Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

anticoagulants (suite)

Le test de résistance à l’héparine consiste à mesurer les temps de coagulation de plusieurs échantillons du sang à examiner, additionnés de doses croissantes d’héparine, et à comparer les temps obtenus avec des échantillons analogues du sang d’un sujet témoin. Ce test donne un aperçu de la coagulation globale et permet, dans une certaine mesure, de dépister les hypercoagulabilités. Il a l’avantage de ne pas nécessiter d’appareillage spécial.


Les fibrinolytiques et la thrombolyse

À côté des anticoagulants proprement dits, on peut mettre en action, dans les cas où le caillot est déjà formé, diverses substances dont l’action conjuguée permet de le redissoudre : c’est la thrombolyse.

Le principe de la méthode consiste à faire digérer la fibrine du caillot par de la plasmine. Cette enzyme existe dans le sérum sous une forme inactive nommée plasminogène, qui est fabriquée par le foie et dont l’activation est, en thérapeutique, effectuée à l’aide de streptokinase (enzyme sécrétée par le streptocoque), administrée par perfusion intraveineuse.

J.-C. L. P.

➙ Coagulation.

 J.-P. Soulier et M. J. Larrieu, les Anticoagulants en thérapeutique (Doin, 1955). / I. M. Vigran et coll., Clinical Anticoagulant Therapy (Philadelphie, 1965). / P. Godeau et J. Rochemaure, le Traitement anticoagulant en pratique médicale courante (Baillière, 1968).

anticyclone

Large tourbillon atmosphérique animé par de hautes pressions (fig. 1). Sa rotation se fait dans le sens des aiguilles d’une montre dans l’hémisphère Nord et dans le sens contraire dans l’hémisphère Sud. Le mouvement tourbillonnaire a, dans le plan horizontal, pour effet de faire diffluer l’air du centre, où sont les plus hautes pressions, vers la périphérie, où celles-ci vont en décroissant. Dans ces conditions, si un apport d’air ne se produisait pas depuis le haut, l’anticyclone finirait par disparaître. Le maintien de cette figure isobarique s’explique par cet apport. On peut donc concevoir l’anticyclone comme une masse d’air en mouvement continu de haut en bas (subsidence), avec tendance à écoulement du trop-plein vers l’extérieur (diffluence ou divergence horizontale). On parlera ici, globalement, de « masse d’air divergente ». Or, la divergence horizontale et la subsidence qui l’accompagne ont un effet stabilisant. Ainsi, les temps anticycloniques sont-ils généralement accompagnés d’un ciel dégagé (l’instabilité atmosphérique étant, pour sa part, génératrice de formations nuageuses).



La répartition géographique

Les hautes pressions majeures à la surface du globe s’implantent selon la latitude : hautes pressions polaires, le plus souvent présentes au-dessus de la banquise arctique, du Groenland et du continent antarctique, anticyclones saisonniers des latitudes moyennes et hautes pressions subtropicales. À cette disposition s’ajoute une répartition établie selon la nature du substratum, avec les anticyclones maritimes et continentaux. On relève ainsi des hautes pressions continentales de saison froide en Sibérie et au Canada (anticyclone du Manitoba), des cellules permanentes sur les déserts chauds (Sahara et Arabie) et aussi les hautes pressions maritimes (anticyclones des Açores, de Sainte-Hélène, des Hawaii, etc.).


La classification
(fig. 2 et 3)

• Hautes pressions permanentes et hautes pressions saisonnières. Les hautes pressions polaires et subtropicales apparaissent en toutes saisons. Par contre, les puissants anticyclones notés sur les continents aux latitudes tempérées (Amérique du Nord et Sibérie orientale) disparaissent au cours de la saison chaude. Les premières constituent donc les anticyclones permanents, les seconds ne sont que semi-permanents. (On parle encore, pour les désigner, de hautes pressions saisonnières ou temporaires.)

• Hautes pressions pelliculaires et hautes pressions épaisses. La circulation hémisphérique vers 10 km (niveau 300 mb) présente une disposition simple, organisée à partir de la dépression polaire et des hautes pressions subtropicales (la crête chaude). Ainsi, si les anticyclones polaires reconnus en superficie ont disparu à partir d’une certaine altitude (environ 3 km), de même que les hautes pressions hivernales du Canada et de la Sibérie, les cellules subtropicales se maintiennent dans la haute troposphère et la basse stratosphère. Les premiers sont donc pelliculaires, tandis que les anticyclones subtropicaux offrent un grand développement vertical.

• Hautes pressions thermiques et hautes pressions dynamiques. L’analyse qui précède n’autorise pas les distinctions concernant la structure des anticyclones. Elle aide, cependant, à les introduire. On conçoit, en effet, que l’épaisseur des cellules soit un signe de leur nature. Les hautes pressions pelliculaires doivent nécessairement leur existence, au moins en grande partie, à l’intervention réfrigérante du substratum, puisqu’elles sont liées aux glaces permanentes dans les régions polaires et aux immenses surfaces continentales saisonnièrement refroidies à de plus basses latitudes. Ainsi, les anticyclones superficiels constituent-ils de hautes pressions d’origine thermique. Les figures isobariques dotées d’un grand développement vertical (anticyclones subtropicaux) impliquent par contre l’action des courants atmosphériques généraux, avec intervention des variations de vitesse et de direction dans les flux. Cette action impose aux cellules en question une origine dynamique.

• Hautes pressions stationnaires et hautes pressions mobiles. Les hautes pressions peuvent demeurer longtemps en un même lieu, comme l’anticyclone de Sibérie, ou s’y maintenir en permanence (cellules subtropicales ou polaires). Tous ces anticyclones stationnaires, dont l’importance est fondamentale sur le déroulement de la circulation générale, sont des « centres d’action ». Il existe aussi des anticyclones mobiles. Ils se déplacent derrière les fronts froids de dépressions tempérées. Ils peuvent revêtir une grande ampleur. Par exemple, les hautes pressions nord-américaines hivernales ne constituent pas une figure isobarique constante, comme en Sibérie, mais résultent d’une succession de hautes pressions mobiles. L’anticyclone du Manitoba est donc « statique ». En somme, la distinction établie entre cellules thermiques et cellules dynamiques ne recouvre pas celle qui oppose les centres stationnaires aux centres mobiles, puisque, aux côtés des anticyclones subtropicaux, on retrouve ici certains anticyclones froids, les hautes pressions polaires en particulier.