Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Liliiflores (suite)

Groupés dans la tribu des Dracénoïdées, les Yuccas, les Dracæna, les Nolina et les Cordyline sont plus ou moins ligneux ; Yucca gloriosa du Mexique, introduit avant 1590, est une espèce extrêmement répandue dans les jardins, d’où elle s’échappe pour coloniser souvent les décharges car elle se bouture facilement. À côté de ces espèces, il faut citer les Sanseviera, qu’on emploie communément comme plantes d’intérieur. Dans la tribu des Asparagoïdées, l’on trouve les Polygonatum (Sceau de Salomon), le Convallaria (Muguet), les Aspidistra ; très souvent cultivées en appartement, ces dernières plantes n’exigent qu’une très faible quantité de lumière. Les Asparagus (350 espèces vivant dans le vieux monde) sont souvent des plantes lianoïdes à feuilles en écailles ou épineuses. Elles sont élevées en serres, et leur feuillage, très fin, est employé dans la confection des bouquets. Une espèce, A. officinalis, fournit les « Asperges » du commerce ; elle est seulement cultivée depuis le xve s. en France. On peut encore citer les Ruscus (Petit Houx), les Paris (Parisette à quatre feuilles de nos sous-bois frais) et les Smilax (Salsepareilles : 350 espèces plus ou moins arbustives et grimpantes d’Asie, de l’Amérique subtropicale et de la Méditerranée) ; les racines et les rhizomes de ces dernières sont officinaux.


Amaryllidacées

Cette famille est assez difficile à séparer des Liliacées. L’inflorescence est souvent en forme d’ombelle, mais parfois les fleurs sont solitaires. Les Narcissus (Narcisses : 50 espèces, principalement dans le pourtour méditerranéen, la Chine et le Japon) furent cultivés depuis la plus haute antiquité ; les fleurs doubles existaient avant 1583 ! Certains Narcisses sont pauciflores (le plus souvent une fleur ou deux, rarement trois), comme N. Pseudo-Narcissus ; d’autres sont multiflores, comme les Jonquilles. À côté de ce genre se placent les Galanthus, les Leucoium (Perce-Neige) et les Crinum (150 espèces tropicales), à gros bulbes tuniqués, appréciés grâce à leurs belles hampes florales. Le genre Pancratium (12 espèces des Canaries à l’Inde) possède deux espèces en France ; l’une est localisée sur les sables maritimes de l’Atlantique et de la Méditerranée ; elle a de belles fleurs blanches odorantes très décoratives. Les Agaves, d’Amérique centrale (plus de 300 espèces), sont ordinairement des plantes monocarpiques, c’est-à-dire qu’ils ne portent des fruits qu’une fois dans leur vie, bien qu’ils puissent devenir centenaires ; leurs feuilles, glauques, terminées par une épine dangereuse, sont charnues, fibreuses et disposées en rosette ; les inflorescences peuvent être de très grande taille et atteindre 10 m. Les Agaves sont des plantes maintenant répandues dans toute la région méditerranéenne et dans diverses régions chaudes.

Il faut citer ici les familles des Haemodoracées, des Velloziacées, des Cyanastracées, très voisines des Amaryllidacées, et celle des Phylidracées, dont les fleurs rappellent celles des Orchidacées, mais qui sont nettement liées aux Liliales.


Iridacées

Cette famille comprend environ 1 500 espèces et 60 genres, cosmopolites, mais surtout abondants en Afrique du Sud et en Amérique intertropicale (5 genres et une trentaine d’espèces en France). Les Iridacées sont ordinairement des plantes herbacées à rhizomes ou à bulbes ; les fleurs, bisexuées, ont un seul verticille de trois étamines et un ovaire infère. Dans une première tribu, à fleurs solitaires, on range les Crocus (Safrans : 80 espèces, surtout dans le Bassin méditerranéen, dont 6 en France), qui possèdent des fleurs ayant un très long tube. On distingue les espèces à floraison printanière, les plus recherchées, et celles à floraison automnale ; dès avant 1700, il en existait de nombreuses variétés. C. sativum, ou Safran, dont le pays d’origine semble être l’Asie occidentale, fournit le « safran », utilisé depuis l’Antiquité. Les fleurs sont récoltées lorsqu’elles sont fermées, et l’on prélève le stigmate, seule partie utilisée : il faut environ 100 000 fleurs pour obtenir 1 kg de safran sec. Le grand genre Iris est composé de 200 espèces environ, originaires surtout des régions tempérées de l’hémisphère boréal (une quinzaine en France). Les fleurs des Iris sont du type trois ; on distingue les sépales pétaloïdes des pétales, car les premiers sont réfléchis, alors que les seconds sont dressés ; d’autre part, les trois stigmates sont pétaloïdes et masquent les étamines. Certains Iris sont rhizomateux : I. pseudacorus, jaune, de nos marais ; I. fœtidissima, à petites fleurs lilas, indigène ; I. Kempferi, du Japon et introduit en France en 1850 avec ses nombreuses variétés, dont les fleurs sont particulièrement grandes ; I. unguicularis, très cultivé dans le Midi ; I. pumila, de petite taille, de l’Europe centrale et apporté en France en 1558 ; I. germanica, à gros rhizomes compacts, à belles fleurs rouge violacé foncé. D’autres Iris sont à bulbes, comme I. xiphoides (des Pyrénées, cultivé dès 1571) et I. xyphium, ou Iris d’Espagne, dont on a tiré un grand nombre de variétés en croisant les formes jaunes et bleues et qui, lui aussi, est apprécié depuis fort longtemps (1570). Les rhizomes d’Iris servent encore un peu en pharmacie, mais leur emploi important est celui de la parfumerie, car leur essence est extrêmement délicate et est difficilement imitable artificiellement.

Comme autres genres, il faut citer les Tigridia (12 espèces au Mexique, introduits en Europe en 1583) ; ce sont des plantes bulbeuses dont les fleurs, de formes curieuses, sont violemment colorées. Les Gladiolus (Glaïeuls : 300 espèces subtropicales, dont 6 en France) sont des plantes très ornementales ; elles sont cultivées depuis l’Antiquité (Glaïeul de Byzance), et on en retrouve des représentations dans les fresques de Pompéi ; la hampe florale, un épi unilatéral, peut atteindre près de 1,50 m, mais c’est à partir d’espèces d’Afrique du Sud que de nouveaux cultivars sont maintenant obtenus. Dans le midi de la France, un certain échelonnement de la plantation permet l’obtention de fleurs toute l’année. Les Freesia (2 espèces au Cap), très voisines des Glaïeuls, sont cultivées en pleine terre dans le Midi. C’est de F. refracta (introduite en 1877) que dérivent les cultivars du commerce.

Les familles voisines sont les Géosiridacées, les Roxburghiacées et les Petermanniacées ; elles font la liaison avec les Dioscoréacées.