Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

matériel (Service du) (suite)

En 1945, l’approvisionnement et l’entretien des matériels du génie et des transmissions échappaient à la compétence du Service du matériel et étaient confiés aux armes correspondantes. La responsabilité de celui-ci n’en demeurait pas moins très lourde et très variée puisqu’elle s’étendait alors aux véhicules automobiles et aux engins blindés, aux avions et aux hélicoptères de l’aviation légère de l’armée de terre, aux armes de toutes natures et à leurs munitions, aux matériels de parachutage et aux matériels les plus divers (optique, topographie, armes spéciales, machines-outils, effets d’équipement, matériels d’impression).

Les anciens parcs d’artillerie étaient conservés, tandis que des unités du matériel mises sur pied en 1944-45 donnaient au Service son caractère opérationnel.

Les structures internes du Service ont été remaniées en 1959 et en 1960. De 1967 à 1970, les Services du matériel et bâtiments outre-mer, ceux du génie et des transmissions furent progressivement fusionnés avec le Service du matériel de l’armée de terre. L’inspection de celui-ci, créée en 1946, a vu sa mission précisée en 1970.


L’organisation du Service du matériel

À l’échelon du ministre, le commandement est exercé par une Direction centrale, qui, compte tenu des directives du chef d’état-major de l’armée de terre, est responsable de l’organisation, de l’instruction et de la mobilisation du Service. Il existe de même des organes de direction du Service à l’échelon des régions militaires et des grandes unités. Ces organes disposent d’établissements d’infrastructure et d’unités mobiles.

Les premiers comprennent les établissements du matériel — dont la direction est militaire, le personnel d’exploitation civil et la maîtrise mixte. Les uns ont une vocation d’ordre général, tels les entrepôts de réserve générale de munitions et les établissements de réserve générale du matériel, dont le rôle est de stocker, d’entretenir, de réparer et de distribuer les matériels militaires. Les autres, dits « établissements régionaux », avec leurs magasins, ateliers et dépôts, doivent satisfaire aux besoins des formations qui leur sont rattachées. D’autres, enfin, sont soumis à un régime spécial : ce sont les magasins centraux de rechange, qui travaillent pour l’ensemble du Service.

En outre, le Service dispose de deux types d’unités :
— les premières sont les compagnies de réparation de matériel, adaptées aux brigades (compagnies légères de réparation du matériel) et aux divisions, dont elles assurent le soutien (approvisionnement, rechange, outillage, réparations) ;
— les autres, mises à la disposition des corps d’armée, sont soit des unités semblables à celles des divisions, soit des unités de réparation spécialisées, ou encore des unités chargées spécifiquement d’une mission d’approvisionnement. Ces unités peuvent être groupées en bataillon.

Le personnel du Service rassemble un cadre technique et administratif (de sous-lieutenant à lieutenant-colonel) et un cadre de direction. Ce dernier est formé d’ingénieurs de 3e, de 2e et de 1re classe, d’ingénieurs principaux, d’ingénieurs généraux de 2e et de 1re classe, dont les grades correspondent à ceux de sous-lieutenant à général de division. Ces ingénieurs sont recrutés soit directement à la base dans les écoles militaires (ou les écoles civiles d’ingénieurs), soit à partir d’officiers de l’armée active titulaires du diplôme ou du brevet technique.

Les cadres et sous-officiers sont formés à l’École supérieure et d’application du matériel, installée à Bourges. En dehors de sa mission de formation et de perfectionnement, cette École dispense un enseignement supérieur dont le programme, d’un caractère résolument moderne, comprend, outre des études scientifiques, techniques et administratives, une formation poussée sur la gestion des entreprises, l’organisation scientifique du travail et la recherche opérationnelle. L’instruction du personnel troupe est assurée par des centres d’instruction du Service, qui distribuent une formation commune de base et une formation de spécialistes.

La technicité de plus en plus grande des armements et des équipements a conféré au Service du matériel une importance essentielle, puisqu’il a la lourde responsabilité de fournir aux unités combattantes les armes, munitions et engins de toutes sortes sans lesquels elles ne peuvent remplir leur mission. Pour y parvenir, le Service, qui, avec l’Intendance*, porte la part la plus lourde de la logistique* des forces terrestres, a fait appel aux techniques les plus modernes et a été en France l’un des premiers à utiliser très largement la gestion par ordinateur. On notera, à titre d’exemple, que le Service central des approvisionnements gérait en 1972 400 000 articles différents, correspondant aux matériels les plus divers (allant du pistolet au missile, du parachute à la machine imprimante à mémoire intégrée), qu’il doit mettre à la disposition de tous les corps de troupes répartis dans les différentes régions militaires ou territoires et rattachés à une trentaine d’organismes ravitailleurs. Son personnel doit être hautement qualifié dans les branches les plus diverses de la technologie ; ses cadres doivent allier les qualités professionnelles nécessaires pour exercer les fonctions allant du chef d’atelier au directeur de grande entreprise aux qualités militaires permettant en opérations de soutenir au plus près les unités au combat.

A. D.

➙ Artillerie / Logistique.

maternité (assurance)

Système volontaire ou obligatoire de couverture par un tiers des frais d’accouchement et d’indemnisation des pertes de revenu professionnel subies pendant le repos pré- et postnatal.


L’assurance maternité utilise les techniques de l’assurance maladie dont elle peut être considérée comme une branche, et, dans la mesure où elle est obligatoire, entre dans le cadre de toute politique familiale.