Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mali (république du) (suite)

➙ Afrique noire / Bambaras / Dogons / Empire colonial français / Ghāna (empire du) / Guinée / Mali (empire du) / Malinkés / Peuls / Songhaïs.

 M. Delafosse, Haut-Sénégal-Niger, t. II : l’Histoire (Larose, 1912). / C. Monteil, les Bambara du Ségou et du Kaarta. Étude historique, ethnographique et littéraire d’une peuplade du Soudan français (Larose, 1924). / J. Meniaud, les Pionniers du Soudan avant, avec et après Archinard, 1879-1894 (Animateur des temps nouveaux, 1932 ; 2 vol.). / J. Rouch, Contribution à l’histoire des Songhay (Dakar, 1953). / R. Mauny, Tableau géographique de l’Ouest africain au Moyen Âge d’après les sources écrites, la tradition et l’archéologie (I. F. A. N., Dakar, 1961). / Y. J. Saint-Martin, l’Empire Toucouleur, 1848-1897 (le Livre africain, 1970). / M. Diop, Histoire des classes sociales dans l’Afrique de l’Ouest, t. I : le Mali (Maspero, 1971). / E. Jouve, la République du Mali (Berger-Levrault, 1974).

Malines

En néerl. Mechelen, v. de Belgique, sur la Dyle, entre Bruxelles et Anvers ; 66 000 hab.


Les origines de la ville semblent remonter à saint Rombaut, son patron, qui vécut au viiie s. Un premier temple portant son nom, détruit par les Normands, est rebâti par les soins de Notger, le prince-évêque de Liège, qui construit la première enceinte fortifiée, la ville relevant de son obédience.

Elle passe aux comtes de Flandre en 1345, puis aux ducs de Bourgogne, qui en font une résidence de cour et la capitale administrative des Pays-Bas. Marguerite d’York, la veuve de Charles le Téméraire, y élève ses petits-enfants, Philippe le Beau et Marguerite d’Autriche. Celle-ci, devenue gouvernante du pays, fait construire de 1507 à 1530 un palais dit « de Savoie » — l’actuel palais de justice —, qui devient un des foyers de l’humanisme occidental. Poète elle-même à l’occasion, elle y reçoit Érasme et Thomas More. Les historiographes Jean Molinet et Jean Lemaire de Belges, Jérôme Busleyden, le fastueux conseiller, sont de ses familiers. Mabuse (Jan Gossart*) et Bernard Van Orley* sont ses peintres, Pierre de La Rue et Josquin Des Prés* ses musiciens. Elle ordonne d’importants travaux d’architecture : Lodewijk Van Boghem, notamment, construit pour elle l’église de Brou, près de Bourg-en-Bresse*. Sous son règne s’achève la dynastie des Keldermans, ces brillants architectes malinois dont le nom reste attaché à de nombreux édifices brabançons.

Le monument le plus majestueux de la ville est la cathédrale Saint-Rombaut (xiii-xive s.), dont la tour, quoique inachevée, est une des plus belles de Belgique. Comme dans toutes les églises ayant souffert des iconoclastes au xvie s., le maître-autel est une œuvre du xviie s., de style baroque. Il en est de même de la chaire, sculptée en bois de chêne comme les autres « chaires de vérité » malinoises. La cathédrale possède des toiles de Michiel Coxcie (Malines 1499 - id. 1592), Snyders*, Van Dyck*, des toiles et des sculptures des Quellin.

Construite en majeure partie au xve s., Notre-Dame-au-delà-de-la-Dyle abrite un orgue de Jan Bremser, une chaire de vérité de Kerrickx le Jeune et le triptyque de la Pêche miraculeuse de Rubens*. De la même époque, l’église Saint-Jean possède un orgue de Pieter Van Peteghem, au buffet richement sculpté, et un maître-autel fastueux avec une Adoration des Mages de Rubens. La chaire sculptée en 1741 par Theodoor Verhaegen est une œuvre luxuriante ; cet artiste malinois (1700-1759) est l’auteur d’une autre chaire, plus somptueuse encore : celle de l’église Notre-Dame-d’Hanswijk, un des monuments les plus représentatifs du baroque flamand, dû à l’architecte-sculpteur Luc Faydherbe (Malines 1617 - id. 1697).

L’édifice civil le plus remarquable est le palais de Savoie, mélange harmonieux de gothique et de Renaissance. L’hôtel de Jérôme Busleyden (1505), converti en musée communal, abrite principalement des pièces intéressant l’archéologie et l’histoire locale ; une salle est réservée toutefois au sculpteur malinois Ernest Wijnants (1878-1964). Bien qu’un peu trop arrangés au cours des âges, les halles (auj. hôtel de ville), l’ancienne maison des échevins (1300), le Grand Pont, la porte de Bruxelles et de jolies maisons le long de la Dyle sont les témoins d’une vie artistique qui, dans le domaine particulier de la sculpture du bois, s’est maintenue jusqu’à nos jours.

R. A.

Malinkés

Ethnie du Mali.


Les Malinkés sont en contact avec les Khassonkés et les Soninkés (le long du fleuve Sénégal) ; à l’est avec les Foulas et les Bambaras ; au sud avec les Diallonkés. Eux-mêmes se nomment Maninkas, du nom de la langue qu’ils parlent (groupe mande). En fait, le terme malinké désigne tous ceux qui parlent le maninka.

Les Malinkés sont à l’origine de l’empire du Mali* et de son expansion. Les populations conquises ont adopté leur langue, leur genre de vie, et l’islām.

Cette population regroupe environ 230 000 personnes au Mali ; mais, à la suite de mouvements de migration plus ou moins anciens, on retrouve de ses membres dans toute l’Afrique de l’Ouest (et notamment dans les pays limitrophes du Mali).

Les Malinkés occupent un vaste plateau et une partie de la plaine du Niger. Sur le plateau, le relief n’est modifié que par quelques massifs et falaises et par les courbes des rivières : Bafing, Bakoy, Badinko. La culture du riz est la richesse de la haute vallée du Niger, elle se pratique aussi dans les bas-fonds inondés pendant l’hivernage. D’une manière générale, l’eau ne manque pas, car la pluviométrie est très étalée, et le rendement des céréales est satisfaisant (sorgho, mil, fonio).

L’organisation du travail agricole se fait selon certaines spécialisations : les femmes ne participent jamais à la culture du mil et du fonio ; par contre, elles assurent celle du riz et de l’arachide ainsi que les travaux de cueillette. Les travaux artisanaux (tissage, couture) sont réservés aux hommes.