Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

métropolitain (suite)

Caractéristiques techniques et d’exploitation

La ligne de Sceaux et les deux parties de la future ligne régionale Est-Ouest ont des caractéristiques techniques voisines permettant l’utilisation du même matériel. Les trains des deux parties (ligne de Boissy-Saint-Léger et ligne de Saint-Germain-en-Laye de la future ligne régionale est-ouest sont constitués par des éléments automoteurs de 3 véhicules et peuvent transporter, lorsqu’ils sont formés de 3 éléments (9 voitures), 2 500 personnes à la vitesse maximale de 100 km/h. Les performances de ces véhicules et l’aménagement de la signalisation permettent, sur les sections les plus chargées, un intervalle de 2 mn 30 s. Les dispositions des accès aux véhicules (portes larges et nombreuses) et les quais « hauts » des stations permettent de réduire au minimum les temps de stationnement dans les stations. Ouvrages importants et complexes, les stations souterraines, longues de 225 m, ont de multiples accès aux quais par des escaliers mécaniques aboutissant à des salles de répartition où s’effectuent les opérations de contrôle des billets. La tarification s’effectue par sections avec contrôle automatique à l’entrée et à la sortie, ainsi qu’à la correspondance avec le métropolitain.

C. M.

➙ Exploitation / Signalisation / Traction / Tramway / Voie.

Metternich (Klemens)

Homme d’État autrichien (Coblence 1773 - Vienne 1859).


Metternich, si souvent décrié par l’historiographie libérale, n’était pas une brute policière, mais un aristocrate cosmopolite, fervent admirateur du Siècle des lumières et complètement fermé aux idéaux révolutionnaires et romantiques, qu’il ne comprenait point. Il appartenait à une ancienne et illustre famille rhénane.

Le père de Klemens avait servi Joseph II comme diplomate, mais il envoya son fils, en 1788, faire ses études à l’université de Strasbourg (quelques années après le jeune Goethe). En 1790, Klemens allait terminer son droit à Mayence. À vingt ans, en 1793, il entrait au service de l’empereur comme diplomate et accompagnait son père à Bruxelles. Metternich demeura d’ailleurs toute sa vie un esprit curieux qui consacrait une bonne partie de ses loisirs à la lecture d’ouvrages scientifiques (il avait suivi à Strasbourg des cours de sciences et de médecine), alors qu’il montrait peu d’intérêt pour la littérature d’imagination. Comme la plupart des aristocrates de son temps, il savait, outre le latin et sa langue maternelle, le français, qu’il maniait avec beaucoup d’esprit dans sa correspondance privée ; il connaissait aussi l’italien, l’anglais et les langues slaves, qu’il apprit plus tard. Sa conversation était brillante, son amour de la nature profond, son catholicisme de bon aloi. Il ne fut ni un mécréant ni un mystique : la religion était pour lui affaire de convenance et nécessité de gouvernement ; il continua à appliquer les principes du « joséphisme », en mettant l’Église romaine au service de l’État et de la société. Marié trois fois, il entretint des maîtresses dans la bonne société, afin de rester dans le ton, et sans grande passion, son seul but dans la vie étant l’exercice du pouvoir.


Metternich et Napoléon Ier

Dès l’âge de trente ans, Metternich était considéré comme l’un des meilleurs diplomates autrichiens, mais aussi comme l’un des pires adversaires de Napoléon*. Non qu’il fût antifrançais, mais il considérait que Napoléon incarnait l’idéal révolutionnaire et qu’il menaçait en permanence l’équilibre européen. C’est pourquoi, en 1805, alors qu’il représentait l’Autriche à Berlin, il chercha à faire entrer la Prusse, alors hésitante, dans la troisième coalition ; pourtant Napoléon, après la paix de Presbourg, réclama lui-même Metternich comme ambassadeur d’Autriche à Paris (1806). À trente-trois ans, ce dernier obtenait le poste diplomatique le plus important pour son maître : du succès de sa mission dépendait en grande partie la paix de l’Europe continentale ; or, pour lui comme pour son chef direct, le chancelier Johann Philipp von Stadion, le traité signé à Presbourg le 26 décembre 1805 n’était qu’une trêve destinée à préparer la revanche de l’Autriche. À Paris, Metternich donna à sa mission un éclat mondain tout particulier et mena une politique de temporisation : tous ses rapports à Stadion déconseillaient la rupture avec la France, car il estimait que Napoléon, même empêtré dans l’affaire d’Espagne, était capable de battre l’armée autrichienne en quelques semaines. Il souhaitait gagner du temps pour que l’Autriche renforçât ses positions économiques et militaires ; pour cela, il faisait semblant de jouer l’alliance française. La cuisante défaite de l’Autriche à Wagram (6 juill. 1809) devait lui donner raison. Le chancelier Stadion avait imprudemment rouvert les hostilités en 1809. Certes, l’archiduc Charles fut vainqueur à Aspern et Essling (21-22 mai), mais Napoléon prit sa revanche quelques semaines plus tard. L’Autriche, sans alliés, sans armée, dut signer une paix désastreuse (paix de Vienne, 14 oct.) qui consacrait le triomphe de Napoléon.


Metternich chancelier

C’est Metternich que l’empereur François Ier désigna en 1809 comme chancelier, en remplacement de Stadion, dont l’œuvre avait été anéantie par l’entrée en guerre précipitée de l’Autriche. Le nouveau chancelier gagna d’abord du temps, imposant à son maître la tactique qu’il avait préconisée de Paris. Pendant quatre ans, il poursuivit une politique d’entente avec Napoléon ; négociant en 1810 le mariage de l’archiduchesse Marie-Louise, envoyant même en 1812 un corps d’armée en Russie sous le commandement du prince Karl Philipp von Schwarzenberg (dont la principale mission était, il est vrai, de ne rien entreprendre contre les Russes). Ainsi, l’Autriche respecta, en apparence du moins, les termes de l’alliance française jusqu’en août 1813 ; même après la défaite de la Grande Armée, Metternich proposa sa médiation pour conclure une paix de compromis qui laisserait à la France des frontières naturelles. Le rejet des propositions autrichiennes par Napoléon permit à Metternich de jeter le masque et de rejoindre la coalition russo-prussienne (accord de Reichenbach, 27 juin 1813).