Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

monarchie d’Ancien Régime (suite)

 SOURCES. C. Loyseau, Traité des seigneuries, Traité des ordres et simples dignitez, Cinq livres du droit des offices (1608-1613 ; 3 vol.). / G. A. Guyot, Traité ou Dissertation sur plusieurs matières féodales tant pour le pays de droit civil que pour le pays de droit coutumier (Paris, 1738-1751 ; 7 vol.).
A. de Tocqueville, l’Ancien Régime et la Révolution (Lévy Frères, 1856 ; rééd., Gallimard, 1964). / H. Taine, les Origines de la France contemporaine, t. I : l’Ancien Régime (Hachette, 1875). / G. Pagès, la Monarchie d’Ancien Régime en France (A. Colin, 1928). / E. Labrousse, la Crise de l’économie française à la fin de l’Ancien Régime et au début de la Révolution, 1771-1791 (P. U. F., 1944). / P. Sagnac, la Formation de la société française moderne (P. U. F., 1945-46 ; 2 vol.). / H. Méthivier, le Siècle de Louis XIV (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1950 ; 5e éd., 1968) ; l’Ancien Régime (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 5e éd., 1971) ; le Siècle de Louis XIII (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1964 ; 3e éd., 1971) ; le Siècle de Louis XV (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1966 ; 3e éd., 1972) ; la Fin de l’Ancien Régime (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1970). / R. Mousnier, « Quelques Problèmes concernant la monarchie absolue », dans vol. IV du Xe Congrès international des sciences historiques (Florence, 1955) ; les Hiérarchies sociales de 1450 à nos jours (P. U. F., 1969). / B. Porchnev, les Soulèvements populaires en France de 1623 à 1648 (trad. du russe, S. E. V. P. E. N., 1963). / R. Mandrou, la France aux xviie et xviiie siècles (P. U. F., coll. « Nouvelle Clio », 1967). / L’Histoire sociale, sources et méthodes (P. U. F., 1967). / P. Goubert, l’Ancien Régime, t. I : la Société (A. Colin, coll. « U », 1969).

Mondonville (Jean-Joseph Cassanéa de)

Violoniste et compositeur français (Narbonne 1711 - Belleville 1772).


Son nom est lié à celui du Concert spirituel : il s’y produit dès 1734, y fait entendre ses œuvres à partir de 1738 et le dirige de 1755 à 1762.

Formé par son père, musicien de la maîtrise de Saint-Just à Narbonne, il est violoniste au Concert de Lille, puis entre à la chambre et à la chapelle du roi avant d’y devenir sous-maître en 1740. Il a déjà publié des sonates à un et deux violons et basse et deux recueils témoignant de son esprit de recherche : les Pièces de clavecin en sonates (v. 1734), associant au violon un clavecin concertant dans une formule instrumentale très nouvelle, et le recueil des Sons harmoniques (1738), qui exploite un artifice du violon rarement utilisé jusqu’alors.

Sa carrière théâtrale, commencée en 1742 avec la pastorale héroïque Isbé, est jalonnée de succès : le Carnaval du Parnasse (1749), représenté trente-cinq fois de suite, Vénus et Adonis (1752), Titon et l’Aurore (1753), fermement soutenu par les adversaires des « Bouffons », Daphnis et Alcimadure (1754), en dialecte languedocien.

Au Concert spirituel, Mondonville joue en duo avec J. P. Guignon (1702-1774), adapte en « sonates à quatro » ses Pièces de clavecin en sonates et triomphe avec ses grands motets, mis en parallèle avec ceux de Delalande* et dans lesquels il emprunte au théâtre des effets descriptifs saisissants (tempête du Dominus regnavit), au concerto le style orchestral (Magnus Dominus) et utilise parfois la voix comme un instrument (chœur « Mare vidit » d’In exitu, 1753).

Dès 1747, il donne un Concerto de violon avec chant (perdu), suivi vers 1748 des Pièces de clavecin avec voix ou violon. Dans un style vocal peut-être inspiré par le chanteur italien Farinelli (1705-1782), venu peu avant à la Cour, la voix rivalise de virtuosité avec le violon (Protector meus) ou dialogue douloureusement avec le clavecin solo en une sorte de « lied » prophétique (Quare tristis est).

Pour clavecin seul, une unique ariette figure dans des recueils de l’époque, mais nombre de ses œuvres sont perdues, en particulier des oratorios en langue française et un concerto à trois chœurs.

Il meurt quelques mois après le rachat par le Concert spirituel du droit de jouer ses grands motets, dont l’absence laissait un vide impossible à combler.

M. R.

Mondrian (Piet)

Peintre hollandais (Amersfoort 1872 - New York 1944).


Jusqu’en 1911, c’est-à-dire jusqu’à son arrivée à Paris, Piet Mondrian (Pieter Cornelis Mondriaan) suit la voie presque classique d’un peintre figuratif de son époque. Il a fréquenté l’académie des Beaux-Arts d’Amsterdam et exécuté des peintures assez traditionnelles, comme des natures mortes ou des vues de paysages hollandais. Il en vient ensuite à une sorte de fauvisme, où l’on retrouve l’influence de son compatriote Van Gogh*. Ses sujets de prédilection, aux alentours de 1908-09, sont des moulins à vent, des arbres, des dunes, des églises. La technique divisionniste qu’il adopte dans certaines de ces œuvres lui donne déjà une réputation d’artiste d’avant-garde dans son pays natal.

En 1911 donc, alors qu’il a pu voir en Hollande des peintures cubistes de Picasso* et de Braque*, Mondrian (qui comme pour marquer cette rupture écrit désormais son nom avec un seul « a ») s’installe à Paris, où il va rester jusqu’au début de la guerre. Très attiré par le cubisme*, il peint des sujets qui lui sont chers — natures mortes, arbres — en décomposant géométriquement les formes, en les découpant au moyen de cernes noirs. Les toiles quasi abstraites qui vont suivre font toujours référence à un sujet : façades de maisons, églises, jetées et océans. Mais déjà Mondrian s’éloigne du cubisme en réduisant la composition aux lignes verticales et horizontales, aux « + » et aux « – » (d’où la dénomination de plus-minus). Pourtant, dès 1913, l’artiste ne fait plus référence dans ses titres à des éléments naturels ; il se contentera désormais d’intituler ses toiles « composition ». Il s’écarte ainsi du cubisme parce qu’il tend de plus en plus vers l’abstraction*, mais aussi parce qu’il emploie des couleurs vives que l’on ne trouve pas à cette époque chez Picasso et Braque.