Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Antilles (Petites) (suite)

La Barbade

Elle est située à 160 km à l’est de l’arc des Petites Antilles. Elle n’a que 431 km2, mais est peuplée de 254 000 habitants. Bridgetown, la capitale, a 90 000 habitants (avec les banlieues) et dispose d’un excellent port.

La Barbade est une île plate, basse, formée d’une carapace de calcaires coralliens et couverte de sols fertiles. Très ensoleillée, elle n’est que modérément arrosée. Bien ventilée, elle jouit d’un climat sain. Elle possède des plages magnifiques, qui constituent l’une des principales ressources.

L’île a été intensément mise en valeur par les Anglais dès le xviie s., et la densité au kilomètre carré est énorme (589 hab.). La forte croissance naturelle et les ressources limitées ont obligé les Barbadiens à émigrer vers la Grande-Bretagne et la Trinité.

Le pays tire ses revenus de la canne à sucre et du tourisme. Il produit 160 000 t de sucre et un bon rhum, exportés vers la Grande-Bretagne. La canne occupe plus de la moitié des surfaces cultivées, surtout dans des petites et moyennes exploitations. L’économie sucrière n’est pas, ici, dominée par de grosses sociétés.

Le tourisme est ancien, mais d’essor récent. On a recensé près de 140 000 touristes en 1970, en comptant les passagers des navires de croisière. Cette masse est constituée surtout de Nord-Américains, d’Antillais et de Guyanais. L’activité touristique dure toute l’année, avec une pointe d’hiver. L’équipement est remarquable : plus de 40 hôtels de standing varié avec plus de 2 500 lits, un excellent réseau routier, un aéroport, un port en eau profonde, des boutiques et des lieux de distraction. Le tourisme rapporte maintenant autant que la production sucrière. De petites industries se sont aussi créées (alimentation, petit équipement). Elles emploient 27 p. 100 de la population active. Les échanges se font avec la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada, les Antilles et la Guyane, mais ils sont déséquilibrés (les exportations ne représentent que 40 p. 100 des importations). Le tourisme et les envois des émigrés comblent la majeure partie du déficit commercial. Bien que supérieur à celui d’autres îles, le niveau de vie reste modeste (à peine 300 dollars par personne et par an) ; mais les conditions sanitaires et culturelles sont satisfaisantes.


Les îles Caïmans
(en angl. Cayman Islands)

C’est un archipel composé de trois îles (la Grande Caïman, la Petite Caïman et Caïman Brac), s’étendant sur 259 km2, à 250 km au nord-ouest de la Jamaïque, sur une ride sous-marine prolongeant la sierra Maestra de Cuba et les monts Maya du Guatemala. Ce sont des îles coralliennes, recouvertes en majeure partie par la mangrove, basses et sèches. Elles sont peuplées de 11 000 habitants, dont 9 500 pour la Grande Caïman, 1 500 pour Caïman Brac et une vingtaine pour la Petite Caïman. Les habitants vivent de la pêche (dont celle de la tortue). Ils fabriquent des bateaux, s’expatrient comme marins. Le tourisme se développe. Ces îles vivent en rapport étroit avec la Jamaïque.


Les îles Turks et Caicos

Elles appartiennent géographiquement à l’archipel des Bahamas et s’étendent au nord d’Haïti sur environ 430 km2. Elles sont basses et sèches. La population s’élève à 5 500 habitants, dont 2 300 pour Grand Turk, 900 pour South Caicos, 500 pour Middle Caicos, 1 200 pour North Caicos et 600 pour les Providenciales. Ces îles produisent 40 000 à 50 000 t de sel marin, des coquillages et des langoustines. Les États-Unis ont installé une base de guidage de missiles.


La Dominique

C’est une île montagneuse de 751 km2 entre la Martinique et la Guadeloupe. Elle est formée d’édifices volcaniques jeunes, parmi lesquels le Morne Diablotin atteint 1 447 m. Elle n’a pas de plaine. Elle est abondamment arrosée, et les trois quarts de la superficie sont couverts par la forêt dense.

Le pays n’a que 72 000 habitants, dont 13 000 à Roseau, la capitale, établie au sud-ouest, sur une bande côtière. Presque toute la population vit sur le littoral. Il subsiste 400 Caraïbes fortement métissés qui disposent d’une réserve sur la côte est.

La mise en valeur n’est que fragmentaire à cause du relief ingrat. Le bananier est la principale culture. De 1948 à 1968, la production est passée de quelques tonnes à 56 000 t. Elle est aux mains de petits planteurs et se concentre au nord-ouest, sur la côte. On cultive également des agrumes, parmi lesquels le citronnier, ainsi que la vanille, le cocotier et le cacaoyer.

L’île n’a ni port, ni aéroport modernes, ni bon réseau routier. Elle commerce avec la Grande-Bretagne, qui achète ses bananes (65 p. 100 des exportations), des produits dérivés du citron (19 p. 100), du cacao. Elle vend du coprah à la Barbade, des fruits et des légumes aux îles voisines. Elle importe tous les produits fabriqués. Les ventes ne couvrent que 60 p. 100 des achats. Le tourisme, peu développé, ne peut combler le déficit. Aussi, le niveau de vie est-il bas (environ 200 dollars par habitant et par an).


La Grenade

Située à l’extrémité méridionale de l’arc des Petites Antilles, la Grenade n’a que 300 km2 ; mais sa population s’élève à 103 000 habitants.

Cette île montueuse est constituée de reliefs volcaniques anciens fortement érodés, d’altitude moyenne. Les pluies sont abondantes. Le pays est pittoresque et plein de charme. La capitale, Saint George’s, s’est établie autour d’une baie magnifique, qui occupe un cratère submergé où l’on a pu établir un bon port.

L’île est intensément mise en valeur (65 p. 100 de la superficie sont cultivés). Le cacao est la principale production, assurant près de la moitié des exportations. Mais la noix de muscade de la Grenade domine le marché mondial. Les noix et le macis représentent 30 p. 100 des exportations. Depuis 1953, la production bananière s’est considérablement développée : on vend plus de 20 000 t de bananes (20 p. 100 des exportations). On cultive aussi des cocoteraies, qui ravitaillent une petite usine de corps gras, et de la canne à sucre, qui ne satisfait même plus les besoins locaux.