Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Monotrèmes (suite)

Espèce unique d’un genre unique, l’Ornithorynque est aquatique, couvert de poils constituant une fourrure moelleuse formée de laine et de jarres. Il a une longueur de 45 cm en moyenne ; son museau est terminé par un large bec aplati « en bec de canard ». Les narines se trouvent sur le dessus du bec, et à la pointe. Ce bec porte de nombreux organes tactiles servant à informer l’animal quand il plonge dans l’eau.

Les dents n’existent que chez les jeunes, au nombre de 34, dont seulement 12 percent les gencives, puis elles disparaissent. Ce bec présente sur ses bords des stries transversales pour écraser les animalcules capturés et laisser filtrer l’eau. Les yeux sont petits, les oreilles externes n’existent pas, mais yeux et oreilles sont protégés par des replis cutanés pendant la plongée.

L’Ornithorynque est bas sur ses pattes, qui sont latérales, et il marche un peu comme un Crocodilien. Ces pattes, munies de 5 doigts porteurs de griffes, ont une membrane natatoire.

Capable de vivre normalement sous l’eau pendant 1 minute, l’animal peut séjourner au fond pendant 5 minutes en cas de danger.

L’Ornithorynque est en effet un animal de mœurs amphibies ; il habite au bord des fleuves ou des rivières et aménage un terrier dans les berges des cours d’eau. Au moment de la reproduction, la femelle s’isole et aménage un terrier avec une chambre d’incubation, dont elle interdit l’accès au mâle, à l’aide de feuilles mouillées bien compactées. Elle s’organise un nid et pond 2 ou 3 œufs. Elle se recroqueville autour de ses œufs et les installe sur son ventre. Ils semblent s’accoler l’un à l’autre, à cause du mucus dont ils sont enrobés et du fait de la souplesse des coquilles. La durée d’incubation est de 7 à 10 jours. Les mères restent à l’intérieur pendant des journées entières et ne sortent que rarement, pour vider leur intestin, humidifier leur pelage et ainsi maintenir l’état hygrométrique de leur terrier au degré voulu. La femelle voit bientôt ses petits sortir de leur coquille avec une longueur de 2,5 cm. Ce n’est que 4 mois plus tard, quand ils ont 35 cm, qu’ils quittent le nid pour aller avec leur mère fouiller la vase de la rivière la plus proche afin d’y trouver les larves et Crevettes d’eau douce qui constituent leur nourriture.

Ces animaux, rares, sont strictement protégés et peu faciles à nourrir en captivité. Ils sont propres à l’Australie.

P. B.

 G. G. Simpson, The Principles of Classification and a Classification of Mammals (New York, 1945). / F. Bourlière, Vie et mœurs des Mammifères (Payot, 1951). / E. P. Walker, Mammals of the World (Baltimore, 1964 ; 3 vol. ; nouv. éd., 1968). / D. Morris, The Mammals (Londres, 1965). / W. Bücherl, E. E. Buckley et V. Deulofeu, Venomous Animals and their Venoms, t. I : Venomous Vertebrates (New York, 1968). / B. Grzimek, Das Tierleben (Zurich, 1971 ; trad. fr. le Monde animal, t. X : Mammifères, Zurich, 1971).

monotype

Yacht à voile faisant partie d’une série de bateaux construits sur le même plan.


La similitude entre monotypes d’une même série peut ne concerner que les plans de forme, de construction et de voilure. Elle peut provenir en outre de l’utilisation de matériaux de construction ou d’un accastillage rigoureusement identique. Les plans appartiennent soit à l’architecte, soit au constructeur s’il s’agit d’un architecte-constructeur qui seul construit le bateau, ou bien encore à l’Association des propriétaires, lorsque celle-ci acquiert le droit d’exploiter le plan.

Le constructeur d’un monotype remet à l’acquéreur un certificat de conformité qui garantit la similitude du monotype par rapport aux autres unités composant la série. Certaines tolérances sont admises, de l’ordre de 1 p. 100, en ce qui concerne les diverses spécifications portant sur la nature, la densité et les dimensions des matériaux utilisés. Chaque monotype porte dans sa grand-voile l’insigne de la série et un numéro, attribué en ordre croissant au fur et à mesure des fabrications. Certificat de conformité, numéro et insigne sont exigés lorsque le bateau participe à une compétition importante.

L’objectif que poursuit la construction monotype est double : réduction du prix de revient obtenue par la fabrication en série et réalisation de bateaux qui présentent, autant que possible, les mêmes qualités de vitesse, de cap et de maniabilité, c’est-à-dire qui sont aptes à participer aux mêmes compétitions.


Les monotypes de promenade et de croisière

Le premier point répond au désir de produire, à partir d’un plan unique, le plus grand nombre possible d’unités. Autrefois, les yachtsmen ne songeaient pas à posséder un bateau qui ne soit pas construit selon un plan original. Ils faisaient établir par l’architecte de leur choix le yacht correspondant le mieux à leurs possibilités et à leurs goûts, en tentant d’obtenir, aussi bien dans les lignes générales que dans les détails, un bateau qui apporterait quelque chose de nouveau par rapport à ce qui avait été fait jusque-là. Mais il s’agissait d’une époque où l’individualisme régnait encore en maître au sein d’une petite élite dont les moyens financiers étaient le plus souvent importants et qui pouvait s’offrir le luxe de conceptions originales.

Le développement sans cesse accru du sport de la voile est dû à l’intérêt que lui portent de nouvelles couches de la société, selon un processus de démocratisation accélérée. Il ne s’agit plus de construire de grandes unités, mais des bateaux qui, de taille aussi réduite que possible, présentent des qualités nautiques que seules procurent des études approfondies. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, la notion de série permet, à partir d’un plan unique et de matériaux semblables, achetés, traités et mis en place en série, d’abaisser, à qualité égale, le prix de revient dans des proportions considérables. De même, en cas d’avarie, le coût de la réparation est moindre.