ligaments (suite)
• Dans l’entorse grave, il y a toujours des lésions anatomiques, que l’examen va s’efforcer de dépister : recherche de mouvements anormaux de latéralité, de rotation, de tiroir. L’examen radiographique montre l’intégrité des surfaces articulaires, mais, parfois, met en évidence, grâce à des clichés comparatifs en abduction ou en adduction forcée, un bâillement articulaire plus ou moins important.
• L’évolution des entorses est souvent déconcertante (c’est parfois elle seule qui permet de reconnaître le caractère bénin ou grave de l’affection). Parfois la guérison est obtenue rapidement : en deux ou trois semaines, les phénomènes locaux et fonctionnels s’atténuent, puis disparaissent. Parfois des séquelles viennent grever le pronostic : cyanose des téguments, atrophie musculaire, œdèmes, troubles des phanères et surtout ostéoporose algique avec des douleurs rebelles à la rééducation, périarthrite traumatique pouvant entraîner une impotence fonctionnelle plus ou moins marquée.
• Le traitement des entorses graves est chirurgical ; il vise à la réfection des ligaments rompus, ou syndesmopexie. Les cas de rupture des ligaments sont particulièrement fréquents au niveau du genou, où l’on pourra être amené à suturer ou à retendre un ligament latéral, ou à reconstituer un ligament croisé par tunnellisation du tendon d’un muscle voisin. Il s’agit d’interventions délicates, dont les indications doivent être soigneusement pesées.
• Le traitement des entorses bénignes est très controversé : l’immobilisation plâtrée calme la douleur, permet la marche et donc une vie presque normale. À l’opposé, certains chirurgiens prônent la mobilisation (passive et active) immédiate pour éviter l’atrophie musculaire et les raideurs : cette méthode est très en faveur dans les milieux sportifs, où elle donne d’excellents résultats, mais elle est difficile à appliquer à des sujets moins jeunes, peu musclés ou pusillanimes. Enfin, la méthode de Leriche consiste en une injection de procaïne au contact des ligaments intéressés, suivie de mobilisation immédiate, l’injection pouvant être renouvelée deux ou trois fois les jours suivants. En fait, toutes ces méthodes ont leurs avantages et leurs inconvénients : les indications doivent donc être adaptées à chaque cas particulier, d’après l’état physique, mais aussi psychique du sujet.
P. D.