Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Maupassant (Guy de) (suite)

Plutôt qu’un naturaliste, Maupassant est un réaliste, et plutôt qu’un réaliste, il est un artiste. Sans user de la sonorité des mots ni de leur subtil arrangement dans la phrase, il sait tirer le meilleur parti de la simplicité, de la ligne droite, pure et sobre qui donne à nombre de ses contes cette force et cette limpidité qui les assurent contre la fluctuation des modes littéraires. Maupassant est un classique du xixe s.

Mais Maupassant est aussi un classique de tous les pays. Ont subi son influence beaucoup d’écrivains étrangers : Arnold Bennett, Kipling*, Strindberg*, Conrad*, O’Henry, Somerset Maugham*, William Saroyan, D’Annunzio* et un grand nombre de romanciers de l’école américaine. De même Tchekhov* et K. Mansfield* présentent plus d’une affinité avec le conteur français.

J. L.

➙ Conte / Flaubert / Réalisme.

 E. Maynal, la Vie et l’œuvre de Guy de Maupassant (Mercure de France, 1906). / F. Renel, Maupassant als Physiognomiker (Marburg, 1916). / H. Urtel, Guy de Maupassant. Studien zu seiner künstlerischen Personlichkeit (Munich, 1926). / H. Ludmann, Individuum und Gemeinschaft in den Romanen Maupassants (Münster, 1938). / A. Artinian, Maupassant Criticism (New York, 1941 ; nouv. éd., 1969). / R. Dumesnil, Guy de Maupassant (Tallandier, 1947). / S. O’Faolain, The Short Story (Londres, 1948). / F. Steegmuller, Maupassant. A Lion in the Path (New York, 1949 ; nouv. éd., 1958). / A. Vial, Guy de Maupassant et l’art du roman (Nizet, 1955). / A.-M. Schmidt, Maupassant par lui-même (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1962). / P. Cogny, Maupassant, l’homme sans Dieu (la Renaissance du livre, Bruxelles, 1968). / M. Besnard-Coursodon, Étude thématique et structurale de l’œuvre de Maupassant (Nizet, 1974). / A. J. Greimas, Maupassant ; la sémiotique du texte (Éd. du Seuil, 1976).

Une vie : 1850-1893

1850

5 août, naissance de Henry René Albert Guy de Maupassant, soit à Fécamp, soit au château de Miromesnil, près de Dieppe.

1856

Avril, naissance d’Hervé, frère de Guy.

1859-60

Maupassant élève au lycée Napoléon, à Paris.

1861

Séparation à l’amiable des parents de Maupassant. Confié à sa mère, née Laure Le Poittevin et amie de Flaubert, il séjourne à Étretat.

1863

Octobre, inscription à l’institution ecclésiastique d’Yvetot.

1864

Maupassant rencontre à Étretat le poète anglais A. C. Swinburne.

1868

Mai, Maupassant entre comme interne au lycée de Rouen. Il écoute les conseils de son correspondant, Louis Bouilhet, ami de Flaubert et bibliothécaire de la ville de Rouen.

1869

Juillet, reçu bachelier es lettres. Octobre, étudiant en droit à Paris.

1870-71

Pendant la guerre, versé dans l’intendance, il fait campagne, observe, note, enregistre.

1872

Maupassant bureaucrate : fonctionnaire au ministère de la Marine. Au-dehors, joyeuse vie.

1874

Chez Flaubert, il rencontre Zola et E. de Goncourt.

1875

Première œuvre publiée. Il rencontre Tourgueniev, A. Daudet, Mallarmé, Villiers de L’Isle-Adam.

1876

Constitution du groupe de Médan : E. Zola*, Maupassant, Léon Hennique (1851-1935), Henry Céard (1851-1924), Paul Alexis (1847-1901), J.-K. Huysmans*.

1878

Maupassant démissionne du ministère de la Marine et entre au ministère de l’Instruction publique.

