Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mahārāshtra (suite)

Le Khāndesh, axé sur les vallées de la Tāpti et de son affluent la Purna, constitue le nord du plateau. La pluviosité suffisante, la profondeur des sols noirs, la facilité des communications est-ouest et des liens avec Bombay ont contribué à donner à cet ensemble une économie relativement dynamique, fondée sur la culture et l’industrie du coton (petites villes industrielles comme Akola, Jalgaon, Malegaon).

Le Marathwada est centré sur la partie humide de la vallée de la moyenne Godāvari. Malgré son peuplement marathe, la région a été longtemps rattachée au royaume de Hyderābād, dans lequel elle faisait figure de parent pauvre, et elle reste sous-équipée, notamment en moyens de transports. Aussi trouve-t-on ici un net retard par rapport au Khāndesh. La culture du coton domine sur les sols noirs des parties les plus basses, mais elle est supplantée sur les glacis et les pentes par celle du jowar et celle des légumineuses d’hiver.

La vallée de la haute Godāvari fait partie de la bande sèche décrite ci-dessus. L’agriculture y a longtemps été incertaine, avec une nette domination des millets. Cependant, la proximité de Bombay a permis l’implantation récente d’industries modernes à Nāsik, et des travaux d’irrigation ont été réalisés. L’arrosage et les marchés urbains (Nāsik et Bombay) ont entraîné une modernisation de l’agriculture dans certaines zones (cultures de légumes, vignobles, etc.).

Le Mahārāshtra central, ou Madhya Mahārāshtra, a moins d’unité que les régions précédentes. Il constitue la partie sud-est du plateau. Les régurs y sont assez minces, si bien que la culture du coton y joue un rôle réduit. Le système de culture est fondé sur les millets, notamment le jowar. Dans certaines régions, on trouve une curieuse prédominance des cultures d’hiver (rabi). Le Madhya Mahārāshtra a cependant deux régions actives. Dans la vallée de la haute Kistnā (Krishnā), les sols sont épais, et l’irrigation est en cours de développement à partir du très important barrage de Koyna. L’agriculture est donc intensive, et la population dense. Ce haut niveau d’activité se traduit par la présence d’un ensemble de petites villes où des entrepreneurs locaux, marathes nationalistes et dotés d’esprit d’entreprise, ont fondé des industries textiles et métallurgiques (Sholāpur, Kolhāpur). Poona (Puna) devient un centre important. Elle a profité de son passé culturel prestigieux, qui lui a laissé des élites éduquées, de son rôle de capitale d’été de la présidence de Bombay et surtout de la proximité de cette dernière ville. Elle a profité au maximum de la seconde phase de décentralisation industrielle ; quelques grandes usines gérées par des firmes internationales ou des entreprises du gouvernement fédéral lui donnent une activité remarquable, qui explique une croissance rapide de la population (plus de 1,2 million d’habitants).


L’ouest du Mahārāshtra

C’est un domaine humide au relief complexe. Les Ghāts occidentaux sont un escarpement dissymétrique et très disséqué, abondamment arrosé et difficilement franchissable (le commandement de l’escarpement est de 800 à 1 000 m, et les pentes sont très raides). L’ensemble est couvert d’une forêt assez dégradée, dans laquelle subsistent de petits groupes de riziculteurs ou de pasteurs.

La bande littorale, ou « côte de Konkan », n’est pas une plaine à proprement parler, mais plutôt un ensemble de surfaces rocheuses basses à sols latéritiques, entre lesquelles s’insinuent les plaines alluviales des courtes rivières descendant des Ghāts. La très forte pluviosité explique que le riz domine dans le système de cultures. Malgré l’absence d’un lien ferroviaire, les secteurs les plus proches de Bombay cultivent des légumes et des fruits pour le ravitaillement de l’agglomération qui domine l’ouest de l’État, qui est une des plus actives régions de l’Inde, notamment du point de vue industriel.

F. D.-D.

➙ Bombay / Gujerat / Marathes.

 C. B. Joshi, Maharashtra, a Regional Study (Bombay, 1962). / I. Karve, Maharashtra-Land and its People (Bombay, 1968).

Mahler (Gustav)

Compositeur autrichien (Kalischt [auj. Kalište], Bohême, 1860 - Vienne 1911).


Mésentente des parents, drames familiaux, marches et sonneries militaires, chants populaires, passion pour la littérature, tout cela marqua Mahler jeune et plus tard sa musique. Mahler naquit le 7 juillet 1860, dans une famille israélite de langue allemande. Après trois années (1875-1878) au conservatoire de Vienne, où son caractère entier se manifesta déjà et où il eut comme condisciple Hugo Wolf, il commença en 1880 sa double carrière de compositeur (cantate Das klagende Lied [le Dit de la plainte]) et de chef d’orchestre. Jusqu’en 1888, il fut employé à Bad Hall, à Laibach (auj. Ljubljana), à Olmütz (auj. Olomouc), à Kassel (où furent écrits les Lieder eines fahrenden Gesellen [Chants d’un compagnon errant]), à Prague et à Leipzig. Nommé directeur de l’Opéra royal de Budapest, ne dépendant enfin que de lui-même, il assura dans cette ville la création de l’Or du Rhin et de la Walkyrie (janv. 1889), la première audition, en novembre 1889, de sa Symphonie no 1 (1884-1888) et une magnifique représentation de Don Giovanni de Mozart (janv. 1891). Démissionnaire deux mois plus tard, il devint premier chef à l’Opéra de Hambourg, avec sous ses ordres une troupe excellente et, à partir de 1894, un assistant nommé Bruno Walter (1876-1962). De cette période datent la plupart des lieder de Des Knaben Wunderhorn (le Cor merveilleux de l’enfant), réalistes et fantastiques à la fois, ainsi que deux symphonies, conçues, elles aussi, sous le signe du Wunderhorn et avec chacune deux mouvements faisant appel aux voix : la 2e (1888-1894), dite Résurrection (final sur un hymne de Klopstock), et la 3e (1894-1896), immense poème de la nature (quatrième mouvement sur un poème du Zarathoustra de Nietzsche).