Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Moldavie (suite)

La révolution russe de 1917 aura pour conséquence la naissance d’un mouvement séparatiste promoldave en Bessarabie, province rattachée à la Roumanie après les votes du 27 mars et du 9 décembre 1918, et reconnue par le traité de Paris du 28 octobre 1920. La Russie soviétique — qui refusera toujours d’entériner cette cession — organisera sur la rive gauche du Dniestr un petit territoire (cap. Kichinev), qui deviendra en 1924 la république autonome de Moldavie. Agrandie en juin 1940 aux dépens de la Roumanie (Bessarabie et Bucovine du Nord), cette république sera la treizième république fédérée de l’U. R. S. S. (Moldavskaïa S. S. R.). Annexée à la Roumanie en 1941, elle fera retour à l’U. R. S. S. en 1944.

P. P.

➙ Roumanie / Valachie.

Moldavie (république socialiste soviétique de)

En russe Moldavskaïa S. S. R., république fédérée de l’U. R. S. S. Capit. Kichinev.


Avant la Seconde Guerre mondiale, c’était une simple république autonome peu étendue (8 400 km2 et 615 000 hab.). Elle a été agrandie par l’annexion d’une partie du territoire de la Roumanie d’avant guerre (dès 1940). Elle s’étend en 1970 sur 33 700 km2 et est peuplée de 3 572 000 habitants.

La majeure partie de la population se compose de Moldaves parlant la langue roumaine et ayant les mêmes genres de vie et les mêmes activités que dans la Moldavie roumaine de l’autre côté du Prout, mais le pourcentage de la population russe, composée de cadres moyens et supérieurs, s’est légèrement accru entre les deux derniers recensements, comme le montre le tableau suivant :

La croissance de la population a été de 24 p. 100 de 1959 à 1970. Elle a été le fait de l’excédent naturel, relativement élevé (plus de 1,3 p. 100 en 1968 [natalité et mortalité respectivement de 20 et de 6,9 p. 1 000]), mais aussi des immigrants venus d’Ukraine, des régions centrales et des villes de la république de Russie. Dans la croissance globale, l’augmentation de la population urbaine a compté pour 76 p. 100. La capitale est de loin la ville la plus peuplée. De 1959 à 1970, Kichinev est passée de 216 000 à 357 000 habitants, Bieltsy de 102 000 à 154 000, Tiraspol de 106 000 à 169 000 ; Bendery ne dépasse pas encore 70 000 habitants.

L’économie est essentiellement agraire. Les plateaux autrefois couverts d’une belle forêt de chênes (le códru), en majeure partie défrichée, les larges vallées alluviales, au fond asséché, du Dniestr et de la rive gauche du Prout, les collines portant des vergers et des vignes, les terrasses couvertes de lœss constituent les milieux d’élection d’une agriculture intensive. Les trois quarts du territoire ont été mis en culture, parmi lesquels les deux tiers restent encore consacrés aux céréales. Le maïs, introduit par les Turcs, sert toujours à la confection de la bouillie traditionnelle (la mămăligă), mais les variétés hybrides se révèlent un fourrage de choix pour l’élevage du gros bétail. Les minorités grecques, tatares et bulgares ont apporté la tradition du jardinage et des cultures irriguées. Le tabac donne l’une des meilleures qualités de l’Union. Les vergers et le vignoble assurent plus de la moitié des revenus des grands kolkhozes. La vigne fournit des raisins de table ; les vins servent à la fabrication de « champagnes » et de « cognacs », appréciés dans tous les pays de l’Est. Les prunes fournissent un alcool, la tzuica. Les mûriers, profitant des étés longs et chauds, ont permis le maintien d’une active sériciculture, et l’un des plus gros combinats de soie naturelle de l’Union est localisé à Bendery. Par la variété de ses cultures, ses rendements, la valeur de sa production, la république se présente comme l’un des jardins méridionaux de l’U. R. S. S.

L’industrie, restée longtemps secondaire (distilleries, sucreries, minoteries), prend un nouvel essor grâce à une production d’énergie électrique de l’ordre de 8,5 TWh, dont une partie est fournie par un barrage-réservoir sur le Dniestr. Les textiles, les constructions mécaniques (machines agricoles et pour l’exploitation forestière), les cuirs et peaux, le matériel électrique sont les principales branches.

Il est à remarquer que la république n’a accès ni au Danube, ni à la mer Noire et que ses activités de pêche et de navigation se réduisent à la partie moyenne du Dniestr, sur lequel un second barrage est en cours de construction. L’avenir de l’agriculture est dans l’irrigation et la spécialisation. Les surfaces irriguées s’étendent le long du Dniestr et de ses affluents, et la priorité est accordée au tabac dans le Sud, à la betterave à sucre dans le Nord, au vignoble de qualité, aux plantes à parfum, aux arbres fruitiers de type méridional (abricotier et pêcher). À la double fonction agricole et industrielle s’ajoute le rôle intellectuel : Kichinev est le siège de la « filiale moldave » de l’Académie des sciences de l’U. R. S. S., du musée Pouchkine (qui y a vécu) et d’une université.

A. B.

mole

Unité de quantité de matière.


Les lois générales des combinaisons — lois pondérales (loi des proportions définies, loi des proportions multiples, loi des nombres proportionnels) envisagées dans la conception atomique de Dalton*, lois volumétriques de Gay-Lussac*, assorties de l’hypothèse d’Avogadro* — ainsi que les résultats des analyses chimiques ont depuis longtemps suggéré aux chimistes l’intérêt qu’il y a, pour exprimer de la façon la plus simple les diverses opérations chimiques, à utiliser les rapports de nombres d’atomes, de molécules, d’ions, d’électrons, en un mot de particules qui entrent en jeu dans les réactions et dans la composition des produits, plutôt que les rapports des masses des divers corps. C’est qu’en effet les rapports des nombres de particules sont le plus souvent très simples : rapports de nombres entiers petits, tels que 1/1, 1/2, 1/3, 2/3, etc. Les formules des divers corps, avec leurs exposants entiers et petits, sont d’ailleurs le reflet de cette simplicité. Les rapports des masses des divers corps réagissants ne peuvent, par contre, être retenus de façon générale pour leur simplicité. Ainsi, pour former les halogénures d’hydrogène, un atome d’hydrogène se combine à un atome de fluor, ou de chlore, ou de brome, ou d’iode, alors que, pour former ces mêmes corps, 1,008 g d’hydrogène se combine à 19,0 g de fluor, ou à 35,45 g de chlore, ou à 79,9 g de brome, ou à 126,9 g d’iode ; les rapports des masses qui en résultent sont loin d’avoir la belle simplicité des rapports des nombres d’atomes !