Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

mines et carrières (suite)

L’erreur possible provient des incertitudes plus ou moins grandes sur l’étendue du gîte et sur les variations de l’épaisseur entre les sondages. Dans le cas où il n’y a pas d’éléments systématiques, on peut admettre que l’histogramme des épaisseurs réelles a la forme d’une courbe de Gauss, et appliquer les lois statistiques s’il y a un nombre de mesures suffisamment grand, en principe dès qu’il y a plus de 20 sondages. Si la moyenne d’épaisseur des N sondages est Em, l’estimation de l’erreur standard pour un sondage est

Pour le groupe des N sondages, l’estimation de l’erreur standard se, correspondant au niveau de confiance de 68,3 p. 100, est

c’est-à-dire qu’il y a 68,3 chances sur 100 pour que l’épaisseur moyenne réelle du gisement soit comprise entre Em – se et Em + se. Pour que le niveau de confiance soit de 80 p. 100, il faut multiplier l’erreur standard par 1,28, et pour qu’il soit de 90 p. 100, par 1,65. Un calcul analogue est fait pour l’erreur sur la teneur moyenne réelle du gisement par rapport à la moyenne des teneurs des sondages, pondérées ou non à leur épaisseur. Pour l’estimation de la valeur moyenne, on peut faire des calculs plus complexes, par exemple décomposer la surface du gîte en polygones formés par les médiatrices des droites joignant chaque sondage à ceux qui l’entourent, et admettre que dans chaque polygone la teneur et l’épaisseur sont celles du sondage. Si on dispose d’un ordinateur, on peut décomposer la surface en petites mailles carrées de côté 0,25 D (D étant l’espacement moyen des sondages) ; pour les mailles centrées sur un sondage, on admet que leur teneur et leur épaisseur moyennes sont celles du sondage ; pour les mailles vierges, on mesure les distances de leur centre à chacun des sondages voisins, et on admet que la teneur et l’épaisseur sont la moyenne, pondérée à l’inverse du carré de la distance, des valeurs correspondantes des sondages considérés. Si dans un sondage il y a des teneurs anormalement fortes, il est prudent de ne pas en tenir compte et de les remplacer sur la hauteur correspondante par la teneur moyenne de ce sondage. De même, il est sage d’écrêter les épaisseurs anormalement fortes.


Réserves

Les réserves d’un gîte sont la quantité de minerai à teneur exploitable qu’il contient.

Suivant la marge d’erreur de leurs estimations, on distingue cinq catégories de réserves.

• Les réserves certaines (on dit aussi reconnues ou à la vue) sont celles qui sont révélées dans un périmètre délimité par des sondages ou des travaux miniers suffisamment rapprochés. La marge d’erreur de leur estimation est ± 10 p. 100, avec un niveau de confiance supérieur à 90 p. 100.

• Les réserves probables sont celles qui sont situées dans un périmètre prolongeant celui des réserves certaines, dans lequel il y a des lacunes de sondages ou de travaux miniers. La marge d’erreur de leur estimation est ± 20 p. 100, avec un niveau de confiance de 70 à 90 p. 100.

• Les réserves possibles indiquées sont estimées d’après des sondages plus espacés ou par des études géophysiques très positives. La marge d’erreur de leur estimation est ± 30 p. 100, mais le niveau de confiance n’est plus que de 50 à 70 p. 100.

• Les réserves possibles présumées sont évaluées d’après les renseignements de sondages isolés, ou d’après leur situation géologique confirmée par des indications géophysiques ou chimiques. Avec un niveau de confiance de 30 à 50 p. 100, la marge d’erreur peut être de ± 30 p. 100.

• Les réserves pronostiquées sont appréciées d’après des renseignements géologiques et des analogies, mais sans aucune certitude ; on peut attribuer un niveau de confiance de leur existence de 10 à 30 p. 100 avec une marge d’erreur inchiffrable, mais énorme.

L’exploitation d’un gîte ne récupérera pas la totalité des réserves exploitables ; notamment, dans les travaux souterrains, on perd 20 à 30 p. 100 des réserves, davantage encore si on exploite par piliers abandonnés.

D’autre part, la teneur du minerai extrait est plus faible que celle qui a été calculée, en raison d’une inévitable pollution avec du stérile ou des parties plus pauvres.

J. A.


Quelques grandes sociétés minières


Anaconda Company,

société américaine fondée en 1895 sous la raison sociale de Anaconda Copper Mining Company. L’une des toutes premières affaires dans le monde pour l’extraction, le raffinage et la vente du cuivre, cette société est organisée sous forme de holding qui, gérant les intérêts de nombreuses filiales, répartit ses activités entre le continent américain, l’Australie et, pour une part limitée, l’Europe. Sur le plan industriel, le cuivre reste la première production. Mais, à la suite d’acquisitions de sociétés devenues ses filiales, le groupe s’est diversifié dans le secteur des métaux non ferreux, devenant ainsi le sixième producteur américain d’aluminium. Anaconda s’intéresse aussi à l’argent, à l’or, et, tout récemment, des découvertes de nickel pourraient ajouter une production nouvelle à ses activités minières. Cette nouvelle expansion industrielle s’impose d’autant plus au groupe que ses actifs au Chili ont été nationalisés en 1971, et une intensification de ses activités sur le territoire américain s’avère nécessaire. Dans cette optique, une nouvelle usine de production d’aluminium a été mise en construction, et les intérêts communs détenus dans les mines de cuivre Twin Buttes avec American Metal Climax (AMAX) ont été reclassés. Ventes de forêts, développement de la production des câbles de cuivre complètent cette réorganisation. Autour de la société mère, qui exploite elle-même dix mines aux États-Unis, ses principales filiales sont situées au Canada, mais Anaconda détient une participation minoritaire dans une quinzaine de sociétés réparties dans différents pays.


Anglo-American Corporation of South Africa Ltd,