Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

mécanique (industrie) (suite)

société française créée en 1966 sous le nom de Hispano-Alsacienne par la fusion de deux des plus importantes affaires françaises de construction mécanique : Hispano-Suiza et Alsacienne de constructions mécaniques. En 1968, la société adopte sa dénomination actuelle. En fait, le changement de nom correspond à une réorganisation des actifs du groupe, qui cède la majorité des anciennes participations à vocation aéronautique de la société Hispano-Suiza à la S. N. E. C. M. A., en particulier la Société d’exploitation des matériels Hispano-Suiza, la société d’automobiles Ettore Bugatti, la Sochata. Par ailleurs, la société Alcatel (télécommunications) est cédée au groupe C. G. E., qui a repris en outre le contrôle d’Alsthom, société créée en 1928 par la Société alsacienne de constructions mécaniques et par la Compagnie française Thomson-Houston. Depuis cette date, ALSPI exerce une double activité : leader du groupe des anciennes filiales de la Société alsacienne de constructions mécaniques, dont notamment la Société alsacienne de constructions mécaniques de Mulhouse, la Socaltra et les filiales italienne et espagnole, la société, dont le tiers du capital est détenu par Lille-Bonnières-Colombes, est aussi gérante d’un portefeuille d’environ 400 MF comprenant notamment des actions C. G. E., des actions S. N. E. C. M. A. et les titres Ugine-Kuhlmann apportés par le Crédit commercial de France en 1970. Le domaine industriel concerne entre autres activités la fabrication de matériels textiles et de moteurs Diesel. Deux filiales s’intéressent à l’énergie nucléaire : une affaire de fabrication de combustibles et une société d’études.


Sulzer AG., Gebr.,

société suisse née en 1914 de la transformation en société anonyme de la société Gebruder Sulzer créée en 1834 (siège à Winterthur). Devenu la plus importante affaire de construction mécanique suisse, le groupe affirme une vocation internationale certaine. Il travaille en étroite collaboration avec trois autres affaires suisses dont l’activité est proche de la sienne : la Schweizerische Lokomotiv, la Escher Wyss AG. et Brown Boveri. Avec cette dernière, Sulzer a créé une filiale commune : la Brown Boveri - Sulzer Turbomaschinen AG., pour la mise au point et la vente de turbines à gaz et de turbocompresseurs. Sulzer s’intéresse à la quasi-totalité des branches de la construction mécanique lourde : pièces de fonderie, moteurs Diesel, compresseurs, générateurs à gaz, éléments pour centrales nucléaires, installations de chauffage, pompes, stations de traitement des eaux, turbines, machines à tisser, hélices marines. En matière de locomotives, Sulzer construit entièrement des locomotives Diesel et la partie mécanique des locomotives électriques. La société possède 6 usines en Suisse et 21 filiales de production ou de services d’installation réparties entre la quasi-totalité des pays d’Europe occidentale et l’Amérique du Sud.


Vickers Ltd,

société britannique créée à Londres en 1867. Société mère d’un groupe industriel qui s’intéresse à la majorité des branches de la construction mécanique, Vickers produit directement ou par l’intermédiaire de ses filiales des navires de commerce de moyen tonnage, du matériel de brasserie, des moteurs Diesel, du matériel militaire, des instruments d’optique, des presses à emboutir, des presses d’imprimerie, du matériel d’équipement pour usines chimiques, pour cimenteries, des équipements médicaux et du matériel de bureau. À cette diversité d’activité, la firme joint une grande variété de l’implantation géographique qui l’amène à s’intéresser aux divers pays du Commonwealth britannique, ainsi qu’à certains pays d’Europe continentale : France (filiales Rowes Vickers, Colombia S. A. spécialisées dans le matériel de bureau et sociétés immobilières de location de bureaux), Pays-Bas, Norvège, Suède. Deux filiales spécialisées dans l’engineering sont situées en Italie et en Allemagne. Au Japon, le groupe possède une compagnie d’engineering. En outre, Vickers, dont le capital est réparti entre 70 000 actionnaires, détient une participation dans une société de transport aérien : la British Aircraft Corporation.

J. B.

mécanique analytique

Étude de la mécanique au moyen du calcul algébrique, qui se substitue à l’ancienne méthode de Newton*, ou méthode géométrique.


À ce titre, la mécanique analytique a suivi le même cours que la géométrie analytique, dans laquelle les propriétés des figures sont recherchées par le calcul et non par des constructions d’ordre purement géométrique. Les précurseurs de la mécanique analytique ont été Leonhard Euler*, puis Colin Maclaurin (1698-1746), qui situa les forces par leur projection sur trois axes fixes en coordonnées cartésiennes. Mais c’est à Louis Lagrange* que la mécanique analytique doit d’avoir été portée à son plus haut degré de développement. En statique, celui-ci a pris pour point de départ le principe des déplacements virtuels, puis il a créé la dynamique de la statique par application du théorème énoncé par d’Alembert*, c’est-à-dire en faisant intervenir dans le mouvement les forces d’inertie.


Principes fondamentaux de la mécanique

Antérieurement à l’énoncé du principe de Lagrange, la mécanique était tout entière dominée par les principes suivants.

• Principe de la résultante de plusieurs forces. Dans un système de forces agissant sur un même point, on peut remplacer leur action par celle d’une force unique, dite « résultante », qui est la somme géométrique des forces du système (Newton, 1687).

• Loi de l’action et de la réaction. L’action est toujours égale et opposée à la réaction, c’est-à-dire que les actions de deux corps l’un sur l’autre sont toujours égales et de directions contraires (Newton, 1687).

• Principe d’action d’une force. Toute force agissant sur un corps peut, sans modifier son action, être déplacée le long de sa ligne d’action.

• Principe dynamique de Newton. Une force communique à un corps libre de masse m une accélération γ indépendante de la vitesse et située dans la direction de la force ; on a la relation

Ce principe fondamental énoncé par Newton a comme cas particulier la loi d’inertie de Galilée : tout corps qui n’est soumis à aucune force garde son état de mouvement, c’est-à-dire qu’il se meut d’un mouvement rectiligne et uniforme, ou reste au repos.

• Principe de d’Alembert. Les résistances d’inertie d’un système de masses font équilibre aux forces extérieures.

Ce principe permet de ramener tout problème de dynamique à un problème d’équilibre statique, par le seul fait d’adjoindre aux forces directement appliquées les forces d’inertie égales au produit des masses en jeu par le carré de leur vitesse.

• Théorème du mouvement du centre de gravité. Le mouvement du centre de gravité d’un système de masses est le même que si toutes les masses étaient concentrées en ce point et que si toutes les forces lui étaient appliquées.

• Théorème du travail mécanique. Le travail des forces agissant dans le déplacement d’un corps solide reste le même si le système des forces agissantes est remplacé par un autre système de forces déduites des premières.

• Principe des travaux virtuels. La somme des travaux des forces extérieures et intérieures se trouvant en équilibre est nulle pour tout déplacement infiniment petit des points d’application.

• Théorème des forces vives. Dans un mouvement quelconque, le travail fourni par toutes les forces (intérieures et extérieures) est égal à la demi-variation de la force vive mv2 (ou énergie cinétique) ; s’il existe une fonction de forces, la demi-variation de force vive est égale à la variation de la fonction de forces.