompent ainsi les afférences viscérosensitives (neuropathie périphérique, polynévrite, polyradiculonévrite, neuropathie diabétique, tabès).