Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Antigonides (suite)

Philippe V prépare sa revanche, mais c’est son fils, Persée (roi de 179 à 168), qui tentera de la mener à bien, habile à se concilier l’opinion hellénique ; elle commence à souffrir du protectorat de Rome. Pourtant, quand commence la troisième guerre de Macédoine (172-168), Persée est sur la défensive, et la sympathie que lui manifestent alors de nombreux États grecs ne peut empêcher les armées de Paul Émile de remporter, le 22 juin 168, la victoire de Pydna, qui marque la fin du royaume des Antigonides. Le pays est découpé en quatre « mérides », qui n’ont entre elles aucun rapport politique ; en 148, il sera réduit à l’état de province romaine. Quant à Persée, il aura la honte de figurer au triomphe célébré par Paul Émile, mais sa famille ne s’éteindra pas tout de suite, puisqu’un de ses fils, Alexandre, coulera des jours paisibles en travaillant comme greffier dans une petite ville du Latium...

J.-M. B.

➙ Alexandre le Grand / Grèce / Hellénistique (monde) / Macédoine.

 M. Holleaux, Rome, la Grèce et les monarchies hellénistiques au iiie siècle avant J.-C. (273-205) [de Boccard, 1921] ; Études d’épigraphie et d’histoire grecque, t. IV et V (A. Maisonneuve, 1952-1957). / A. Aymard, le Royaume de Macédoine de la mort d’Alexandre à sa disparition (Tournier et Constans, 1953). / C. Wehrli, Antigone et Démétrios (Droz, 1969).

antihistaminiques

Substances qui s’opposent à l’action nocive de l’histamine.



Introduction

L’histamine, ou imidazoléthylamine, est une base aminée hétérocyclique dérivant de la glyoxaline, présente dans l’ergot de seigle, d’où elle a été isolée par G. Barger et H. H. Dale en 1910. Elle est également présente dans la plupart des tissus animaux, où elle résulte, au cours du métabolisme des protéines, de la décarboxylation d’un acide aminé, l’histidine. Normalement, l’histamine est rapidement détruite par une enzyme, l’histaminase, qui en libère l’ammoniaque et la transforme en acide imidazolacétique. Elle joue un rôle physiologique dans les phénomènes de liaisons neuro-humorales, comme la vasodilatation, mais son excès est constaté dans certaines affections comme le choc*, l’eczéma*, l’urticaire*, l’asthme*, affections considérées comme des phénomènes allergiques. Les antihistaminiques sont des médicaments destinés à prévenir ces manifestations allergiques — en limitant la production d’histamine, en activant sa destruction enzymatique — ou, le plus souvent, à en atténuer les effets. On peut désigner ceux de ces médicaments dont l’action est préventive sous le nom de désensibilisants et réserver le nom d’antihistaminiques à ceux qui s’opposent aux effets toxiques de l’histamine.


Désensibilisants

L’administration de doses très faibles d’histamine par injections intradermiques, scarifications ou applications de pommades peut conduire à une immunisation de l’organisme contre les effets toxiques de l’histamine, probablement par la stimulation de la production d’histaminase, action comparable à une vaccination, stimulatrice de la production d’anticorps. De même, l’administration d’histaminase en injections sous-cutanées peut limiter la production d’histamine. Plus récemment, on a préparé une association d’histamine et de gammaglobuline active en injections sous-cutanées, et susceptible, elle aussi, de modifier un terrain allergique et de prévenir le retour de manifestations pathologiques.


Antihistaminiques de synthèse

Un grand progrès dans la thérapeutique antiallergique a été réalisé par l’introduction en thérapeutique des antihistaminiques de synthèse à partir de 1936 et à la suite des travaux de l’école de Bovet, Staub, Halpern, et par la production, depuis cette époque, d’un grand nombre de substances propres à combattre les effets toxiques de l’histamine. Ces découvertes ont découlé de recherches pharmacologiques consistant à tester les propriétés de divers corps vis-à-vis de l’histamine, mais aussi vis-à-vis des désordres physiologiques provoqués par un excès d’histamine. La plupart de ces corps comprennent, dans leur molécule, le groupement —CH—CH—N=, présent également dans celle de l’histamine, dont l’action semble ainsi bloquée par substitution. À l’origine, la synthèse des nouveaux antihistaminiques s’est cristallisée autour de deux groupements : l’aminoéthanol (série du 929 F) et l’éthylènediamine (série du 1571 F), mais leur nombre s’est très considérablement accru avec les dérivés de la propylamine et surtout avec ceux de la phénothiazine. Les antihistaminiques les plus connus (alimérazine, bromphéniramine, buclizine, chlorcyclisine, cyproheptadine, dexchlor phényramine, diphenhydramine, diphenpyraline, doxylamine, histapyrrodone, isotnipendile, méclozine, mépyramine, méthydilazine, orphénadrine, parathiazine, phéniramine, propéthazine, thémalidine, thiazinamium, tripelennamine, triprolidine) sont commercialisés sous forme de spécialités pharmaceutiques ; dépourvus de toxicité, ils sont administrés par les voies orale (comprimés, gouttes, sirops), parentérale ou locale (instillations, pommades). Certains d’entre eux sont doués d’actions secondaires importantes qui l’emportent parfois sur leur destination première : action sédative et antitussive (alimérazine, phénothiazine), adjuvant de l’anesthésie (prométhazine), mal des transports (dimenhydrinate, méclozine), antiémétique (cyclizine), voire stimulateur de l’appétit (cyproheptadine). Leur multiplicité montre qu’il n’en est pas de parfait ; il est vraisemblable que l’histamine n’est pas le seul agent allergique, d’autres substances, comme la sérotonine, paraissant y contribuer. Néanmoins, l’introduction en thérapeutique des antihistaminiques de synthèse a constitué un progrès important dans le traitement des maladies allergiques. La prévention de leurs accidents est souvent facilitée par la mise à profit des effets secondaires de ces corps.

R. D.

➙ Allergie.