Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

antenne (suite)

Antennes spéciales

Pendant la Première Guerre mondiale, les antennes d’avion étaient traînantes, et s’assimilaient aux antennes verticales. Ce dernier type est utilisé sur les automobiles et les postes émetteurs-récepteurs portatifs. Un grand nombre de radiorécepteurs ont une antenne incorporée, constituée par un bâtonnet de ferrite, sur lequel se trouvent des enroulements conducteurs. Le rendement est bon, mais la directivité est prononcée.

H. P.

anthéridie

Organe des végétaux à l’intérieur duquel se forment les cellules reproductrices haploïdes appelées gamètes mâles, anthérozoïdes et même, pour certains auteurs, spermatozoïdes.


Dans les groupes évolués, l’anthéridie est un organe pluricellulaire (lui-même haploïde), entourant les cellules reproductrices en formation. Les anthéridies affectent des formes et des complications variées dans les différents groupes végétaux.


Thallophytes

Chez les Algues, on donne parfois le nom d’anthéridie à la cellule unique à l’intérieur de laquelle se sont formés des anthérozoïdes.

Le Fucus vésiculeux (Algue brune) présente à certaines extrémités du thalle des pelotes creusées de nombreuses cavités, les conceptacles, ouvertes sur l’extérieur. Le fond de chaque conceptacle est tapissé d’un feutrage de poils pluricellulaires, qui portent latéralement des masses rouges gonflées (anthéridies) contenant 64 anthérozoïdes. À maturité, l’anthéridie se sépare de son support par éclatement d’une première enveloppe. Une rupture de la deuxième membrane de l’anthéridie libérera les anthérozoïdes. Chacun de ces anthérozoïdes est piriforme, pourvu d’un gros noyau et de volumineuses mitochondries. Sa partie antérieure est ornée d’un renflement zone appelé proboscis. Il est mu par deux flagelles, dont la structure, observable au microscope électronique, est la même que celle des cils et flagelles animaux.

Entre les points d’insertion de ces fouets se trouve un organite rouge (stigma), chloroplaste transformé, sensible aux radiations lumineuses, où s’est accumulé du carotène en plaquettes ou en bâtonnets ; il est recouvert à l’extérieur par une masse transparente faisant office de lentille.

Les Charophycées, que certains auteurs considèrent comme des Algues supérieures, possèdent de véritables organes mâles et femelles bien distincts. Les uns et les autres naissent au niveau des nœuds, à partir d’une cellule qui, par division, donne un organe globuleux, à l’intérieur duquel se forment des anthérozoïdes pourvus de deux flagelles égaux, qui ressemblent à ceux des Bryophytes.

Certaines espèces de Champignons ont un dimorphisme sexuel important ; comme chez les Algues, les anthérozoïdes, ciliés ou non, se forment dans des cellules spécialisées, auxquelles on donne, abusivement d’après certains auteurs, le nom d’anthéridies.


Bryophytes

L’anthéridie des Bryophytes a le plus souvent l’aspect d’une petite urne supportée par un pédoncule court. Sa localisation sur la plante varie d’une espèce à l’autre.

Dans le groupe des Sphaignes, les anthéridies se trouvent le plus souvent solitaires à l’aisselle des « feuilles ». Chez les mousses hermaphrodites, c’est au sommet d’une des pseudo-tiges de la plante feuillée que sont portées les anthéridies, formées à partir d’une cellule superficielle d’un réceptacle.

Les anthéridies des Hépatiques se trouvent au fond de cryptes s’ouvrant par un pore étroit ; elles sont constituées par une masse globuleuse, entourée d’une couche unique de cellules protectrices ; les cellules internes se transformeront chacune en un anthérozoïde bicilié en forme de poire.

Les anthérozoïdes, réduits à un gros noyau allongé, souvent spiralés, sont mus par deux longs cils implantés à l’extrémité amincie. Parfois une gouttelette de cytoplasme peut rester adhérente à l’ensemble. Une importante absorption d’eau fait gonfler, puis éclater, l’anthéridie, dont les membranes cellulosiques se sont gélifiées ; les anthérozoïdes sont alors libérés. Leur déplacement se fait dans le film d’eau laissé sur la plante par la pluie et la rosée.


