Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Munich (suite)

• 1866-1900. L’industrie gagne la ville, qui se développe, entre ces deux dates, dans toutes les directions. Les communes suburbaines croissent tellement vite qu’elles sont anastomosées au tissu urbain (Schwabing, Bogenhausen, Nymphenburg, etc.). La rive droite de l’Isar, grâce à l’implantation de la gare de l’Est, connaît une croissance accélérée. La « Isar Vorstadt » (faubourg de l’Isar) est aménagée à l’est et au sud, entre la vieille ville et l’Isar. La Südbahn, réalisant la jonction entre la gare Centrale et la gare de l’Est, introduit un nouvel obstacle dans les structures urbaines.

• 1900-1945. Au début du siècle, des lotissements sans grand plan se développent sur toute la périphérie, en fonction du faible prix des terrains. Cela amena de nombreuses annexions de communes voisines. Le plan d’urbanisme de la période national-socialiste n’a été que faiblement réalisé. Les bombardements de 1944-45 ont entraîné la destruction de 40 p. 100 des immeubles, mais de 70 p. 100 dans la vieille ville.

• Après 1945. La période est marquée par la reconstruction et une nouvelle extension rapide. Les plans arrêtés à partir de 1958 prévoient l’aménagement de nouveaux quartiers à Bogenhausen, Fürstenried, Am Hasenbergl. Munich est devenu une métropole internationale (plus de 70 000 étrangers), ayant le plus fort rythme d’accroissement des villes allemandes. Les jeux Olympiques de 1972 ont entraîné la construction d’un quartier nouveau dans le nord-ouest de la ville et ont été une véritable consécration pour cette dernière.

La croissance a été facilitée par les nombreuses annexions de communes (la superficie actuelle dépasse 300 km2). L’augmentation de la population est à mettre, partiellement, en relation avec ce phénomène : 169 000 habitants en 1871, 500 000 en 1900, 596 000 en 1910, 829 000 en 1939, 962 000 en 1956, 1,08 million en 1961. L’augmentation est en moyenne de 25 000 habitants par an pour la période 1956-1970. Il convient d’ajouter les environs immédiats totalement urbanisés, soit plus de 350 000 personnes. Au total, la « Stadtregion München » compte plus de 1,7 million d’habitants. La croissance de la périphérie est d’ailleurs plus rapide que celle de la ville (15 p. 100 par an contre 12 p. 100). Comme dans la plupart des villes allemandes, l’élément féminin domine numériquement (54 p. 100). Les habitants de moins de 20 ans ne forment que 21,1 p. 100 (moyenne fédérale : 30 p. 100). La population théoriquement active se monte à 77,8 p. 100, ce qui traduit l’importance de l’immigration. Le bilan migratoire est largement favorable. Les excédents d’arrivées dépassent en moyenne 20 000 personnes par an. Par contre, les excédents de naissances sont relativement faibles : entre 4 000 et 5 000 personnes par an. Cela est dû à une faible natalité : 11,2 p. 1 000.


La vie industrielle

Munich est le plus grand centre d’emplois de Bavière : plus de 650 000, dont plus de 230 000 dans l’industrie. Les branches les plus importantes dans cette dernière sont : l’électrotechnique, la construction de machines, de véhicules, d’avions, d’appareils de précision, la chimie, les industries alimentaires, les textiles, les cuirs, le papier, le caoutchouc. La capitale de la Bavière est un des grands centres de l’édition allemande. La Süddeutsche Zeitung passe pour un des plus grands et des meilleurs journaux allemands. Quelques grandes firmes sont installées à Munich : Siemens (qui a un autre siège social à Berlin) commande à plus de 300 000 salariés répartis dans le monde entier ; Siemens possède ici un établissement de plus de 20 000 salariés, dont 3 000 chercheurs. Les Bayerische Motorenwerke (BMW) sont issues de plusieurs entreprises automobiles. BMW emploie plus de 12 000 salariés. Metzeler (pneus), MAN, Sundapp sont liés au développement de l’industrie automobile en Allemagne. Par contre, Agfa-Gevaert, Perutz marquent la promotion de la ville dans le domaine de l’industrie chimique et photographique. Wacker-Chemie GmbH est une filiale de Hoechst employant plus de 6 000 salaries. Munich est le plus grand centre brassicole de la R. F. A. Sept brasseries produisent plus de 4 Mhl selon les principes mis au point en 1516 (la consommation de bière dépasse 200 litres par Munichois et par an). Éloignée de la Ruhr et de la mer du Nord, la ville est cependant aujourd’hui le troisième centre industriel de la R. F. A.


