Monotrèmes (suite)
Espèce unique d’un genre unique, l’Ornithorynque est aquatique, couvert de poils constituant une fourrure moelleuse formée de laine et de jarres. Il a une longueur de 45 cm en moyenne ; son museau est terminé par un large bec aplati « en bec de canard ». Les narines se trouvent sur le dessus du bec, et à la pointe. Ce bec porte de nombreux organes tactiles servant à informer l’animal quand il plonge dans l’eau.
Les dents n’existent que chez les jeunes, au nombre de 34, dont seulement 12 percent les gencives, puis elles disparaissent. Ce bec présente sur ses bords des stries transversales pour écraser les animalcules capturés et laisser filtrer l’eau. Les yeux sont petits, les oreilles externes n’existent pas, mais yeux et oreilles sont protégés par des replis cutanés pendant la plongée.
L’Ornithorynque est bas sur ses pattes, qui sont latérales, et il marche un peu comme un Crocodilien. Ces pattes, munies de 5 doigts porteurs de griffes, ont une membrane natatoire.
Capable de vivre normalement sous l’eau pendant 1 minute, l’animal peut séjourner au fond pendant 5 minutes en cas de danger.
L’Ornithorynque est en effet un animal de mœurs amphibies ; il habite au bord des fleuves ou des rivières et aménage un terrier dans les berges des cours d’eau. Au moment de la reproduction, la femelle s’isole et aménage un terrier avec une chambre d’incubation, dont elle interdit l’accès au mâle, à l’aide de feuilles mouillées bien compactées. Elle s’organise un nid et pond 2 ou 3 œufs. Elle se recroqueville autour de ses œufs et les installe sur son ventre. Ils semblent s’accoler l’un à l’autre, à cause du mucus dont ils sont enrobés et du fait de la souplesse des coquilles. La durée d’incubation est de 7 à 10 jours. Les mères restent à l’intérieur pendant des journées entières et ne sortent que rarement, pour vider leur intestin, humidifier leur pelage et ainsi maintenir l’état hygrométrique de leur terrier au degré voulu. La femelle voit bientôt ses petits sortir de leur coquille avec une longueur de 2,5 cm. Ce n’est que 4 mois plus tard, quand ils ont 35 cm, qu’ils quittent le nid pour aller avec leur mère fouiller la vase de la rivière la plus proche afin d’y trouver les larves et Crevettes d’eau douce qui constituent leur nourriture.
Ces animaux, rares, sont strictement protégés et peu faciles à nourrir en captivité. Ils sont propres à l’Australie.
P. B.
G. G. Simpson, The Principles of Classification and a Classification of Mammals (New York, 1945). / F. Bourlière, Vie et mœurs des Mammifères (Payot, 1951). / E. P. Walker, Mammals of the World (Baltimore, 1964 ; 3 vol. ; nouv. éd., 1968). / D. Morris, The Mammals (Londres, 1965). / W. Bücherl, E. E. Buckley et V. Deulofeu, Venomous Animals and their Venoms, t. I : Venomous Vertebrates (New York, 1968). / B. Grzimek, Das Tierleben (Zurich, 1971 ; trad. fr. le Monde animal, t. X : Mammifères, Zurich, 1971).