Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

métropolitain (suite)

• La signalisation. Elle est particulière pour satisfaire aux besoins de l’exploitation et autorise un débit élevé des trains tout en assurant une grande régularité de circulation. Les circuits sont fréquemment doublés pour obtenir une très bonne fiabilité, et les progrès de la technique en matière d’automatisme permettent d’en augmenter continuellement le rendement et l’efficacité.


Exploitation


Exploitation technique

Les lignes peuvent être exploitées par des trains omnibus ou par des trains de sections, directs sur certains parcours et ne desservant qu’une partie des stations. La première solution est presque toujours utilisée dans les réseaux urbains. L’utilisation de trains semi-directs est réservée aux lignes régionales desservant les banlieues éloignées, car elle nécessite l’aménagement particulier de certaines stations en terminus partiel pour permettre le dépassement des trains. Chaque ligne peut être exploitée indépendamment du réseau, ou interconnectée avec d’autres lignes. L’exploitation indépendante permet une meilleure régularité de circulation grâce à des aménagements particuliers du matériel ou à des installations propres à une seule ligne. Mais elle entraîne une augmentation du nombre des stations et l’aménagement de couloirs de correspondance entre les différentes lignes.


Mouvement des voyageurs

L’importance exceptionnelle du trafic ainsi que la relative exiguïté des stations et de leurs accès rendent particulièrement complexe le problème du mouvement des voyageurs. Il est d’un intérêt fondamental que les installations autorisent le mouvement maximal avec ordre et méthode, sans heurt et sans risque d’incident. Aussi s’efforce-t-on de disposer les postes de vente sur l’itinéraire normal suivi par les voyageurs entrants, d’éviter les croisements, d’adopter partout où cela est possible des sens uniques de circulation, de donner aux couloirs des dimensions suffisantes et d’affecter aux débouchés sur les quais des emplacements qui tendent à assurer la meilleure répartition possible des voyageurs sur toute la longueur des stations. Néanmoins, le trafic est sujet à de profondes variations périodiques ou géographiques, et les saturations observées dans tous les réseaux de chemin de fer métropolitains à certaines heures et en certains lieux sont difficilement évitables.


Tarifs

Souvent la simplicité de la délivrance et du contrôle des titres de transport l’a emporté sur toute autre considération. C’est la raison pour laquelle de nombreux réseaux urbains utilisent le tarif unique. Cependant, lorsque le rayon de la zone desservie augmente, un tarif différentiel est généralement adopté pour des questions de rentabilité. De par leur vocation qui est avant tout celle de faciliter le transport des employés et des ouvriers de leur domicile à leur lieu de travail, le prix des transports urbains reste modique. De plus, la gêne créée par la circulation automobile dans les grands centres est à l’heure actuelle une raison supplémentaire de pratiquer de bas tarifs, afin d’encourager les citadins à utiliser les moyens de transport en commun.


Évolution

Sur le plan technique, les chemins de fer métropolitains se prêtent particulièrement bien à l’automatisation. C’est dans ce domaine que les progrès les plus sensibles ont été accomplis grâce à la mise en service de postes de délivrance de titres de transport et à leur contrôle automatique. La mise en service de matériel moderne et l’aménagement des lignes ont permis d’introduire la conduite automatique des trains.

Rendus nécessaires par le développement industriel à la fin du xixe s., les réseaux de chemin de fer métropolitains se développent dans de nombreuses villes. Les progrès incessants de l’urbanisation les rendent indispensables à l’activité des cités, et ils restent actuellement le moyen le plus commode de résoudre le problème des transports dans les grandes agglomérations.

Le Métropolitain de Paris

Les origines

La première idée d’un chemin de fer métropolitain pour Paris remonte à 1855. Mais c’est seulement en 1897 que le conseil municipal de Paris approuve l’avant-projet de Fulgence Bienvenüe (1852-1936) pour l’établissement d’un réseau métropolitain déclaré d’utilité publique en 1898. Les premiers travaux commencent à la fin de la même année, et, le 19 juillet 1900, la première ligne est ouverte à l’exploitation sur toute sa longueur entre Porte-de-Vincennes et Porte-Maillot, suivie au bout de quelques mois de deux nouveaux tronçons : Étoile-Dauphine et Étoile-Trocadéro. En 1903, le conseil municipal accorde à une nouvelle compagnie la concession d’une ligne Montmartre-Montparnasse, qui devient le Nord-Sud. Le programme d’extension se poursuit régulièrement par la suite et, en 1914, les lignes 1, 2, 4, 5, 6 et 13 sont achevées tandis que les lignes 3, 7 et 12 sont partiellement exploitées. À peine ralentis durant la Première Guerre mondiale, les travaux se poursuivent activement jusqu’en 1939, date à laquelle la totalité des lignes actuelles est déjà construite. Depuis, les travaux sont limités aux prolongements des lignes existantes vers la banlieue.

Le réseau de 175 km a été établi en souterrain à l’exception de quelques sections (11 km) où le creusement d’un tunnel était rendu difficile par la traversée des lits de la Seine et de ses affluents. Pour faciliter la construction des lignes, on a adopté un gabarit étroit pour le matériel (2,40 m) et des courbes de faible rayon (40 m d’abord, 75 m ensuite). Les stations de 75 m (105 m et 90 m pour les dernières constructions ou transformations) ont été implantées à faible distance les unes des autres (de 500 à 600 m) pour couvrir la ville d’un maillage serré de transport indépendant de la voirie urbaine.

Le matériel roulant, à traction électrique, utilisé en 1900 a subi jusqu’en 1920 une évolution profonde pour faire face aux besoins croissants du trafic et utiliser au mieux les progrès de la technique : construction métallique, bogies, traction en unités multiples. En 1952, un matériel de type nouveau a été utilisé sur la ligne no 13 prolongée, constitué par des éléments articulés formés de trois caisses reposant sur quatre bogies. En 1955 a été mis en service le matériel sur pneumatiques destiné à l’équipement des lignes les plus importantes (lignes 1, 4 et 11). Depuis 1969, enfin, de nouvelles rames de type classique remplacent le matériel ancien sur certaines lignes.