Malebranche (Nicolas de) (suite)
Conséquence de cette célèbre doctrine de la vision en Dieu : nous ne pouvons discerner que ce que Dieu nous fait voir et veut nous révéler. De la sorte, tous les esprits sont éclairés par la même raison universelle, immuable et infinie : la divinité elle-même. Si l’objectivité de la science du monde est par là établie, il dépend aussi de l’analyse que l’étendue matérielle est, elle aussi, intelligible.
M. D.
H. Gouhier, la Philosophie de Malebranche et son expérience religieuse (Vrin, 1926 ; 2e éd., 1948). / A. Cuvillier, Essai sur la mystique de Malebranche (Vrin, 1954). / M. Guéroult, Malebranche (Aubier, 1955-1960 ; 3 vol.). / G. Dreyfus, la Volonté selon Malebranche (Vrin, 1958). / G. Rodis-Lewis, Nicolas Malebranche (P. U. F., 1963). / A. Robinet, Système et existence dans l’œuvre de Malebranche (Vrin, 1965) ; Malebranche, de l’Académie des sciences. L’œuvre scientifique, 1674-1715 (Vrin, 1970). / Malebranche, l’homme et l’œuvre (Vrin, 1967). / P. E. Elungu, Étendue et connaissance dans la philosophie de Malebranche (Vrin, 1973).
Les œuvres de Malebranche
1674-75De la recherche de la vérité, t. I et II : Malebranche doit se défendre contre les attaques du chanoine de Dijon Simon Foucher (1644-1696) et du jésuite Louis Le Valois, qui insistent sur l’incompatibilité de la doctrine malebranchiste avec l’eucharistie. Un cartésien de stricte obédience, Pierre Régis (1632-1707), refuse sa définition des idées. Leibniz* fait chorus pour dénoncer les lois du mouvement formulées par le texte.
1676Conversations chrétiennes.
1677Méditations sur l’humilité et la pénitence : origine d’une longue polémique sur la grâce avec le janséniste Arnauld. (V. jansénisme.)
1678De la recherche de la vérité. T. III, contenant plusieurs éclaircissements sur les principales difficultés des précédents volumes.
1680Traité de la nature et de la grâce : violemment réprouvé par Bossuet*, par Arnauld, qui riposte en publiant Des vraies et des fausses idées (1683), et par Fénelon*, qui rédige une Réfutation du système du Père Malebranche. L’ouvrage est mis à l’index dès 1690 et encore en 1709-1714.
1683Méditations chrétiennes et métaphysiques.
1684Traité de morale.
1688Entretiens sur la métaphysique et sur la religion.
1697Traité de l’amour de Dieu : l’auteur prend parti pour Bossuet contre Fénelon dans la querelle du quiétisme*.
1708Entretiens d’un philosophe chrétien et d’un philosophe chinois sur l’existence et la nature de Dieu.
1715Réflexions sur la prémotion physique : « Car il était aussi grand géomètre et grand physicien. Son savoir [...] lui fit donner une place d’honoraire à l’Académie des sciences » (Fontenelle).