Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

métallurgie (suite)

Produits métallurgiques

Les produits métallurgiques se présentent sous des formes, avec des dimensions et des masses très différentes qui dépendent à la fois de la nature du métal ou de l’alliage, de son mode d’élaboration, de son stade de transformation et de son utilisation ultérieure. Ainsi, la masse des lingots peut s’échelonner de plusieurs dizaines de tonnes pour l’acier à quelques centaines de grammes pour des métaux précieux. Suivant le mode d’élaboration, les produits se présentent sous forme de lingots, de billettes, de plaques ou de pièces moulées dans les procédés d’élaboration par fonderie, alors que par un procédé électrolytique on obtient des cathodes, et que, par un procédé de métallurgie des poudres, le produit se présente sous la forme d’épongé, de poudre ou de grenaille. L’emploi ultérieur du produit conditionne également son obtention sous des formes telles que lingots, billettes, lopins pour le forgeage ; bloom, brame pour le laminage ; fil machine pour le tréfilage de fil fin ; profilés, tubes pour l’étirage ; riblons, mitraille, chutes pour la récupération et la refusion en fonderie, etc.

Une même dénomination s’applique souvent à différents métaux, mais pour certains cas la dénomination est spécifique ; ainsi, un lingot de fonte se nomme une gueuse, et celui de plomb, un saumon. Des précisions géométriques et dimensionnelles doivent encore être apportées à la dénomination des produits. Les lingots ont des formes de tronc de pyramide ou de prisme droit, à section carrée, rectangulaire, polygonale, circulaire ou ovale, avec des faces droites, planes ou ondulées, les angles étant arrondis.

Les produits se divisent en diverses catégories.

• Les produits bruts de coulée sont obtenus par solidification directe à partir de l’état liquide soit au stade final de l’élaboration métallurgique pour être ensuite transformés par formage mécanique (lingot, jet, billette, plaque, planche, etc.), soit par un procédé de fonderie aboutissant à une pièce moulée.

• Les produits bruts d’élaboration sont obtenus par un procédé autre que la coulée classique du métal ou de l’alliage. Ces produits sont le résultat de procédés électrolytiques d’élaboration de métal ou d’affinage, ainsi que les dépôts obtenus sur les pièces métalliques finies (revêtement électrolytique de chromage, nickelage, étamage, cuivrage, etc.). Ils comportent également des produits spongieux, fibreux, agglomérés ou divisés tels que des poudres de quelques centièmes de millimètre de diamètre (voire de quelques microns) ou des fragments ou grenailles de plusieurs centimètres de diamètre.

• Les demi-produits sont généralement obtenus par première transformation à partir de produits bruts de coulée ou d’élaboration ; ce stade intermédiaire de transformation permet de les utiliser pour la fabrication de produits finis après plusieurs transformations mécaniques. Certains de ces demi-produits tels que billettes, ébauches, barres à fil (wire-bars) peuvent être maintenant obtenus directement par des procédés de coulée continue. Dans le cas des demi-produits sidérurgiques, une dénomination bien particulière les désigne en fonction de leur section (carrée, rectangulaire, quelconque) et de leurs dimensions (épaisseur, largeur, longueur).

• Les produits finis au stade des transformations métallurgiques sont utilisés pour la confection de pièces par des opérations de découpage, formage et usinages divers. Suivant leur épaisseur et leur destination, les tôles fortes en acier doux (épaisseur supérieure à 4,8 mm) laminées à chaud sont transformées par laminage à froid en tôles moyennes (épaisseur de 3 à 4,8 mm) ou en tôles minces (épaisseur inférieure à 3 mm), utilisées à la fabrication d’éléments de carrosserie par emboutissage. Les produits longs tels que profilés de sections diverses peuvent servir directement, sans façonnage notable, à la confection d’éléments de charpente métallique, en construction automobile, dans le bâtiment, pour la fabrication de matériel de transport, etc. ; de même, les poutrelles, rails, barres, tubes ou tuyaux sont employés sans transformation supplémentaire. Pour la réalisation de conducteurs et câbles électriques, les fils doivent subir des traitements d’isolation par enrobage et formage.

• Les produits de récupération ou déchets résultent de transformations mécaniques et sont utilisés de nouveau avec des charges neuves soit dans des opérations métallurgiques d’élaboration (riblons, ferrailles utilisées pour l’élaboration de l’acier au four Martin ou au convertisseur à l’oxygène), soit dans des opérations de fonderie (bocages de fonte, mitraille, chutes de métaux et alliages divers).

R. Le R.

R. Le R.


Les plus importantes sociétés métallurgiques


Broken Hill Proprietary Compagny Ltd (The),

société industrielle australienne. Créée en 1881 pour exploiter des mines d’argent, de plomb et de zinc, elle abandonne ses concessions en 1939 pour développer sa production de fer, activité dans laquelle elle était déjà engagée depuis 1915 : fils, câbles, poutrelles, profilés et tubes sont maintenant les principales productions de Broken Hill. Le groupe fabrique aussi des navires et possède sa propre flotte de cabotage. Dernière extension de ses activités, le pétrole et le gaz naturel font l’objet d’une exploitation en commun avec la filiale australienne de la société américaine Exxon Corp. Broken Hill contrôle trente sociétés filiales, dont les usines sont essentiellement localisées en Australie et en Nouvelle-Zélande. Cette société possède également des intérêts aux États-Unis, confiés à une filiale dont le siège social est à New York.


Creusot-Loire S. A.,

société française née en 1970 de la fusion de trois sociétés du secteur de la métallurgie fine, la société des Forges et Ateliers du Creusot, filiale du groupe Schneider, la compagnie des Ateliers et Forges de la Loire, filiale de Marine-Firminy, et la compagnie financière Delattre-Levivier, filiale du groupe Schneider. La constitution de Creusot-Loire s’inscrit dans le cadre de la restructuration de la métallurgie française. Placé au tout premier plan de la métallurgie européenne, Creusot-Loire bénéficie d’une structure très intégrée lui permettant à la fois de produire des aciers spéciaux et de monter des installations complètes « clé en main ». Les activités non rentables des anciennes affaires ont été abandonnées au profit des branches pour lesquelles le groupe occupe déjà une position solide. Articulée autour de deux branches principales, la branche « métallurgie », qui dispose de 13 usines au niveau du groupe, et la branche « mécanique et entreprise », qui dispose également de 13 usines, l’affaire s’intéresse principalement à l’énergie nucléaire avec la construction de réacteurs, d’usines chimiques et d’appareils scientifiques, à la métallurgie de précision, qui fournit notamment les alliages les plus évolués pour les industries de pointe, au matériel de traction ferroviaire, aux grosses pièces de forge comme les presses de 7 500 t et les arbres de navire, au matériel de levage, à l’engineering des usines chimiques, des entreprises métallurgiques et des cimenteries. Les premiers réacteurs à eau pressurisée utilisés par les centrales nucléaires françaises sont à mettre à l’actif de Creusot-Loire, comme la livraison d’usines dans différents pays du monde, dont ceux de la Communauté économique européenne, l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et les pays du Comecon. Prises de participations dans des affaires d’activité semblable et investissements importants entrent dans le cadre du développement du groupe de 1972 à 1975, années au cours desquelles Creusot-Loire S. A. assied ses positions de leader national de la métallurgie et de la construction mécanique lourde. Le plan de réorganisation adopté par la société est à cet égard l’un des plus importants jamais mis en place en France par une société privée.


Klöckner-Werke AG.,