Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

accouplement

Rapprochement d’un mâle et d’une femelle, généralement de la même espèce ou tout au moins d’espèces très voisines, en vue de permettre la rencontre des cellules sexuelles mâles, les spermatozoïdes, avec les cellules sexuelles femelles, les ovules, l’union de ces cellules réalisant la fécondation.



L’accouplement, adaptation à la vie terrestre

Il n’existe pas d’accouplement chez tous les êtres vivants. On peut constater l’absence de ce phénomène chez la plupart des espèces aquatiques. En effet, les spermatozoïdes sont le plus souvent munis d’un organe locomoteur (flagelle) qui leur permet de se déplacer dans un milieu liquide et d’aller ainsi à la rencontre de l’ovule, cellule sexuelle immobile. Cette rencontre pourra donc avoir lieu aisément si spermatozoïdes et ovules sont émis dans un milieu aquatique. Seul un nombre suffisant de cellules sexuelles est requis pour augmenter les chances de rencontre.

Dans le cas d’un être vivant terrestre, les seules possibilités pour que les spermatozoïdes puissent gagner les ovules sont soit que l’accouplement ait lieu dans un milieu aquatique, soit qu’il s’accompagne de l’introduction des cellules sexuelles mâles dans les voies génitales femelles, où elles trouvent un milieu liquide favorable. Ce dernier mode d’accouplement représente une adaptation efficace aux conditions du milieu terrestre.


Accouplement et fécondation externe

Le premier cas peut être illustré par l’exemple des Grenouilles, dont le mâle se maintient sur le dos de la femelle grâce à ses pouces munis de callosités et à ses bras qu’il passe sous les aisselles de sa partenaire. L’accouplement ayant lieu dans l’eau, la femelle pond ses ovules, sur lesquels le mâle déverse ses spermatozoïdes.


Accouplement et fécondation interne

Quant au second cas, on le trouve réalisé entre autres chez les Mammifères et chez les Insectes. Le mâle possède alors généralement un organe d’accouplement saillant (organe copulateur = pénis), qu’il introduit dans l’organe d’accouplement femelle (vagin). C’est la copulation. En fait, l’organe mâle favorisant cette forme d’accouplement n’est pas toujours directement lié aux voies génitales. Parfois de simples crochets permettent un contact plus étroit entre orifice génital mâle et orifice génital femelle, qui ne sont alors qu’accolés : c’est le cas chez l’Ascaris. Chez les Araignées, les spermatozoïdes sont puisés par le mâle dans ses voies génitales grâce à ses pédipalpes, munis d’un réservoir et d’un long stylet, qui, introduit au moment de l’accouplement dans le vagin de la femelle, y déverse des cellules reproductrices.

Chez l’Argonaute (Mollusque Céphalopode), les cellules mâles, contenues dans une sorte de récipient (spermatophore), sont introduites dans l’organisme de la femelle à l’aide d’un tentacule spécialisé (hectocotyle) qui se sectionne à la base, de sorte que le mâle peut s’éloigner en l’abandonnant à la femelle.


Accouplement et hermaphrodisme

Chez les espèces hermaphrodites, l’accouplement consiste généralement en un échange de spermatozoïdes entre deux individus. Certaines Sangsues se contentent d’enfoncer des spermatophores en n’importe quel point du corps de leurs partenaires, ceux-ci faisant de même.

J. Ph.

➙ Amphibiens / Annélides / Anoures / Arachnides / Araignées / Arthropodes / Biologie / Femelle / Insecte / Mâle / Reproduction.

 J. Rostand et A. Tétry, la Vie (Larousse, 1962) ; l’Homme (Larousse, 1972 ; 2 vol.). / P.-P. Grassé, « la Fécondation chez les Métazoaires » in Précis de biologie générale (Masson, 1966).

accouplement

Organe de transmission de couple utilisé pour relier deux arbres de machines placés bout à bout, l’arbre moteur d’une part, l’arbre entraîné d’autre part.


À l’exception des accouplements rigides, rarement utilisés en mécanique, ces organes ont également pour mission de corriger, dans toute la mesure du possible, les défauts d’alignement des deux arbres accouplés (fig. 1), les défauts de centrage et de déport (fig. 2), ainsi que les variations de dimensions dues aux dilatations, à la libération des contraintes ou encore aux déformations élastiques et permanentes. Enfin, certains accouplements, dits accouplements élastiques, servent d’amortisseurs de vibrations et de chocs.


Accouplements rigides

Ils ne compensent pas les défauts d’alignement des arbres, ni les variations de dimensions dues aux dilatations. C’est pourquoi ils ne sont utilisables que pour les mécanismes peu précis, tournant lentement (machines agricoles), et nécessitent soit un très bon alignement des deux arbres, soit un jeu très important dans les paliers qui supportent ces arbres. Ils sont réalisés suivant différentes conceptions :

• Dans les accouplements rigides à manchon et boulons (fig. 3), le manchon est en deux parties pour faciliter son démontage. La transmission du couple se fait à l’aide d’une clavette ;

• Dans les accouplements rigides à manchon et bagues (fig. 4), le manchon, également en deux parties, est biconique extérieurement pour que la translation des bagues entraîne le serrage du manchon. Ces accouplements à manchon nécessitent un usinage des extrémités d’arbre au même diamètre. De plus, ils sont encombrants en longueur ;

• Dans les accouplements rigides par plateaux, ou brides (fig. 5), des plateaux, ou brides, généralement en fonte, sont montés aux extrémités des deux arbres et assemblés par des boulons. Ces accouplements peuvent être utilisés pour relier des arbres de diamètres différents et présentent un très faible encombrement en longueur. Lorsque l’accouplement comporte un anneau de centrage en deux morceaux, il devient très aisé de désolidariser les deux arbres ;

• Dans les accouplements type Sellers (fig. 6), une douille conique, fendue avec clavette, est montée sur chaque extrémité d’arbre, ces deux douilles étant enfermées dans un manchon biconique extérieur. Trois tiges filetées, de section carrée, permettent d’approcher les deux douilles coniques et de rendre l’ensemble rigide.

En mécanique industrielle, l’alignement des arbres n’étant jamais parfait, ces accouplements rigides sont à éviter, car ils donnent naissance à des contraintes alternées qui conduisent rapidement soit à la rupture de ces arbres, soit à la détérioration des paliers supportant ces arbres.