Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Népal (suite)

Après l’invasion de l’Inde de l’Est par les musulmans, au xiie s., toute la production des arts religieux échoit au Népal, dont la renommée est immense puisqu’elle conduit en Chine l’un de ses artistes : Balbahu. Au xive s., les musulmans envahissent le Népal. Les dévastations et les cruautés s’inscrivent dans l’évolution de l’art. La féroce épouse de Śiva se voit attribuer le nom de Taleju, et un temple, le Taleju Bhavanī, est édifié à Bhādgāun. Les arts mineurs (cruches, bijoux...), répartis sur les routes de pèlerinage, reproduisent les motifs décoratifs de la sculpture et de l’architecture. Une profusion de temples subsistent. Les toits superposés en forme de pyramide et les constructions intermédiaires en bois reposent sur des fondations de pierre. Sculpté, ciselé, le bois, qui est l’une des richesses du pays, révèle le travail original des praticiens népalais. Accompagnées de décors animaliers ou végétaux, les divinités prolifèrent sur les poutres, les colonnades, les portes, dans les temples, les palais ou les maisons. On appelle Katmandou la vallée des temples de bois. On trouve aussi des vestiges de sculptures en terre cuite et en bronze.

Le xviie s. ouvre l’âge d’or de la peinture népalaise. Le mouvement des corps et la perspective se ressentent d’Ajaṇṭā. Mais on observe des principes de composition tantriques dans le Viṣṇu dansant au Taleju Bhavanī, où des personnages secondaires, aux quatre angles, ramènent l’attention vers le personnage principal du centre. Au xviiie s., les formats grandissent. Le charme de la miniature fait place à une expression plus audacieuse des mouvements et des formes. La sculpture se maintient, comme le montre un ravissant bronze de la Naissance du Bouddha, serti de pierres précieuses, de filets d’or et d’argent (xviiie s., musée Guimet, Paris). Cette œuvre se rattache à l’iconographie bouddhique ancienne. Le décor est représenté par l’arbre śāla sur lequel s’appuie la reine Māyā ; on reconnaît le déhanchement classique, tandis que le Bouddha sort du flanc droit de la jeune femme. D’autres bronzes, avec leurs têtes et leurs bras multiples, avec leurs visages grimaçants, sont d’inspiration tantrique.

B. G.

➙ Inde / Tibet.

 T. Hagen, F. Traugott Wahlen et W. R. Corti, Nepal, Königreich am Himalaya (Berne, 1960 ; trad. fr. Népal, royaume de l’Himalaya, Berne, 1961). / S. Kramrisch, The Art of Nepal (New York, 1964). / N. R. Banerjee, Nepalese Art (Katmandou, 1966). / Mandanjeet Singh, l’Art de l’Himalaya (Weber, 1968).

nerfs

Organes en forme de cordons ou de fils blanchâtres qui transmettent les incitations sensorielles, sensitives et motrices.


Constitués d’un certain nombre de fibres nerveuses, entourés d’une fine gaine conjonctive, les nerfs relient l’encéphale et la moelle épinière à tous les autres points du corps. Chez l’homme, il existe 31 paires de nerfs rachidiens et 12 paires de nerfs crâniens, qui se ramifient éventuellement ou se regroupent pour former les différents plexus et troncs nerveux. Leur ensemble constitue le système nerveux périphérique par opposition au système nerveux central, caractérisé par sa concentration à l’intérieur de la boîte crânienne et de la colonne vertébrale. Les nerfs sympathiques appartiennent au système nerveux végétatif (v. neurovégétatif [système]).


Structure des nerfs

La fibre nerveuse périphérique est constituée d’un neurite (axone ou dendrite selon qu’il s’agit du prolongement cellulifuge ou cellulipète d’un neurone moteur ou sensitif) entouré d’une gaine dite « de Schwann », formée de cellules. Certains axones sont entourés d’une gaine de myéline (lipide phosphore) située entre eux et la gaine de Schwann : on dit qu’ils sont myélinisés. Dans les nerfs, les fibres nerveuses sont groupées en fascicules et entourées de tissu conjonctif et de vaisseaux. La gaine de Schwann est en fait la succession des cellules dites « de Schwann ». C’est dans une invagination de celles-ci que se loge le neurite, sur lequel se referme en quelque sorte la cellule de Schwann. Dans les fibres amyéliniques, chaque cellule enrobe plusieurs neurites ; dans les fibres myélinisées, une cellule enrobe un neurite ; la prolifération de la zone d’accolement (mesaxone) autour du neurite constitue autour de celui-ci des spirales successives.

Le corps cellulaire (avec son noyau) des neurites est situé dans la corne antérieure de la moelle ou les noyaux des nerfs crâniens pour les fibres nerveuses motrices. Pour celles qui sont sensitives, il est dans les ganglions rachidiens ou crâniens correspondants et quelquefois aussi à l’intérieur du névraxe (noyau de Goll et Burdach). La terminaison des fibres motrices est la plaque motrice (v. muscle).

Pour les fibres sensitives, il s’agit soit de terminaisons libres, soit de terminaisons encapsulées (v. sensibilité). Les fibres nerveuses sensitives ou motrices, regroupées au sein de nerfs qui sont le plus souvent sensitivo-moteurs, ont essentiellement un rôle de conduction de l’influx nerveux. La vitesse de propagation de celui-ci, qui correspond à une onde de dépolarisation, est variable : de façon générale elle est d’autant plus grande que la fibre est plus myélinisée.

La distribution des fibres sensitivo-motrices se fait selon des topographies précises, même si quelques chevauchements existent entre les territoires de deux racines ou de deux nerfs voisins.


Pathologie des nerfs


Signes d’atteinte des nerfs

L’atteinte d’un tronc nerveux, ou d’un nerf, peut se traduire par un déficit moteur (paralysie) ou sensitif (hypo- ou anesthésie) ainsi que par des douleurs (névralgies ou radiculalgies). Le siège de la lésion se déduit bien souvent de l’application au cas en cause des schémas d’innervation sensitivo-motrice. Les paralysies par atteinte du nerf périphérique s’accompagnent d’une abolition des réflexes ostéo-tendineux, d’une atrophie des muscles et quelquefois de secousses musculaires (fasciculations). Sur le plan électrologique, il existe des anomalies très particulières (tracé neurogène) ; la modification de la vitesse de conduction des fibres motrices peut être mesurée et elle se révèle diminuée.