1880

Avril, publication de Boule-de-Suif dans le recueil collectif des Soirées de Médan. Grand succès. Maupassant renonce à la carrière de fonctionnaire. Voyage en Corse.

1881

Voyage en Algérie.

1885-1889

Voyages : Italie et Sicile, Angleterre, Algérie, Tunisie. Cures.

1889

Hervé, son frère, est interné à l’asile de Bron. Deuxième voyage en Italie sur le yacht Bel-Ami.

1891

Cure à Divonnes. Son état de santé devenant de plus en plus inquiétant, il rédige son testament.

1892

1er janvier, tentative de suicide à Cannes. Le 6, il est interné à Passy, dans la maison de santé du docteur Blanche.

1893

6 juillet, mort de Maupassant.

7 juillet, inhumation au cimetière Montparnasse.

Maupassant écrivain

Le conteur

1875-1877

Premiers contes : la Main d’écorché, le Donneur d’eau bénite, Coco, coco, coco frais, le Mariage du lieutenant Laré.

1877-1880

Le Mur, Terreur, Une conquête, Au bord de l’eau, l’Aïeul, Désir, Sommation sans respect, Fin d’amour, Propos des rues.

1880

Boule-de-Suif.

1881

La Maison Tellier.

1882

Mademoiselle Fifi.

1883

Contes de la bécasse.

1884

Clair de lune, Miss Harriett, les Sœurs Rondoli.

1885

Yvette, Contes du jour et de la nuit, Toine.

1886

Monsieur Parent, la Petite Roque.

1887

Le Horla.

1888

Le Rosier de Mme Husson.

1889

La Main gauche.

1890

L’Inutile Beauté.

1899

Le Père Milon (posthume).

1900

Le Colporteur (posthume).

1912

Misti (posthume).

Le romancier

1880

Les Dimanches d’un bourgeois de Paris.

1883

Une vie.

1885

Bel-Ami.

1887

Mont-Oriol.

1888

Pierre et Jean.

1889

Fort comme la mort.

1890

Notre cœur.

Le voyageur

1884

Au soleil.

1888

Sur l’eau.

1890

La Vie errante.

Le poète

1880

Des vers.

Le critique

1884

« Étude sur Flaubert » en préface aux lettres de Flaubert à George Sand.

1888

« Étude sur le roman », préface à Pierre et Jean.

Maures

En ar. al-MĀr, population de Mauritanie* répandue dans l’aire saharienne et dans les pays limitrophes (Sénégal, Mali).


Ce sont des métis de Berbères, d’Arabes et de Noirs. Ils sont près d’un million. Ils sont islamisés, parlent arabe et, entre eux, s’appellent Baidān (Blancs). Ce sont des pasteurs nomades qui parcourent des régions de plaines pierreuses et de dunes.

Les différents groupes et tribus maures sont le résultat d’une histoire sociale complexe faite de migrations et de conquêtes. Aux Berbères du xe s. ont succédé les Arabes Hassanes (Ḥasan) du xive s. L’organisation socio-politique maure est très hiérarchisée et très cloisonnée. On distingue les guerriers (hasan), les affranchis (ḥarātin ou harratins), les marabouts (zwaya ou tolba), les tributaires (znāga ou zenagas), les captifs (‘abīd), les artisans (ma‘llamīn), les griots. Les tribus de guerriers et de marabouts (les plus nombreuses) constituent les tribus dominantes. Une tribu porte le nom de son ancêtre, saint ou guerrier, mais peut être formée de plusieurs familles. Les affranchis et artisans n’ont pas d’ancêtres communs avec leurs maîtres, mais ils sont considérés ou se considéraient comme faisant partie du même groupe, car ils échangent des services. Le gardiennage des bêtes est assuré par les serviteurs et tributaires rétribués par une partie des produits des animaux et qui peuvent également cultiver un coin d’oasis au profit de leurs maîtres.