Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Lin Piao (suite)

Cette ascension portera vraisemblablement ombrage à d’autres dirigeants du Parti, inquiets par ailleurs du rôle devenu exorbitant de l’armée dans tous les domaines de la vie du pays. Lin Biao rencontrera donc, au sommet de la hiérarchie, une opposition de plus en plus nette qui, profitant peut-être d’une maladresse de sa part, réussit à l’évincer au cours de la « crise de septembre 1971 ». Une « campagne d’explications », au début de 1972, l’accuse à mots couverts d’avoir comploté à plusieurs reprises contre le président Mao, et il fut affirmé peu après qu’il avait trouvé la mort en tentant de prendre la fuite dans un avion qui se serait écrasé en Mongolie dans la nuit du 12 au 13 septembre 1971.

A. de V.

➙ Chine / Mao Tsö-tong / Révolution culturelle.

Lion

Mammifère carnassier des régions chaudes, caractérisé par la crinière propre au mâle.


Le Lion (Panthera leo, famille des Félidés*) est un fauve de grande taille, puissant et souple, mesurant 1 m à l’épaule pour une longueur moyenne de 2 m du bout du nez à la naissance de la queue. Un animal de cette dimension pèse entre 160 et 80 kg. Il y en a parfois de beaucoup plus grands. C’est ainsi que l’on trouve dans le Record of Big Game (éd. de 1928) de Rowland Ward le chiffre de 3,31 m de longueur totale pour un trophée appartenant au captain J. K. Roberts. Un tel animal devait peser environ 250 kg.

La robe du Lion est de couleur variable, de sable clair à marron foncé. Son poil est ras, seul le mâle porte une belle crinière plus ou moins bien fournie et de couleur plus foncée. C’est un caractère sexuel secondaire. Le mâle castré perd sa crinière et ressemble à s’y méprendre à une lionne.

On a cru distinguer plusieurs races suivant les variations du pelage et de la crinière, dont les poils peuvent atteindre 40 à 50 cm de long. Pelage et crinière peuvent parfois se raréfier chez les Lions qui habitent dans des régions à arbustes épineux.

La mâchoire du Lion, puissante et courte, est armée de crocs énormes. La quatrième prémolaire et la première molaire deviennent prépondérantes ; ce sont les carnassières, tranchantes comme des ciseaux, tandis que les dernières sont mamelonnées et servent à broyer les os. Les doigts et les orteils se terminent par des griffes rétractiles, qui peuvent rentrer dans des gaines cutanées ; les étuis cornés comprimés latéralement les rendent tranchantes.

Les Lions ont un instinct social assez développé. Ils vivent en famille. Les individus qui vivent isolés sont des vieux mâles dont la rencontre est parfois dangereuse. Le plus souvent, ils se réunissent en petites bandes de sept à huit individus qui savent s’associer pour chasser.

En principe, leur activité est surtout nocturne ; pendant le jour, ils se retirent dans des fourrés ou de hautes touffes d’herbes. Leurs proies préférées sont les Antilopes et les grands herbivores : Buffles, Zèbres, parfois même ils s’attaquent aux Rhinocéros. Ils ne dédaignent pas non plus les animaux domestiques : Moutons, Bœufs, beaucoup plus faciles à attraper à la course.

Le rugissement du Lion est, suivant les circonstances, soit un cri d’appel, soit un cri de colère ou de satisfaction !

La puissance du Lion est énorme. Il peut faire des bonds de 6,50 m. Aussi, dans les jardins zoologiques qui présentent ces animaux « en pseudo-liberté », les fosses qui séparent ces grands Félins des spectateurs ont-elles au moins 8 m de largeur. En hauteur, d’un seul bond, ils peuvent atteindre 2 m.

La gestation dure environ 100 à 110 jours. En général, les portées sont de trois petits. Mais en captivité, le chiffre de cinq a souvent été observé. À la naissance, les jeunes ont les yeux fermés, les griffes saillantes, leur fourrure est tachetée. Chez les mâles, ces taches disparaissent vers un an et demi ; chez les femelles, elles persistent parfois toute la vie. Les mères ont l’instinct maternel très développé. Elles allaitent leurs petits pendant 3 à 4 mois. La reproduction n’est pas liée à une époque déterminée.

Les jeunes restent longtemps avec leurs mères, qui leurs apprennent à chasser. Les mères et quelques jeunes chassent d’abord des proies faciles à capturer, mais, aussitôt après le sevrage, les mères apportent de la viande aux jeunes.

Les Lions chassent le matin et le soir à la tombée de la nuit, lorsque les Antilopes vont à l’abreuvoir. C’est la chasse à l’affût. Le fauve bondit alors sur sa proie, la mord violemment à l’encolure et, à coups de patte, lui brise les vertèbres cervicales. La victime est entraînée dans un fourré, égorgée, puis le fauve attaque la paroi abdominale pour s’emparer des viscères. Il arrache d’abord le cœur, le foie et tous les organes gorgés de sang, pour s’en repaître.

Les Lions pratiquent aussi la chasse à courre. Ce sont surtout les femelles qui poursuivent le gibier et qui savent astucieusement le rabattre vers d’autres animaux plus jeunes qui ont ainsi moins d’efforts à fournir pour s’en emparer. Quand l’animal a été capturé et mis à mort, c’est le chef de famille qui commence à manger ; puis, selon la hiérarchie établie dans la famille, ce sont les lionnes qui ont droit à tour de rôle à se restaurer.

L’attitude du Lion vis-à-vis de l’Homme est extrêmement changeante. D’une façon générale, les grands fauves s’écartent des humains, mais ils peuvent aussi les attaquer furieusement, et cela dans des circonstances qui sont pour nous imprévisibles. Cela peut dépendre du fait que l’animal est affamé, ou effrayé, ou accompagné de sa progéniture, ou encore qu’il a été blessé antérieurement.

Le caractère propre de l’animal intervient aussi, ainsi que son âge ou des habitudes particulières. Le Lion n’aime pas rencontrer des intrus sur son propre territoire.

Il arrive encore, dans certaines régions où nomadisent des troupeaux de Moutons, que des bergers mettent des Lions en fuite en brandissant leurs sagaies. Certains fauves deviennent agressifs et choisissent des humains comme gibier. C’est souvent le fait de sujets trop âgés pour chasser du gros gibier à la course ou à l’affût.