Un des plus grands centres culturels de la R. F. A.

La fonction politique, la vie de cour sont largement responsables de l’intensité de la vie culturelle. Munich devait faire contrepoids à l’envahissant Berlin. Dans cet esprit, la ville exprime le particularisme bavarois, s’appuyant sur des influences étrangères pour contrebalancer l’influence prussienne. L’infrastructure universitaire est remarquable. La Ludwig-Maximilians-Universität compte 26 000 étudiants et peut être considérée comme le plus grand foyer intellectuel de Bavière. L’université technique regroupe 10 200 étudiants et travaille en étroite relation avec les différentes branches économiques de la ville. Créée en 1868 comme technische Hochschule, on peut la considérer comme pionnière dans le domaine industriel. Sept instituts Max-Planck et d’autres écoles supérieures donnent à Munich une grande réputation (économie, pédagogie sociale, académie des arts graphiques, etc.). La bibliothèque de l’État de Bavière (Bayerische Staatsbibliothek) possède 3,3 millions de volumes, celle de l’université, 1,1 million. La bibliothèque de l’Office des brevets allemands réunit 610 000 volumes et il faudrait ajouter celles de l’université technique, du Deutsches Museum et de la Ville. Vingt-cinq musées et collections (Pinacothèque, Glyptothèque, Deutsches Museum, Städtische Galerie im Lenbachhaus, etc.) attirent plus de deux millions de visiteurs chaque année. Les vingt-deux théâtres de la ville offrent 12 300 places. C’est Maximilien Ier Joseph (1806-1825) qui fit construire le Nationaltheater. La vie musicale est intense (trois grands orchestres permanents). Radio et télévision portent au loin le rayonnement de Munich. D’autres équipements contribuent à diversifier les activités culturelles et professionnelles : l’École supérieure de musique et l’Académie des beaux-arts continuent une vieille tradition, mais se lancent aussi dans la recherche artistique contemporaine. Munich est encore le siège de l’Académie du secourisme, de l’Académie du génie militaire, de l’Académie technique de l’Armée de l’air, de l’École allemande de journalisme, de l’École supérieure du film et de la télévision, de l’Office allemand des brevets, de la Cour des comptes fédérale. Pratiquement, toutes les directions régionales concernant la Bavière se trouvent ici.

Les quatrième et cinquième banques ouest-allemandes sont bavaroises et ont leur siège à Munich. L’ensemble des banques munichoises totalise 10 p. 100 du bilan de toutes les banques allemandes. La ville compte 17 banques locales et régionales. Les dépôts de la Caisse d’épargne dépassent 2 milliards de DM. Le secteur banques-assurances emploie plus de 40 000 salariés.

La ville s’est donné, à l’occasion des jeux Olympiques, son premier tronçon de métro. Les constructions destinées aux jeux Olympiques couvrent 30 ha et sont restituées à des fins civiles (cités universitaires, logements). Munich est la ville des records allemands : taux d’accroissement démographique ; nombre de maisons d’édition (300) ; densité des équipements culturels.

Munich est aussi la première place commerciale de Bavière. Devant les difficultés de circulation, mais aussi pour augmenter l’attrait de la ville, le centre a été entièrement réservé à la circulation des piétons.