naïf (art) (suite)
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, tandis que s’en distinguait l’étude bien spécifique de l’art brut*, puis celle du kitsch — le mauvais goût qui fait plaisir, avec son cortège de productions fantasques, libérées de l’uniformité industrielle —, l’art naïf s’est développé dans de nombreux pays. De véritables « écoles » fleurissent aux États-Unis — suite de la tradition des « primitifs » des xviiie et xixe s. —, à Haïti, en Afrique (Nigeria), dans certaines républiques d’U. R. S. S., en Europe centrale et en Yougoslavie, où se distinguent des œuvres aussi captivantes que celles du peintre-paysan Ivan Generalić (né en 1914), d’Ivan Rabuzin (né en 1919), de Matija Skurjeni (né en 1898)… Une certaine inflation règne : l’avenir procédera sans doute à un tri raisonnable.
Le musée d’Art naïf de Laval
Le musée Henri-Rousseau, dit aussi musée d’Art naïf, a été inauguré en 1967 à Laval (Mayenne), ville natale du peintre. Installé dans le Vieux-Château, il fait partie du musée municipal. Lors de son ouverture au public, il groupait des œuvres prêtées ainsi que, notamment, des peintures offertes par l’artiste lavallois Jules Lefranc (1887-1972), provenant de son atelier personnel ou qu’il avait collectionnées. Depuis 1973, le musée possède un premier tableau d’Henri Rousseau (la Moisson au château), autour duquel sont disposées cent cinquante peintures dont les auteurs résument l’état de l’art naïf en France surtout, mais aussi en Angleterre, en Italie, en Israël, en Espagne, en Pologne, en Yougoslavie, au Brésil. Des expositions temporaires y sont présentées, parmi lesquelles une des plus importantes fut celle des Naïfs anciens, organisée en 1969 avec la collaboration du musée du Mans, prêteur d’une intéressante réunion de portraits et de tableaux de genre datant des xviie, xviiie et xixe s.
M. G.
W. Uhde, Fünf primitive Meister (Zurich, 1947 ; trad. fr. Cinq Maîtres primitifs : Rousseau, Vivin, Bombois, Bouchant, Séraphine, P. Dandy, 1949). / A. Jakovsky, Lexique des peintres naïfs du monde entier (Basilius Presse, Bâle, 1967). / A. Pohribný et S. Tkáč, l’Art naïf en Tchécoslovaquie (trad. du tchèque, Prague, 1967). / B. Kelemen, Die naive Malerei Jugoslawiens (Zagreb, 1969). / O. Bihalji-Merin, les Maîtres de l’art naïf (Éd. de la Connaissance, Bruxelles, 1971).
CATALOGUE D’EXPOSITION. Les Maîtres populaires de la Réalité, texte de M. Gauthier (Galerie royale, Paris, 1937).