Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

militaire (état) (suite)

La loi précise en outre les différentes positions statutaires dans lesquelles peuvent être placés les militaires de carrière (en activité, en service détaché, en non-activité, hors cadre, en retraite) et les dispositions concernant certaines catégories de militaires (officiers généraux, officiers de réserve servant en situation d activité, militaires engagés servant sous contrat, militaires servant à titre étranger, personnels accomplissant le service militaire dans le cadre du service national).

Le Conseil supérieur de la fonction militaire

Institué par la loi du 21 novembre 1969 précisée par le décret du 11 mai 1976, ce conseil, présidé par le ministre chargé des armées, a pour mission d’examiner et de proposer toutes mesures d’ordre général relatives au statut ou à la condition des militaires. Sa création répond à la volonté d’instaurer un dialogue et une concertation entre le ministre et le personnel militaire en compensant ainsi le fait que les militaires sont privés du droit de grève. Ce conseil comprend :

• avec voix consultative, 7 membres dont 2 représentent le ministre des Finances et le secrétaire d’État à la Fonction publique, les autres étant désignés en raison de leur compétence ;

• avec voix délibérative, 5 militaires à la retraite, désignés par le ministre sur proposition des organisations de retraités militaires, et 41 militaires en activité, nommés pour trois ans par tirage au sort. Ces derniers comprennent 17 officiers, 20 sous-officiers de carrière, 4 militaires non officiers engagés (12 sont pris dans l’armée de terre, 7 dans la marine, 7 dans l’armée de l’air, 7 dans la gendarmerie, 2 parmi les ingénieurs d’armement, 3 dans les services communs et 3 dans les personnels féminins).

Les membres du conseil jouissent des garanties indispensables à leur liberté d’expression et reçoivent d’un secrétariat permanent toutes les informations qui leur sont nécessaires. L’ordre du jour des sessions est fixé par le ministre, président. Une de ses premières tâches a été, de 1972 à 1976, l’étude des textes relatifs au statut général des militaires.

B. de B.

➙ Armée / Défense / Service national.

 P. Coutant, la Fonction publique militaire (Charles-Lavauzelle, 1961).


La formation et les écoles militaires

Pendant de longs siècles, le métier des armes ne connut d’autre formation que sa pratique. En France, François de La Noue (1531-1591) propose le premier la création d’académies militaires pour former les officiers. Après d’éphémères réalisations au xviie s. (Richelieu, Louvois), le premier établissement d’instruction sera la célèbre École militaire, créée à Paris par Louis XV en 1751 pour les futurs officiers de l’armée et de la marine choisis parmi des familles pauvres de la noblesse. À partir de 1777, cette école accueille les meilleurs élèves provenant de collèges militaires de province (Brienne, où Bonaparte sera élève, Auxerre, Effiat, etc.), qui jouent le rôle d’écoles préparatoires. À la même époque, les armes techniques entreprennent la formation de leurs cadres dans des écoles demeurées célèbres (Mézières pour le génie, 1749 ; La Fère pour l’artillerie, 1756).


Les écoles modernes

C’est à la création des écoles Polytechnique* (1794) et de Saint-Cyr (1803) que remonte le système moderne de formation des cadres. Il restera relativement stable jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Depuis 1945, l’apparition de l’arme atomique, la généralisation d’armements de plus en plus techniques, la tendance à l’unification de la gestion des trois armées, les transformations intervenues dans l’université ont entraîné de profondes modifications dans le système de formation des cadres militaires qui, spécialement depuis 1960, demeure en constante mutation. L’appareil de formation mis en œuvre par les armées recouvre une gamme très diverse d’établissements qui s’étend de l’instruction classique élémentaire à l’enseignement supérieur et à la recherche de type universitaire.


L’enseignement général et l’enseignement technique

Cette première catégorie rassemble des jeunes gens d’un âge correspondant à un enseignement du second degré.

• Les écoles militaires préparatoires. Héritières des anciennes écoles d’enfants de troupes (créées en 1884), elles sont des établissements d’enseignement général ouverts en priorité aux fils des militaires. Elles comprennent, pour l’armée de terre, le Prytanée militaire de La Flèche (fondé en 1604), le collège militaire de Saint-Cyr-l’École (1966), les écoles d’Aix-en-Provence, d’Autun et du Mans ; pour la marine, le collège naval de Brest (1966) et, pour le secteur aéronautique (civil et militaire), l’école des pupilles de l’air de Grenoble (1941). Ces écoles assurent la préparation au baccalauréat littéraire, scientifique et technique (Le Mans) et celle des concours d’entrée aux grandes écoles militaires.

• Les écoles d’enseignement technique. Elles ont été créées pour l’armée de terre en 1963 à Issoire avec une annexe ouverte à Tulle en 1967, et pour l’armée de l’air en 1955 à Saintes ; on peut y rattacher le groupe école des mécaniciens de la marine de Toulon (appelé jusqu’en 1964 école des apprentis mécaniciens de la flotte). Recrutées par concours ouverts aux jeunes du niveau de la troisième et directement orientées vers leurs armées respectives, elles préparent leurs élèves aux spécialités de la mécanique et de l’électricité. Au cours ou à l’issue des études, ceux-ci contractent un engagement dans les armées.

• L’école des mousses. Créée en 1834 et située à Loctudy, elle accueille de la même façon, autour de l’âge de 16 ans, des jeunes désirant faire carrière dans la marine nationale.


Les écoles de formation d’officiers

Dans les trois armées, les officiers d’activé sont formés soit dans des écoles recrutant par concours ouvert directement aux jeunes bacheliers après une préparation adéquate (deux ans), soit dans des écoles recrutant par concours de jeunes sous-officiers, soit encore par un avancement direct réservé dans certaines conditions aux sous-officiers et officiers mariniers.