Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
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Micronésie (suite)

Les archipels micronésiens ont connu en effet une histoire mouvementée. Ils ont été découverts et occupés par les Espagnols, et le port d’Agana, à Guam, devint un relais important sur la route Philippines-Mexique. En 1898, les Américains prirent possession de Guam, et, en 1899, les Espagnols vendirent les autres îles aux Allemands (à l’exception des Marshall, qui étaient déjà sous protectorat allemand depuis 1885). À la suite de la Première Guerre mondiale, les Japonais prirent en main le contrôle de ces îles grâce à un mandat de la Société des Nations. De nombreux colons japonais s’y installèrent : ils furent expulsés en 1945, et l’O. N. U. plaça les archipels sous l’administration des États-Unis (Trust Territories). Les îles Gilbert sont restées à l’écart ; colonie anglaise depuis 1892, elles sont devenues autonomes en 1976.

Les ressources de la Micronésie sont très limitées. Les plantations d’ananas ou de canne à sucre créées par les Japonais ont disparu en même temps qu’eux. La plupart des îles vivent des ressources traditionnelles : tubercules (taro, igname, manioc), arbre à pain, bananes, parfois même fruit du pandanus. À Truk et aux Mariannes existent de petites rizières. Mais la ressource agricole essentielle est le coprah, fourni par les plantations de cocotiers ; c’est souvent la seule exportation des îles. La pêche dans les lagons fournit des coquillages nacriers, et quelques pêcheurs s’aventurent en haute mer à la poursuite des thons.

La population est relativement forte pour la superficie des archipels. Les îles Marshall comptent plus de 25 000 habitants, et les Gilbert 44 000. Ce dernier archipel, dont les ressources sont très médiocres, est déjà surpeuplé. Guam est un cas particulier ; sa population est d’environ 93 000 habitants, mais elle est constituée pour moitié de militaires et de leurs familles : l’île est devenue la grande base aéronavale des États-Unis dans le Pacifique occidental. Il faut rappeler que les deux atolls de Bikini et d’Eniwetok (îles Marshall) ont joué un rôle capital dans les expériences atomiques américaines entre 1946 et 1956.

On peut rattacher à la Micronésie la petite île de Nauru (21 km2), indépendante depuis janvier 1968. Plateau de calcaires coralliens soulevés, l’île renferme d’importants gisements de phosphates exploités par une société australienne avec une main-d’œuvre de Gilbertins et de Chinois ; la production, voisine de 2 Mt par an, est surtout exportée vers l’Australie. Grâce aux redevances payées par la compagnie, les 6 000 Nauruans vivent pour l’instant dans l’opulence.

A. H. de L.

microphone

Appareil qui transforme l’énergie acoustique en énergie électrique.



Caractéristiques

Un microphone est caractérisé par :
— sa courbe de réponse en fréquence, qui renseigne sur sa fidélité de reproduction ;
— son diagramme directionnel, qui détermine son effet directif ;
— son niveau de tension électrique de sortie, exprimé en millivolts par microbar ou en dB V par rapport à 1 volt par microbar ;
— son impédance de sortie, qui impose les organes de liaison avec l’amplificateur pour une adaptation correcte.

Plus un microphone est fidèle, moins il est sensible et plus il est coûteux.


Directivité

Lorsque la membrane sensible d’un microphone est placée devant un boîtier fermé, elle est sensible aux variations de pression de l’air venant de toutes les directions ; on dit que ce microphone est omnidirectionnel. Son effet directif est peu marqué ; il dépend de la forme, des dimensions du boîtier et de la fréquence. Ce microphone capte aussi bien les sons utiles que les bruits et les réverbérations acoustiques du local. Si un haut-parleur est placé dans la même salle que le microphone, une réaction de l’un sur l’autre risque de se produire, donnant un bruit de sirène ; c’est l’effet Larsen.

Pour remédier à cet inconvénient, on adopte un microphone directif qui ne capte que les sons produits en face de la membrane ; ceux qui viennent des autres directions sont atténués d’environ 20 dB.

Pour construire un microphone directif, deux possibilités se présentent.
1. La membrane est placée devant un boîtier ouvert à l’arrière ; le microphone est alors sensible à la vitesse de déplacement des variations de pression de l’air. Il a une courbe en 8 ; il est sensible vers l’avant et vers l’arrière, mais non sur les côtés. En associant, en série dans le même boîtier, un microphone à pression et un microphone à vitesse, on obtient un microphone unidirectionnel, ou en cardioïde.
2. La membrane est soumise à la pression acoustique sur sa face avant. Des fentes, des cavités et des filtres amènent par un chemin détourné la pression acoustique, convenablement déphasée sur sa face arrière. La membrane n’est donc plus sensible qu’à la différence des pressions (c’est-à-dire au gradient acoustique) appliquée sur ses deux faces. Ce type de microphone directionnel est le plus répandu ; on obtient des courbes en cardioïdes ou en supercardioïdes.


Principaux modèles


Microphone piézo-électrique ou à cristal

Les variations de pression acoustique agissent sur une membrane souple en aluminium collée sur le pourtour du boîtier. Une fine tige métallique est fixée au milieu du diaphragme et à la partie libre d’un cristal piézo-électrique ; son autre extrémité est maintenue par une pince solidaire du boîtier. Les deux faces du cristal sont métallisées et reliées au câble coaxial de sortie. Les torsions du cristal sous l’effet des variations de pression acoustique produisent des forces électromotrices aux bornes des électrodes.

Caractéristiques. Impédance : de 0,1 à 1 MΩ ; capacité des électrodes : environ 2 nF ; tension de sortie : de 1 à 2 mV/μbar ; courbe de réponse : de 100 à 15 000 Hz à ± 6 dB ; omnidirectionnel ; câble de liaison à faibles pertes : longueur maximale 10 m. Le microphone piézo-électrique est un microphone sensible, assez fidèle, économique ; il craint la chaleur, l’humidité, et ses cristaux vieillissent ; il est surtout utilisé pour la parole sur les appareils bon marché.