Ptéridophytes

On observe ici d’un groupe à l’autre des modifications fondamentales de l’anthéridie et surtout des anthérozoïdes.


Filicales (Fougères)

C’est sur le gamétophyte, ou prothalle, généralement bisexué (petite plante indépendante issue de la germination d’une spore), que se forment les organes reproducteurs.

Sur le prothalle d’Aspidium filix mas, par exemple, les anthéridies recouvrent un coussinet renflé à la partie inférieure, contre le sol, dans une zone toujours riche en humidité. Leurs cellules internes se transformeront en nombreux anthérozoïdes (30 à 50), constitués par un gros noyau allongé et spiralé, et par une vésicule cytoplasmique ; à leur partie effilée, ils sont munis d’une touffe de 20 à 30 flagelles minces, portés par un corpuscule (blépharoplastes).


Équisétales

Les anthéridies des Prêles (Equisetum) sont portées par les prothalles mâles, plus petits que les femelles ; ces anthéridies ressemblent beaucoup à celles des Fougères.


Lycopodiales

Le prothalle des Lycopodes porte des anthéridies ovoïdes à sa partie supérieure. Elles sont plus ou moins enfoncées dans les tissus.

Chez les Sélaginelles et les Isoètes, la différenciation sexuelle apparaît dès le stade des sporanges. Les microsporanges, ou sporanges mâles, sont portés au sommet de l’épi. Les microspores, nombreuses dans chaque microsporange, ne sont pas mises en liberté, et elles germent à l’intérieur du microsporange, en donnant naissance à un minuscule organe mâle réduit à deux cellules, dont l’une est à l’origine de l’anthéridie, et dont l’autre constitue le prothalle. La cellule anthéridiale, par division, donne d’une part les cellules formant la paroi, et d’autre part (au centre) la cellule mère des anthérozoïdes.


Gymnospermes

Chez les Gymnospermes, on trouve des épis de fleurs mâles homologues des épis sporifères de Sélaginelle. Les étamines forment des grains de pollen, qui peuvent être assimilés aux microspores ; ils se développent en donnant des prothalles, évidemment réduits à leur plus simple expression : trois ou quatre cellules dans les formes archaïques, Cycadophytes et Ginkgoales par exemple, une ou deux dans la plupart des cas (Coniférales). À l’intérieur du tube pollinique des Cycadophytes, on trouve deux anthérozoïdes portant une hélice ciliée. Ils sont libérés par éclatement de la membrane du tube, et se meuvent dans la masse liquide de la chambre pollinique ; l’un d’eux pénètre dans le col de l’archégone, son trajet libre étant très réduit. Les Cycadales sont donc encore des zoïdogames (natrices), la fécondation s’y faisant par déplacement de l’anthérozoïde cilié et mobile. À l’inverse, dans le pollen de Pin, les cellules prothalliennes dégénèrent rapidement, et il ne reste que deux cellules : une cellule végétative et une deuxième qui peut être comparée à une anthéridie. La cellule végétative, quand le pollen atteint l’organe femelle, donne le tube pollinique, qui s’enfonce dans les tissus femelles. En même temps, l’anthéridiale se divise et donne deux cellules qui attendent, à l’état de vie ralentie, l’année suivante pour continuer leur évolution ; l’une est la cellule socle, l’autre, gamétogène, se divise à son tour et est à l’origine des deux noyaux mâles. Des deux gamètes mâles (qui ne seront jamais libérés), un seul servira à la fécondation. L’absence de cils sur ces gamètes est due au fait que ces derniers sont conduits par le tube pollinique, ou « siphon », jusqu’à la cellule femelle.

Ce groupe de Gymnospermes évolués constitue, avec les Angiospermes, les Siphonogames (vectrices).