Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

management (suite)

Pour un management à la française

À l’opposé de la tradition bureaucratique, un style de management se construit autour tant d’un réalisme économique particulier (rentabilité, innovation, adaptation) que d’une intégration et d’une motivation de l’ensemble du personnel. C’est la direction participative, qui comporte plusieurs variantes, selon les domaines d’application.


Variante « direction participative par objectifs »

Très volontariste, elle repose sur la négociation de haut en bas d’objectifs soigneusement intégrés et contrôlés. Elle est particulièrement adaptée dans les cas de développement rapide devant des marchés nouveaux et une concurrence très vive. Elle suppose un apport créatif aux différents niveaux.


Variante « suggestions de la base »

Inverse de la précédente, elle s’applique aux problèmes tels que campagnes de simplification du travail, de sécurité, systèmes de suggestions, opérations d’assainissement budgétaire, etc.


Variante « climat participatif orienté sur les résultats »

Elle s’est montrée très efficace pour la gestion d’exploitations diversifiées, dans les entreprises où un intéressement collectif et un esprit de dialogue existent. Sans formalisme, elle est très efficace jusqu’à une certaine limite de dimension.


Variante « enrichissement des postes »

Elle s’applique aux travaux de routine (comportant peu d’objectifs de changement ou de progrès). On cherche à réorganiser chaque poste de façon qu’il comporte moins de contrôle, plus de responsabilité des résultats, plus d’initiative ; simultanément, le rôle du chef comprend moins d’exécution et de surveillance, mais plus de formation, d’aide et de contrôle sur les résultats.


Variante « anarchie contrôlée »

Elle s’applique aux activités très segmentées de recherche, de développement et de marketing ainsi qu’aux industries de la connaissance. La direction centrale est très libérale face aux initiatives de ses cadres : si telle équipe a détecté une opportunité rentable (ne figurant dans aucun plan, central), on lui donnera volontiers les moyens de la réaliser ; on créera pour cela une nouvelle unité de gestion. La direction fournit l’argent, parfois des hommes, toujours le système de contrôle de gestion : si les résultats déçoivent, les actions correctives ne tardent pas.


Variante « consensus japonais »

La tradition japonaise veut que les décisions importantes fassent l’objet d’une consultation des cadres et s’appuient sur un large accord. Pour y arriver, l’auteur d’une idée commence à la faire circuler officieusement, pour qu’elle s’affine et se dépersonnalise. Finalement, on peut proposer officiellement une décision qui ne fait triompher quiconque ni perdre la face : ne rencontrant aucune résistance à vaincre, elle est appliquée très rapidement. Ce style japonais est à recommander pour certaines grandes décisions de structure ou de politique.

Avoir des principes de management est insuffisant pour un manager. Faut-il encore qu’il les fasse passer dans les faits sans déviation, et, en période de mutation, de changement, l’équilibre est difficile à maintenir.

Le management moderne se rattache à des principes clairs et cohérents, mais ne constitue pas un dogme. Entre la réussite et l’échec se situe encore tout le génie du manager, sa capacité à décider, à jauger l’erreur possible, à s’enrichir de son expérience, à prévoir et à motiver les hommes qui sont autour de lui.

F. B.

➙ Direction / Entreprise / Innovation / Marketing / Valeur (analyse de la).

 P. F. Drucker, Practice of Management (New York, 1954 ; trad. fr. la Pratique de la direction des entreprises, Éd. d’organisation, 1957) ; Managing for Results (Londres, 1964). / D. McGregor, The Human Side of Enterprise (New York, 1960 ; trad. fr. la Dimension humaine de l’entreprise, Gauthier-Villars, 1969) ; The Professional Manager (New York, 1967). / F. Bloch-Lainé, Pour une réforme de l’entreprise (Éd. du Seuil, 1963). / R. R. Blake et J. S. Mouton, Managerial Grid (Houston, 1964 ; trad. fr. les Deux Dimensions du management, Éd. d’organisation, 1969). / M. Crozier, le Phénomène bureaucratique (Éd. du Seuil, 1964) ; la Société bloquée (Éd. du Seuil, 1970). / A. P. Sloan, My Years with General Motors (New York, 1964 ; trad. fr. Mes années à la General Motors, Hommes et techniques, 1967). / M. Bower, Will to Manage : Corporate Success through Programmed Management (New York, 1966 ; trad. fr. Diriger, c’est vouloir, Hachette, 1968). / O. Gelinier, le Secret des structures compétitives (Hommes et techniques, 1966) ; la Direction participative par objectifs (Hommes et techniques, 1968). / J.-J. Servan-Schreiber, le Défi américain (Denoël, 1967). / E. Webster, How to Win the Business Battle (Harmondsworth, 1967 ; trad. fr. Comment gagner la bataille du management, Hommes et techniques, 1969). / D. C. Hague, Managerial Economics (Londres, 1969 ; trad. fr. Économie du management. Analyse des décisions industrielles, (Dunod, 1971). / R. Priouret, la France et le management (Libr. gén. fr., 1969). / J. Dubois, Psychologie des groupes et management (Dunod, 1972). / W. Bocchino, Systèmes d’information pour le management (Publi-Union, 1973). / J. Ardoino, Management ou commandement, participation et contestation (Epi, 1975).

Manche. 50

Départ. de la Région Basse-Normandie ; 5 947 km2 ; 451 662 hab. Ch.-l. Saint-Lô. S.-préf. Avranches, Cherbourg* et Coutances.



Les régions

À l’ouest de la Basse-Normandie, le département de la Manche s’étend depuis Cherbourg jusqu’aux limites de la Bretagne sur des sols de massif ancien et des reliefs de basses collines que recouvre un paysage verdoyant de bocage herbager. Le climat, très marqué par les influences océaniques et la dominance des vents d’ouest, est caractérisé par une pluviosité plus continue que très abondante et par des amplitudes thermiques faibles, qui opposent des étés généralement frais à des hivers sans rigueur. Il tombe environ 900 mm d’eau sur Cherbourg, répartis en 175 jours de pluie, mais on compte dans cette ville, de même que sur tout le littoral, moins de 20 jours de gel par an.