Moore (Henry) (suite)
Si impressionnante que soit l’œuvre du sculpteur, elle ne doit pas faire oublier le grand dessinateur que Moore a toujours été. Les multiples études préparatoires pour des sculptures, groupées par dix, douze, voire vingt sur la même feuille, ne sont pas de vagues ébauches, mais donnent avec une étonnante précision toutes les modulations des volumes et créent un monde foisonnant de formes, toutes parentes et cependant d’une grande variété. À partir de 1938, les dessins deviennent plus autonomes, traduisant une scénographie surréaliste où d’étranges silhouettes sont figées dans un décor de murs nus percés de meurtrières. La Seconde Guerre mondiale va donner une impulsion décisive au dessinateur : artiste de guerre, il entreprend la célèbre série sur les Abris londoniens, suivie par une autre plus brève sur les Mineurs. Ensuite, les œuvres monumentales accaparent l’artiste, et elles sont précédées de maquettes en plâtre ou en glaise plus que de dessins ; ceux-ci se font plus rares, mais constituent toujours un commentaire irremplaçable de l’univers du sculpteur, du travail de son imagination, conservant le souvenir d’une infinité d’œuvres en puissance qui ne purent être portées à l’exécution tridimensionnelle.
M. E.
H. E. Read, Henry Moore (Londres, 1934-1965 ; 3 vol.). / I. Jianou, Henry Moore (Arted, 1968). / D. Sylvester, Henry Moore (Londres, 1968). / R. Melville, Henry Moore, Sculpture and Drawings (Londres, 1971 ; trad. fr. Henry Moore, sculptures et dessins, 1921-1969, la Connaissance, Bruxelles, et Weber, 1971). / G. C. Argan, Henry Moore (Milan, 1972 ; trad. fr., Hachette, 1972). / G. Cramer, A. Grant et D. Mitchinson, Henry Moore, catalogue de l’œuvre gravé (Cramer, Genève, 1973). / Hommage à Henry Moore (Vilo, 1973).