Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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minéralogie (suite)

Carbonates. Nitrates. Borates

Les carbonates naturels (env. 80) sont d’origine sédimentaire ; certains anhydres, comme la calcite CaCO3, la magnésite MgCO3, la withérite BaCO3, la sidérite FeCO3, la rhodochrosite MnCO3, peuvent aussi avoir une origine hypogène. Citons l’aragonite CaCO3, la dolomie CaMg(CO3)2, la smithsonite ZnCO3, la cérusite PbCO3, l’hydrozincite Zn5(CO3)2(OH)6, la malachite Cu2CO3(OH)2 verte, l’azurite Cu3(CO3)2(OH)2 bleue.

Les nitrates (10 espèces), dont les ions ont la même géométrie que celle des ions sont isostructuraux des carbonates. Citons le nitre ou salpêtre KNO3, la natronite NaNO3.

Dans les borates (env. 60), le bore forme soit des anions plans (BO3)3–, soit des tétraèdres (BO4)5–. Ces ions peuvent s’associer pour former des polyanions complexes. Le bore, d’origine volcanique, se concentre sous forme de borate dans des bassins d’évaporation qui sont exploités. Les principaux sont le borax Na2B4O7, 10 H2O, la colémanite Ca2B6O11, 5 H2O, la boracite Mg3B7O13Cl.


Sulfates. Chromates. Molybdates. Tungstates

Les sulfates (env. 130) sont caractérisés par l’anion tétraédrique (SO4)2–. Certains, comme la barytine BaSO4, l’anhydrite CaSO4, la célestine SrSO4, l’anglésite PbSO4, peuvent naître dans des conditions hydrothermales. Mais le plus souvent les sulfates ont une origine sédimentaire : alunite KAl3(SO4)2(OH)6, mélantérite FeSO4, 7 H2O, gypse CaSO4, 2 H2O, brochantite Cu4SO4(OH)6. La crocoïte PbCrO4 est le principal chromate ; la wulfénite PbMoO4, le principal molybdate. Le wolfram (Fe,Mn)WO4 et la scheelite CaWO4 constituent les deux minerais de tungstène.


Phosphates. Arséniates. Vanadates

Dans ces minéraux, environ 250, l’anion (XO4)3– est tétraédrique. Le principal, tant du point de vue géochimique qu’économique, est l’apatite Ca5(PO4)3(F,Cl,OH). Ce minéral ainsi que la monazite CePO4, le xénotime YPO4 peuvent être des minéraux accessoires des roches éruptives ; l’amblygonite LiAlPO4(F,OH) se trouve dans des pegmatites. Les autres minéraux de cette classe ont une origine secondaire : vivianite Fe3(PO4)2, 8 H2O ; pyromorphite Pb5(PO4)3Cl ; mimétite Pb5(AsO4)3Cl ; vanadinite Pb5(VO4)3Cl ; turquoise CuAl6(PO4)4(OH)8, 4 H2O ; autunite Ca(UO2)2(PO4)2, 10-12 H2O ; torbernite (ou chalcolite) Cu(UO2) (PO4)2, 12 H2O ; carnotite K2(UO2)2(VO4)2, 2 H2O ; francevillite (Ba,Pb) (UO2)2 (VO4)2, 5 H2O, important minerai d’uranium du Gabon.


Silicates

Ils forment plus de 90 p. 100 de l’écorce terrestre. Leur nombre dépasse 500 et ils interviennent dans toutes les roches (v. silicate et silice).


Minéraux organiques

Cette classe comprend une vingtaine d’espèces, dont la whewellite CaC2O4, H2O, la mellite Al2C2O12, 18 H2O, que l’on trouve dans les lignites et les houilles.

J. W.


Quelques minéralogistes


Ievgraf Stepanovitch Fedorov,

cristallographe et minéralogiste russe (Orenbourg 1853 - Leningrad 1919). En cristallographie, il a démontré qu’il n’existait que 230 groupes d’espace géométriquement possibles. Il a utilisé le microscope polarisant et imaginé un goniomètre.


Ferdinand André Fouqué,

géologue et minéralogiste français (Mortain 1828 - Paris 1904). Grâce, au microscope, il a démontré le caractère cristallin de nombreuses roches. Avec Michel-Lévy, il a reproduit artificiellement plusieurs minéraux. (Acad. des sc., 1881.)


Charles Friedel.

V. Berthelot (Marcelin).


Victor Goldschmidt,

cristallographe allemand (Mayence 1853 - Salzbourg 1933). Il a mis au point la nomenclature des cristaux et créé à Heidelberg un laboratoire minéralogique.


Auguste Michel-Lévy,

pétrographe français (Paris 1844 - id. 1911). Il est l’un des initiateurs de l’étude au microscope des lames minces de minéraux, dont il a reproduit artificiellement plusieurs espèces. (Acad. des sc., 1896.)


Friedrich Mohs,

minéralogiste allemand (Gernrode, Harz, 1773 - Agordo, Tyrol, 1839). Il a imaginé une méthode pratique de détermination de la dureté des minéraux et établi une classification de ces substances.


William Hyde Wollaston,

physicien et chimiste anglais (East Dereham, Norfolk, 1766 - Londres 1828). Établi comme médecin à Londres, il a étudié les réactions chimiques produites dans la pile de Volta, dont il a découvert la polarisation. Il signala l’existence de l’ultraviolet et la présence de raies dans le spectre solaire. Il construisit un goniomètre optique. On lui doit encore la découverte du palladium et du rhodium.

➙ Cristallographie / Isomorphisme.

 M. Picon et M. Flahaut, Éléments de minéralogie et de cristallographie (S. E. D. E. S., 1949 ; nouv. éd., 1957). / P. Lapadu-Hargues, Précis de minéralogie (Masson, 1954). / C. Guyot, la Minéralogie (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1959 ; 3e éd., 1971). / J.-R. Kienast, Minéraux courants des roches, éléments de détermination au microscope polarisant (C. D. U., 1963). / A. de Lapparent, Précis de minéralogie (Blanchard, 1965).

Ming (époque)

Époque de l’histoire chinoise s’étendant de 1368 à 1644 et au cours de laquelle la Chine s’attache à restaurer les valeurs traditionnelles de son passé, après un siècle d’occupation mongole. (V. Yuan [époque].)


À la faveur des révoltes populaires de la fin du xive s., un paysan du Anhui (Ngan-houei) se fait nommer empereur et fonde la nouvelle dynastie des Ming. La capitale, installée tout d’abord à Nankin, est transférée à Pékin* sous le règne de Yongle (Yong-lo, 1403-1424). Grâce à la politique d’expansion des premiers souverains, l’empire connaît un grand essor. Ce dernier sera freiné, à partir du xvie s., en raison de l’influence grandissante des eunuques sur le pouvoir central ainsi que du confucianisme étroit qui tend à scléroser la classe mandarinale. En revanche, le développement d’une bourgeoisie marchande suscite l’épanouissement de genres littéraires nouveaux comme le théâtre et le roman.