anus (suite)
Anus artificiel
C’est une communication directe entre le côlon et la peau, par où s’échappe tout ou partie du contenu de l’intestin.
Exceptionnellement, cette communication est spontanée ; le plus souvent, elle est établie par le chirurgien dans des circonstances très variables, à des emplacements divers de la paroi abdominale, selon plusieurs modes d’abouchement à la peau.
Toutes les parties du côlon peuvent être mises ainsi à la peau de l’abdomen. Ce peut être le cæcum (cæcostomie), le côlon transverse (colostomie transverse, droite ou gauche), le côlon gauche (anus iliaque gauche). Le lieu d’abouchement cutané dépend évidemment du segment colique utilisé, donc de l’affection à traiter.
L’anus iliaque gauche, le plus fréquent, s’abouche dans la fosse iliaque gauche, à mi-distance entre l’ombilic et l’épine iliaque antérosupérieure de l’os iliaque. Le mode d’abouchement est également variable selon les circonstances ; on peut faire soit un anus latéral sur le côlon, soit un anus terminal, à un ou deux orifices coliques.
Les circonstances où le chirurgien est amené à faire un anus artificiel sont très nombreuses : très schématiquement, elles peuvent être réduites à deux groupes :
— ou bien la prudence conseille, comme premier geste, de dériver les matières au cours d’une affection colique compliquée d’occlusion ou d’abcès ; il s’agit alors le plus souvent de malades opérés en urgence, chez qui on préfère dans un premier temps faire une intervention de sécurité. Dans ce cas, une nouvelle intervention sera indispensable ultérieurement à froid, à la fois pour traiter la maladie responsable et pour rétablir un circuit normal. L’anus artificiel était alors temporaire ;
— ou bien la nécessité impose un anus parce que le sacrifice du côlon sous-jacent ne permet pas de rétablir la continuité (amputation du rectum) ; dans ce cas, on dit que l’anus artificiel est définitif.
L’anus artificiel est une infirmité supportée de façon très variable selon les malades. S’il n’est jamais totalement continent en raison de la suppression du sphincter, il est cependant possible de régulariser l’émission de selles bien moulées.
L’appareillage se fait soit à l’aide de poches collées et qu’on jette après usage, soit à l’aide d’une ceinture plus complexe maintenant un sac de Nylon sur l’anus par l’intermédiaire d’un disque en caoutchouc.
Ph. de L.
M. Filippi, le Syndrome hémorroïdaire (Éd. Varia, 1954). / A. Bensaude, Comment traiter les hémorroïdes (Flammarion, 1955) ; les Hémorroïdes et affections courantes de la région anale (Maloine, 1967). / J. Papillon, M. Darglet, A. Pinet et J.-L. Chassard, le Traitement des cancers ano-rectaux par la radiothérapie de contact (Masson, 1960). / P. Dissard, Éléments de proctologie pratique (S. I. M. E. P., Lyon, 1967). / G. Rool, les Sphinctérotomies anales dans le traitement des fissures et des fistules (Masson, 1968).