Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Marshall (George Catlett) (suite)

La mission de Marshall est délicate : comment réconcilier Mao Zedong (Mao Tsö-tong*) et Jiang Jieshi (Tchang Kaï-chek*) ? Il n’y a pas de troisième force ; le gouvernement nationaliste est corrompu, inefficace et détesté par la population ; les pressions américaines ne changent rien à la situation. Marshall revient à Washington découragé ; il recommande à son pays une attitude désabusée et résignée. Mais la mission en Chine n’a été qu’une initiation à la diplomatie : le 21 janvier 1947, il devient secrétaire d’État. La tension internationale s’accentue ; les États-Unis adoptent la politique du containment que George Frost Kennan (né en 1904) vient de définir. Le 5 juin, Marshall annonce dans un discours à l’université Harvard un plan qui vise à rétablir la situation économique et politique de l’Europe, plus particulièrement de l’Europe occidentale. En même temps, il met en place l’aide à la Turquie et à la Grèce et participe à l’élaboration du traité de l’Atlantique Nord.

En janvier 1949, il abandonne ses fonctions, mais le vieux soldat ne demeure pas longtemps inactif. Dès qu’éclate la guerre de Corée*, le président Truman fait de nouveau appel à lui : il le nomme le 21 septembre 1950 secrétaire à la Défense. Pendant un an, Marshall a pour tâche de renforcer la défense des États-Unis, d’obtenir de plus gros crédits et de préparer l’Europe occidentale contre toute menace soviétique. Étrange destin que celui d’un homme né au temps des guerres indiennes et confronté, à la fin de sa vie, à l’immense menace de la guerre nucléaire ! Par deux fois, au cours de deux guerres mondiales, il a cru possible le rétablissement d’une paix durable ; quand il prend sa retraite, son pays combat en Extrême-Orient, la guerre froide bat son plein. Marshall reçoit, pourtant, une compensation : en 1953, le prix Nobel de la paix lui est attribué.

Courageux et sincère, distant mais profondément respecté par ses collaborateurs, Marshall n’a pas été un meneur d’hommes, mais un remarquable officier d’état-major. Soumis au pouvoir civil, il n’a pas cherché le rôle politique qu’on lui a fait jouer ; bien malgré lui, il a symbolisé les années de tension internationale qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale.

A. K.

➙ États-Unis / Guerre mondiale (Seconde).

 F. Pogue, George C. Marshall : Education of a General, 1880-1939 (New York, 1963) ; George C. Marshall : Ordeal and Hope, 1939-1943 (New York, 1966).

Marsupiaux

Sous-classe de Mammifères, surtout australiens, hébergeant leurs petits dans une poche (marsupium).



Caractères généraux

Les Marsupiaux, que l’on appelle aussi Didelphiens ou Métathériens, ont la particularité de mettre bas des jeunes à l’état larvaire, après une durée de gestation très courte (de 13 à 39 jours). Leur développement s’achève dans une poche marsupiale, qui est un repli de peau. C’est à l’intérieur que se trouvent les tétines, en nombre très variable (de 2 à 27), disposées en deux ou quatre rangs, parfois en cercle comme chez les Opossums et parfois en nombre impair. Ces tétines servent de soutien aux jeunes qui s’y cramponnent. La tétine, en effet, se gonfle et remplit totalement la cavité buccale du petit Marsupial ; chaque goutte de lait émise par la mère est recueillie par le jeune, parfois c’est la contraction d’un muscle de la mamelle qui projette le lait à l’intérieur du gosier.

Sur le pubis des animaux des deux sexes s’appuie une paire d’« os marsupiaux », qui sous-tendent la poche marsupiale chez la femelle.

Les Marsupiaux ont un cerveau assez primitif : le cortex n’a pas de sillons, les bulbes olfactifs sont grands.

Leur température interne est un peu plus basse que celle des Mammifères supérieurs.

Ces animaux constituent le fonds de la faune mammalienne de l’Australie ; beaucoup habitent la Tasmanie, la Nouvelle-Guinée, les Célèbes ainsi que l’Amérique du Sud. Certains se rencontrent jusqu’au nord des États-Unis d’Amérique.


Principaux types

On peut reconnaître neuf familles de Marsupiaux, dont nous ne donnerons ici que les plus connues.


Les Didelphidés

Ce sont les Sarigues, ou Opossums. Le plus typique de ces animaux est Didelphis virginiana. Il a l’allure d’un gros rat, mesure 52 cm de long avec une queue de 30 cm qui est préhensile. C’est un arboricole nocturne carnivore, ses proies sont des Oiseaux, des Batraciens, des larves d’Insectes, des Vers. Il s’introduit parfois dans les poulaillers et y fait des dégâts considérables, saignant les volailles. Il a une fourrure très appréciée, qui a donné lieu à un très gros commerce. Très prolifique, il peut avoir jusqu’à dix-huit petits ; cependant, le nombre des tétines ne permet pas de les élever tous. Quand les jeunes sont assez robustes pour quitter les tétines, ils se mettent sur le dos de leur mère et enroulent leur queue autour de la sienne, elle se déplace alors en les portant ainsi sur son dos.

La plus petite espèce semble être Marmosa murina, dont les jeunes à la naissance ont la taille d’un grain de riz. La femelle a dix-neuf tétines rangées en cercle sur le ventre.

L’Opossum à grosse queue (Lutreolina crassicaudata) est un animal aquatique qui vit dans les îles boisées des grands fleuves et rivières de la Guyane et du Brésil.

Le Yapock (Chironectes minimus), mesurant de 35 à 40 cm de long, est encore plus aquatique ; il a les mœurs de nos Loutres, creusant des terriers dont les orifices de sortie se trouvent au-dessous du niveau moyen des eaux des rivières. Cette « Loutre marsupiale » est gris cendré à ventre blanc, à ligne dorsale noire. Elle mange des Poissons, des Crustacés et tous les animaux aquatiques qu’elle peut trouver. On la rencontre dans tout le Brésil ainsi qu’en Amérique centrale.

De petites espèces telles que les Opossums laineux (Philander) ou les Marmosas sont des habitants de la grande forêt tropicale. Elles ont une queue chargée de graisse, constituant très probablement une réserve alimentaire.