Nom donné à des mouvements d’organes végétaux provoqués par un excitant externe ; l’orientation de ces mouvements dépend de la forme de l’organe, très généralement pourvu d’un plan de symétrie, tels les pétioles, les feuilles, les folioles, les étamines.
Les principaux facteurs qui peuvent provoquer ces mouvements sont les chocs (séismonasties), de simples contacts (thigmonasties ou haptonasties), des variations de température (thermonasties), l’action de substances chimiques (chimionasties), des variations de lumière (photonasties et nyctinasties).
Quelques exemples
Le Mimosa pudica, d’origine brésilienne, possède des feuilles formées d’un pétiole principal portant quatre pétioles secondaires sur lesquels sont implantées des folioles ; on trouve à la base des pétioles et des folioles des renflements qui sont responsables des mouvements. Des variations de pression osmotique au niveau de ces zones sont observées entre le jour (folioles étalées) et la nuit (folioles appliquées les unes sur les autres) — veille et sommeil ; la turgescence diminue le soir, ce qui fait plier les folioles et baisser tout l’ensemble de la feuille ; le matin, le phénomène s’inverse. Chez la même plante, on peut aussi obtenir ce même mouvement en donnant quelques secousses sur la tige. Un simple contact effectué sur les filets des étamines de certaines plantes (Épine-Vinette, Opuntia, de nombreuses Composées — Cynara, Centaurées) les fait se courber et s’appliquer contre le pistil ; c’est aussi la turgescence qui est rendue responsable du raccourcissement des étamines de la Centaurée et fait glisser les anthères le long du pistil en dégageant le style. Chez les plantes carnivores*, ce sont des contacts d’Insectes ou des excitations artificielles sur certains poils qui provoquent la fermeture des feuilles-pièges. Le simple contact est souvent insuffisant à expliquer le fonctionnement des feuilles des végétaux carnivores (Dionée, Nepenthes, Drosera...). On peut également invoquer les actions chimiques ; en effet, ces mouvements peuvent être obtenus sous l’action de diverses substances azotées (ammoniac, jus de viande, albumine...).
Caractères
On a observé que, dans le cas des séismonasties et des thigmonasties, la réponse est obtenue avec un certain retard par rapport à l’instant de l’excitation ; ce retard (temps de latence) est d’une seconde dans le mouvement des étamines d’Épine-Vinette ; chez cette même plante, on a pu mettre en évidence, après un premier mouvement, une période réfractaire pendant laquelle une nouvelle excitation est inefficace ou presque. D’autre part, l’excitation portée en un endroit se propage d’un point à un autre de la feuille de Sensitive à une vitesse de 1 à 20 mm/s. Chez la Dionée, on trouve une vitesse de 20 cm/s. La conduction peut se faire à travers une colonne d’eau chez la Sensitive (conduction chimique) ; par contre, dans le cas de la Dionée, la conduction serait assimilable à celle de l’influx nerveux ; en effet, on peut relever sur ses organes un véritable potentiel d’action au moment où se produit le mouvement, manifesté par des variations de charge électrique des membranes lorsque l’excitation est conduite jusqu’à l’organe effecteur.
On peut également considérer comme des nasties périodiques les mouvements d’ouverture et de fermeture de certaines fleurs le soir ou le matin lors des variations d’éclairement. Le rythme de ces mouvements est d’environ 24 heures, mais on remarque dans plusieurs espèces qu’il subsiste même à l’obscurité ou avec un éclairement continu pendant un certain temps au moins.
Des auteurs enfin considèrent les mouvements révolutifs de croissance (plantes volubiles) comme apparentés à ces derniers ; ils ont été traités aux articles croissance* et auxine*.
J.-M. T. et F. T.