Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

médiques (guerres) (suite)

La guerre fut aussi le début de la puissance athénienne, deux fois victorieuse au moment décisif. Athènes sut ensuite, au contraire de Sparte, qui se replia sur le Péloponnèse, prendre la tête des opérations qui devaient assurer les résultats des premières victoires ; cela lui permit de créer l’empire qui fit d’elle la plus puissante des cités grecques du ve s. av. J.-C.

J.-M. B.

➙ Athènes / Darios Ier / Grèce / Grèce d’Asie / Thémistocle / Xerxès Ier.

 C. N. Rados, la Bataille de Salamine (Fontemoing, 1915). / J. Labarre, la Loi navale de Thémistocle (Les Belles Lettres, 1958). / W. K. Pritchett, Marathon (Berkeley, 1960).

Méditerranée (mer)

Mer bordière de l’Atlantique (avec lequel elle communique par le détroit de Gibraltar) comprise entre les rivages africains (en général peu élevés, sauf au Maghreb) et européens (qui dessinent trois grandes péninsules montagneuses) ; environ 2,5 millions de kilomètres carrés. Autre dénomination : Méditerranée Eurafricaine.


La géographie


Une mer alpine

Presque totalement enfermée par des montagnes du système alpin, la Méditerranée tire de son encadrement une première série de caractères.


Sa configuration générale

• Les dénivellations topographiques sont amples. La Méditerranée est une mer profonde (moyenne : 1 500 m ; maximum : plus de 5 000 m) eu égard à la modestie de ses dimensions. Les reliefs y sont très différenciés et complexes, faits d’escarpements abrupts et de surfaces planes exiguës (sauf à l’ouest : plaine bathyale algéro-provençale). Les hauts-fonds et les îles y côtoient de véritables fosses, comme au sud des archipels grecs. L’intensité de l’érosion dans les montagnes bordières a pour conséquence la part écrasante faite au matériel détritique dans le remblaiement marin.

• Les côtes élevées et fermées sont importantes. Le littoral méditerranéen typique est entaillé en falaises et en calanques, aux découpures directement calquées sur la structure. Il présente des côtes au dessin torturé et pittoresque, qui ont rendu souvent les communications malaisées avec l’arrière-pays, mais qui se révélèrent très tôt favorables à la petite navigation côtière et au cabotage. En raison de l’étroitesse des plates-formes continentales et de la petitesse des vasières encastrées au fond des baies, les techniques modernes de pêche (chalutage notamment) y ont connu souvent un développement difficile. Les peuples méditerranéens, à la différence de ceux du nord de l’Europe, furent de tout temps plus des navigateurs et des marchands que des pêcheurs.

• Les côtes basses sont réduites. Elles sont installées en étroit liséré au pied des montagnes ou dans le prolongement des grands bassins d’effondrement qui ont éventré l’édifice alpin, comme le golfe du Lion ou le nord de l’Adriatique, qui font suite au couloir Rhône-Languedoc et à la plaine du Pô. Les côtes régularisées sont formées de pointements deltaïques (dont la progression est favorisée par l’abondance des alluvions et la médiocrité des marées) réunis par des secteurs rectilignes percés de lagunes (Maremme, Mar Menor, Marisma, Albufera, etc., sont les noms les plus employés pour définir ce milieu géographique original) qui communiquent avec la mer par des passes (« graus » du littoral languedocien) parcourues par des courants actifs. Ce sont les côtes à lido typique (v. littoral), où les inondations, la médiocrité de l’écoulement et, jadis, l’insalubrité (malaria endémique) ont rendu nécessaires d’importants travaux d’aménagement, tels que drainage et dragage.

• Le cloisonnement en bassins distincts. Les trois péninsules européennes et les lignes de hauts-fonds qui leur font suite ont transformé la Méditerranée en une mer à seuils qui isolent de nombreuses mers secondaires. Cette transformation en petites cellules quasi closes s’est faite au cours des phases récentes de l’évolution morphologique : elle s’exprime non seulement dans l’originalité du remblaiement, mais également dans l’autonomie relative des circuits hydrologiques. Fortement entravée en franchissant le détroit de Gibraltar, l’onde de marée semi-diurne s’atténue très rapidement dès qu’elle traverse la mer d’Alborán ; pour la plus grande partie de la Méditerranée, l’oscillation marégraphique, décomposée en deux ondes stationnaires (une par grand bassin), ne dépasse pas 30 cm en marée moyenne. Ce n’est que sur les grandes plates-formes qu’une résonance (v. ondes océaniques) modérée permet au marnage de dépasser le mètre (1,10 m dans le fond de l’Adriatique, 1,50 m à Gabès). Quoique réduite, l’onde peut, en certains détroits, donner naissance à des courants notables, parfois violents (détroit de Messine).


Son instabilité géologique

• Tout au long de son évolution, la Méditerranée fut un bassin à géométrie variable qui a maintes fois changé de reliefs et de contours, et cela jusqu’à des périodes très récentes. En dépit des très nombreux travaux et des forages profonds (vingt-huit furent réalisés en 1970 par le navire-foreur Glomar Challenger en quinze sites différents), l’accord est loin d’être réalisé entre les divers auteurs qui ont tenté d’en reconstituer l’évolution.

À l’origine, la Méditerranée fut une mer largement ouverte, établie comme une grande déchirure entre l’Europe et la massive plate-forme africaine. Elle n’était alors qu’un large bras de mer situé dans le prolongement de la Téthys (v. Atlantique [océan]). Les sédiments, accumulés au fond de ce bassin en forme de géosynclinal, constituèrent le matériau des montagnes bordières, qui naquirent du rapprochement progressif ou brutal entre les môles nord et sud. On peut écrire que la Méditerranée est installée dans le lit du plissement alpin. Les parties actuellement les plus profondes sont celles qui furent épargnées par cette orogenèse tertiaire (par exemple la plaine bathyale algéro-provençale) ou, au contraire, affaissées par compensation isostatique (par exemple les mers d’Alborán et Tyrrhénienne, qui sont les parties effondrées des zones internes du plissement démesurément alourdies par des montées magmatiques).