Malawi (suite)
La population et l’économie
La population avoisine 5 millions d’habitants grâce à un taux de croissance proche de 3 p. 100 par an. Les minorités étrangères sont peu nombreuses (7 000 Européens et 11 000 Asiatiques, surtout Indiens, en 1966). La densité moyenne dépasse 50 habitants par kilomètre carré de terre ferme, mais de vastes zones comptent moins de 4 habitants au kilomètre carré, surtout dans le Nord-Ouest, tandis que, dans le Sud, on trouve souvent plus de 70 habitants au kilomètre carré et même localement 300 (pays de Cholo). Les groupes ethniques appartiennent à l’ensemble des peuples bantous ; ils ont subi longtemps les razzias des chasseurs d’esclaves yaos.
L’économie reste surtout agricole. Les produits vivriers (maïs [base de l’alimentation], sorghos, patates, arachides et en second lieu manioc) sont obtenus sur des brûlis. Le riz vient bien dans les zones basses inondables (rives nord-ouest, Malawi méridional). L’élevage n’est que fort peu associé à l’agriculture : on compte 600 000 caprins et 450 000 bovins, dont 90 p. 100 dans le Centre et le Nord, où ils bénéficient, en saison sèche, de l’herbe des dépressions humides (dembos). Introduites par les Européens, les cultures commerciales ont été adoptées par les autochtones, encadrés par des organismes officiels. Les plus importantes sont celles du thé (Cholo et Mlanje surtout ; 15 000 ha pour 16 500 t) et du tabac, dans le Centre et le Sud (16 000 t). Les arachides permettent une forte exportation (50 000 t). Le coton est cultivé depuis 1960 dans la basse Shire et les plaines littorales (10 000 t). S’y ajoutent les plantations de tung (Sud et plateau de Vipya) et de canne à sucre (sud-ouest de Cholo). Les lacs fournissent 20 000 t de poisson ; une reforestation est activement menée avec des résineux et des eucalyptus.
La production minérale est réduite : pierre à bâtir et à chaux ; des gisements de bauxite et de graphite sont connus. L’industrialisation est en net progrès, mais reste modeste : travail du coton (égrenage, tissus, vêtements), du thé, du tabac ; huileries, savonneries, sucrerie, scieries, cimenterie ; 24,5 p. 100 des travailleurs sont dans le secteur secondaire, mais 125 000 personnes émigrent temporairement en Zambie et en Rhodésie. L’énergie est fournie par deux barrages hydro-électriques et des centrales thermiques. Le Malawi vend ses produits agricoles et importe biens d’équipement, machines, produits alimentaires. La balance commerciale est déficitaire. La Grande-Bretagne demeure de loin le premier client et fournisseur. Le trafic extérieur doit passer par les ports du Mozambique (Beira et Nacala), atteints par le rail.
L’ancienne capitale, Zomba, ne compte que 20 000 habitants. Elle a été remplacée par Lilongwe (plus centrale). Mais la principale agglomération est la ville double de Blantyre-Limbe, centre commercial et ferroviaire de 110 000 habitants.
P. V.
F. Debenham, Nyasaland, the Land of the Lake (Londres, 1955). / P. Brown et A. Young, The Physical Environment of Northern Nyasaland (Lusaka, 1962) ; The Physical Environment of Central Malawi (Lusaka, 1965). / G. Jones, Britain and Nyasaland (Londres, 1964). / J. G. Pike et G. T. Rimington, Malawi. A Geographical Study (Londres, 1965). / J. G. Pike, Malawi. A Political and Economic History (Londres, 1968).