macédonienne (dynastie) (suite)
En politique intérieure, Romain Ier s’attacha à défendre la petite propriété contre les « puissants », qui accaparaient les terres des pauvres, dont ils faisaient leurs serfs. À l’extérieur, il affronta l’émir de Mossoul en Arménie et en Mésopotamie (931-944), et repoussa les invasions russes de 941 et de 944. Ce grand basileus connut une fin tragique : il fut arrêté par ses deux fils (944) et déporté dans l’île de Proti, où il termina sa vie comme moine (15 juin 948). Mais les deux usurpateurs furent à leur tour déposés (27 janv. 945) et exilés au profit de l’empereur légitime.
C’est ainsi que Constantin VII Porphyrogénète, âgé de quarante ans, parvint à l’exercice du pouvoir. Érudit plus qu’homme d’État, il déploya une intense activité dans le domaine de la culture et de la science.
Les usurpateurs
Romain II (de 959 à 963). Fils de Constantin VII, il lui succéda ; ce souverain frivole, dominé par sa femme, Théophano, la fille d’un cabaretier, se reposa tout entier sur Nicéphore II Phokas (de 963 à 969). Ce valeureux général enleva aux Arabes la Crète (961) et Alep (962). Après la mort de Romain II, il épousa la veuve de ce dernier et se fit proclamer empereur (16 août 963). Il réagit contre la politique antiaristocratique de ses prédécesseurs en favorisant les « puissants » ; il tenta, toutefois, d’enrayer le développement de la grande propriété ecclésiastique. Sa politique militaire fut surtout dirigée contre l’islām : il annexa la Cilicie, Chypre et une grande partie de la Syrie. Trahi par sa femme, il fut assassiné le 10 décembre 969.
L’assassin, Jean Ier Tzimiskès (de 969 à 976), d’origine arménienne, se considéra comme le souverain légitime pour avoir épousé Théodora, une fille de Constantin VII. Il abrogea la loi de son prédécesseur qui freinait la cupidité de l’Église, affronta en Bulgarie le prince russe Sviatoslav (971), annexa ce pays et abolit le patriarcat bulgare. En Orient, il reprit l’offensive contre les Arabes, intervenant en Mésopotamie, en Syrie et en Palestine. Il fut enlevé par le typhus le 10 janvier 976.
Après sa mort, les deux fils de Romain II, Basile et Constantin, prirent le pouvoir, mais seul le premier gouverna : il fut le plus illustre des Macédoniens (v. Basile II).
Le déclin de l’État
V. byzantin (Empire).
P. G.
A. Rambaud, l’Empire grec au xe siècle (Franck, 1870). / G. Schlumberger, Un empereur byzantin au xe siècle : Nicéphore Phocas (Firmin-Didot, 1890 ; nouv. éd., de Boccard, 1923) ; l’Épopée byzantine à la fin du xe siècle (Hachette, 1896-1905 ; 3 vol.). / A. Vogt, Basile Ier, empereur de Byzance et la civilisation byzantine à la fin du ixe siècle (Picard, 1908). / J. C. S. Runciman, The Emperor Romanus Lecapenus and his Reign (Cambridge, 1929). / A. A. Vassiliev, Byzance et les Arabes, t. II : la Dynastie macédonienne (Fondation byzantine, Bruxelles, 1969).