Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Luxembourg (suite)

Le commerce occupe près de 4 000 personnes. Assurances et banques employaient un dixième des actifs, en 1966. Depuis quelques années particulièrement, la banque a attiré des capitaux et connu un grand développement : 29 établissements à la fin de 1968, 38 à la fin de 1970. Entre 1965 et 1970, la banque a créé (au grand-duché) 1 680 emplois nouveaux, l’équivalent de la moitié des nouveaux emplois industriels. À la Bourse de Luxembourg sont cotées 560 valeurs.

Toutes ces fonctions, mais aussi la beauté de la ville, son cadre, ses fortifications attirent beaucoup de visiteurs, plus de 300 000 étrangers y séjournent chaque année.

A. G.

➙ Luxembourg (grand-duché de).

Luxembourg

Province du sud-est de la Belgique ; 4 418 km2 ; 219 000 hab. Ch.-l. Arlon.


Plus des trois quarts de la province sont formés par l’Ardenne au sens strict (le Condroz l’atteint à peine dans les régions de Marche-en-Famenne et de Durbuy, au nord-ouest). C’est un plateau dont l’altitude oscille, le plus souvent, entre 400 et 500 m, mais qui s’élève, au nord, dans le plateau des Tailles, jusqu’à 652 m à la Baraque de Fraiture et, au centre, dans le plateau de Saint-Hubert, à 589 m. De belles et profondes vallées l’entaillent : les deux Ourthe, la Lesse, la Semois aux méandres célèbres. Le sud forme la Lorraine belge, qui appartient au Bassin parisien : une succession de plateaux dont les altitudes vont de 350 à 400 m et surtout trois côtes, ou cuestas, allongées d’ouest en est, versant abrupt tourné vers le nord. Après une dépression périphérique occupée en partie par la Semois, c’est la côte des calcaires gréseux du Luxembourg (Lias), puis celle du Macigno d’Aubange et enfin celle du calcaire bajocien, prolongement de la côte de Moselle dont la base fournit la minette, le minerai de fer.

Le climat de la partie ardennaise est rude. À 515 m d’altitude, Bastogne a une température moyenne du mois le plus froid de 0 °C et subit 115 jours de gel par an. Le climat de la Lorraine belge est un peu moins rude, mais la moyenne du mois le plus froid n’est encore que de 0,4 °C.

Les conditions naturelles ne sont pas favorables à une intense mise en valeur. La population n’augmente pas, elle émigré (ou va travailler) au grand-duché.

La partie ardennaise est occupée par la forêt sur le tiers de sa surface : forêt de chênes, de bouleaux cédant très souvent la place aux épicéas, aux pins sylvestres ou aux mélèzes. L’habitat se groupe en petits villages aux maisons faites d’un unique bâtiment trapu construit en pierre, couvert d’ardoise. Les exploitations, de 10 à 20 ha, sont le plus souvent en faire-valoir direct. L’avoine, le seigle, les pommes de terre tiennent moins de place que les cultures fourragères ou l’herbe, qui occupe à elle seule plus de la moitié de la surface cultivée. L’élevage de bovins pour le lait ou la vente de bêtes jeunes et l’élevage de porcs sont essentiels. Dans la vallée de la Semois, une culture du tabac, peu importante, se maintient.

En Lorraine, les sols sont variés, mais, le plus souvent, médiocres. Sur les côtes et leur revers, sauf celle du Macigno, des forêts de chênes ou de hêtres occupent la plus grande partie de l’espace. Les conditions sont meilleures sur les alluvions des vallées ou les roches tendres des dépressions. L’habitat est groupé en villages-rues aux maisons jointives de type lorrain. Les champs sont allongés, sans haie. Sur les exploitations, petites, en faire-valoir direct, sont cultivés les pommes de terre, le blé, mais aussi des arbres fruitiers, des plantes fourragères. L’herbe occupe plus des deux tiers des terres exploitées, l’élevage étant la principale ressource.

L’industrie, en Ardenne, se limite à des scieries, quelques carrières (ardoisières de Vielsalm ou de la vallée de la Vierre), des laiteries. En Lorraine, l’exploitation de calcaire fournit une très belle pierre à bâtir. Le sable est aussi extrait. Une usine de cellulose est implantée à Harnoncourt, près de Virton. Le minerai de fer est peu abondant, et sa production baisse (65 000 t en 1938, 28 000 en 1970) ; il alimente les hauts fourneaux et l’aciérie d’Athus, qui occupent à peine 2 500 personnes.

Le tourisme, favorisé par la situation géographique de la province, trouve par contre un terrain de choix, notamment avec de remarquables petites villes dans des sites exceptionnels, des châteaux (Bouillon, Larochette), des abbayes (Orval, Clairfontaine, Saint-Hubert), des souvenirs historiques (Bastogne), de nombreux musées ; l’équipement touristique est remarquable. La gastronomie est réputée.

Mais ce bastion élevé fait obstacle à la circulation nord-sud ; il est cependant assez aisé à franchir grâce à de très belles routes ; deux autoroutes sont projetées.

Les villes sont petites : moins de 14 000 habitants à Arlon, 6 400 à Bastogne, Virton n’atteint pas 4 000 habitants. Arlon est un marché agricole, chef-lieu administratif, centre ferroviaire ; son niveau d’équipement est faible, son influence, réduite. Cette région souffre de l’absence de véritable centre urbain : un projet, soutenu par la C. E. E., envisage une agglomération franco-belge (débordant peut-être sur le grand-duché) Longwy-Athus-Aubange, au centre d’un groupement de 250 000 personnes.

A. G.

➙ Ardenne.

 D. Lamalle, le Luxembourg en péril de mort (Dinant, 1970).

Luxemburg (Rosa)

Socialiste allemande (Zamość, voïévodie de Lublin, 1871 - Berlin 1919).



Déracinée

Israélite polonaise, Rosa Luxemburg naît dans la partie de la Pologne incorporée à la Russie. Son père est un marchand de bois prospère, connu pour ses opinions libérales et patriotiques.

À trois ans, Rosa Luxemburg tombe gravement malade ; sans doute atteinte de coxalgie, elle doit rester alitée un an ; elle apprend à lire seule ; quand elle se relève, elle est affligée d’une légère claudication qui lui demeurera toute sa vie. Très douée, elle apprend le polonais, le russe, l’allemand, le français, l’anglais. Elle parle aussi le yiddish, comme le tiers de la population de sa ville natale.