Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mèdes (suite)

La survivance du peuple mède (vie s. av. J.-C. - iiie s. apr. J.-C.)

Il semble que Cyrus II et ses deux premiers successeurs ont été subjugués par la civilisation et la religion des anciens sujets d’Astyage, qui dominent alors pratiquement l’Empire perse, et que l’arrivée au pouvoir de Darios Ier* représente une réaction des Perses, ramenant les Mèdes au second rang. La Médie, qui constitue une satrapie sous les Achéménides, se scinde en deux après l’époque d’Alexandre le Grand. Le Nord (cuvette du lac de Rezāyè) forme la Médie Atropatène, du nom du Perse Atropatês, satrape des Achéménides et d’Alexandre, qui y fonde une dynastie locale encore attestée au début de notre ère. Le reste de la Médie constitue une satrapie du royaume des Séleucides, la plus hellénisée de toutes celles de l’Iran, puis, après la conquête parthe (v. 147), un royaume secondaire de l’Empire arsacide. Et c’est seulement au début de la domination sassanide, qui unifie le monde iranien au profit de la civilisation perse, que le particularisme mède s’efface définitivement.

Les Mèdes avaient été, par le nombre et par l’étendue occupée, le premier peuple de l’Iran, et s’ils avaient dû, au vie s. av. J.-C., accepter la suprématie des Perses, ils leur avaient apporté, avec leur civilisation et leurs troupes, une aide si importante que les Grecs ont pu, un temps, confondre les Mèdes et les Perses.

G. L.

➙ Achéménides / Assyrie / Iran / Perses.

 G. G. Cameron, History of Early Iran (Chicago, 1936 ; trad. fr. Histoire de l’Iran antique, Payot, 1937). / R. Ghirshman, l’Iran, des origines à l’Islam (Payot, 1951) ; Perse. Proto-Iraniens, Mèdes, Achéménides (Gallimard, 1964).

médicament

« Substance ou composition qui possède des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies (humaines ou animales), de leurs symptômes ou des états physiques anormaux. » « Sont également considérés comme médicaments les substances administrées en vue d’établir un diagnostic médical ainsi que certains produits d’hygiène ou de diététique renfermant dans leur formule des éléments qui leur confèrent un but thérapeutique. »


Ces définitions, tirées des lois du 23 septembre 1967 et du 31 décembre 1971 relatives au Code de la santé publique, précisent les substances qui, en France, ne peuvent être vendues qu’en pharmacie.


Historique

Si l’eau peut être considérée comme le premier et le plus naturel des médicaments, le nombre et la nature de ceux-ci n’ont fait que se multiplier et se diversifier au cours des siècles.

Ce sont les végétaux qui furent les premiers utilisés et pendant longtemps. La croyance populaire voulait qu’à chaque maladie corresponde une « herbe », ou « simple », qui lui serve d’antidote.

Les Anciens surent très vite distinguer les plantes utiles de celles qui étaient nuisibles à l’homme ou aux animaux. La Bible (II Livre des Rois) mentionne que « les fruits de la coloquinte étaient amers et vénéneux ». Elle précise également qu’Élisée neutralisa ce poison en y ajoutant de la farine (?). La cannelle, originaire de Ceylan, qui figure parmi les aromates de l’huile sainte de Moïse (Exode), est employée dès cette époque dans un but thérapeutique.

Sur la tablette sumérienne de Nippour, que l’on considère comme le plus ancien formulaire pharmaceutique (fin du IIIe millénaire), étaient mentionnés environ six cents produits d’origine végétale ou animale ayant un but thérapeutique, mais un seul d’origine minérale, le soufre.

Parmi les papyrus ayant trait à l’art de guérir qui s’échelonnent entre le IIIe et le Ier millénaire, le papyrus Ébers (entre 1553 et 1550 av. J.-C.) est le plus révélateur des connaissances pharmaceutiques des anciens Égyptiens.

Il cite plus de sept cents remèdes, parmi lesquels les produits minéraux tiennent une place importante. Il préconise l’usage du plomb, du mercure, du cuivre, du fer, de la magnésie, du carbonate de soude, le plus souvent associés à des produits végétaux tels que le safran, l’anis, la menthe, la gentiane, la colchique, les baies de genièvre, l’opium ; on y voit figurer de véritables préparations, la graisse servant de véhicule, délayée au moyen de lait, d’huile, de vin.

Ces préparations se faisaient dans les temples consacrés à Isis, et les formes pharmaceutiques étaient déjà nombreuses. Les Égyptiens utilisaient les tisanes, les potions, les pilules, les clystères, les liniments et les pommades. Les suppositoires à base d’argent, d’herbes et de savon étaient employés par les Hébreux, les Égyptiens et les Grecs. C’est aux Chinois que revient le privilège d’avoir, les premiers, préparé les extraits végétaux.

Au nombre de ces médicaments, qui ne fait que croître, s’ajoutent des connaissances et des indications plus précises pour chacun d’eux. Salomon (v. 970-931 av. J.-C.) indique dans le Livre de la Sagesse qu’il connaît les plantes du Liban et chacune de leurs vertus médicinales.

À la période religieuse, où les prières et les incantations se mêlaient à l’administration des remèdes, succéda la période philosophique. Les théories sur la nature de l’âme amenèrent les prêtres et prêtresses d’Asclépios à étudier les fonctions du corps, la pathologie ainsi que l’action des médicaments. La plupart des souverains du monde hellénistique s’intéressaient aux remèdes ainsi qu’aux poisons et aux contrepoisons.

Claude Galien* (v. 139 - v. 201) est considéré comme le père de la pharmacie. Médecin de Marc Aurèle et de Septime Sévère, il préparait lui-même ses médicaments. Avec lui, l’observation et la recherche des drogues nouvelles se complètent par l’expérimentation. Dans ses ouvrages, il décrit les apozèmes, les œnolés, les acétolés, les mellites ; les topiques sont cutanés, émollients, rubéfiants ; le rhapontic, l’asa fœtida, la gomma ammoniaque, la fougère mâle sont mentionnés.