Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

année (suite)

5. L’année astronomique, de même durée que l’année civile, débute à un instant précis, qui est le même pour la Terre entière. On a choisi l’instant où le Soleil, sur son orbite, atteint une longitude écliptique égale à 270°, compte tenu de la correction d’aberration. Cet instant, grâce à l’instauration des années bissextiles (réforme julienne, puis réforme grégorienne), se maintient tous les ans, à moins d’un jour près, à la même date, qui est dite « 1er janvier ». Pour les besoins d’une chronologie générale, permettant de dater un phénomène survenu depuis l’époque historique, indépendamment de la notion d’années (complications introduites par les années bissextiles), les astronomes font usage de l’ère julienne, remontant à l’année 4713 av. J.-C. et composée uniformément de siècles de 36 525 jours. Des tables font connaître la correspondance de chaque jour avec la suite ininterrompue des jours de l’ère julienne. C’est ainsi que le 1er janvier 1970 porte le numéro 2 440 588 dans l’ère julienne.

Dans le calendrier égyptien, l’année civile était prise égale à 365 jours. Au bout d’un intervalle dit période sothiaque, comprenant 1 461 de ces années, appelées années vagues, la concordance revenait entre l’année civile et l’année astronomique. Au moment de l’introduction de la réforme julienne, à la suite de l’adoption de la valeur de 365,25 j pour la durée de l’année tropique et à la création des années bissextiles, afin de ramener le moment de l’équinoxe au commencement du printemps, César dut augmenter l’année courante (45 av. J.-C.) de 85 jours, ce qui fit donner à cette année le nom d’année de confusion. De même, au moment de la réforme grégorienne, il fallut abréger l’année 1582 de 10 jours, en sautant du 4 au 15 octobre. Les Russes, qui avaient conservé jusqu’en février 1918 le calendrier julien, étaient, à l’époque, en retard de 13 jours sur le calendrier grégorien. Ce décalage n’est plus sensible de nos jours que pour la célébration de certaines grandes fêtes religieuses, telles que Pâques.

Un certain nombre de peuples anciens avaient été conduits à considérer des années lunaires, qui pouvaient être d’ailleurs soit sidérales, soit synodiques (c’est-à-dire tenant compte des positions relatives du Soleil et de la Lune, qui introduisent les phases de la Lune). C’est ainsi que l’année musulmane est purement lunaire et comprend 12 mois alternativement de 29 et 30 jours (soit 354 jours au total). L’année commune israélite se compose également de 12 mois lunaires comprenant 29 ou 30 jours. Ces durées sont ainsi variables, mais on a fait en sorte que l’année israélite concorde avec l’année solaire au bout de 19 ans. L’Église catholique elle-même, tout en adoptant le calendrier grégorien pour l’usage courant, a conservé en partie le calendrier lunaire pour la fixation de la date de certaines fêtes religieuses (fixation de la date de Pâques, en particulier).

Le commencement de l’année civile a également varié au cours des siècles. Romulus en fixa le début au 1er mars, Numa et César au 1er janvier. Après quelques essais de modification qui n’eurent pas de suite lointaine, la date du 1er janvier a été définitivement adoptée en 1806. Mais les Israélites commencent encore l’année à Pâques, à condition que ce ne soit ni un dimanche, ni un mercredi, ni un vendredi. L’appellation des mois de septembre (7e), d’octobre (8e), de novembre (9e) et de décembre (10e) remonte à l’époque où l’année commençait au 1er mars au lieu du 1er janvier.

P. T.

➙ Calendrier.

 Annuaire du Bureau des longitudes. / E. N. Antoniadi, l’Astronomie égyptienne (Gauthier-Villars, 1933). / P. Couderc, le Calendrier (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1946 ; 4e éd., 1970) / A. Danjon, Astronomie générale, astronomie sphérique et éléments de mécanique céleste (J. et R. Sennac, 1962).

Annélides

Embranchement du règne animal comprenant des Invertébrés au corps allongé et formé d’une suite de segments semblables (ex. : Arénicole, Lombric, Sangsue). [Syn. Vers annelés.]



Généralités

Les Annélides se distinguent facilement des autres Vers par les annélations régulières qui soulignent la répétition linéaire des unités — segments ou métamères — constituant leur corps. Elles présentent d’autres caractères qui, pour être moins apparents, n’en sont pas moins essentiels : un tube digestif rectiligne et ouvert aux deux extrémités ; un système nerveux formé d’un cerveau et d’une chaîne ventrale avec une paire de ganglions dans chaque segment ; une paire d’organes excréteurs (néphridies) par segment ; une cavité générale (cœlome) généralement bien développée.

La majeure partie des 10 000 espèces actuellement connues se répartit en trois classes : les Polychètes*, surtout marins, portant des soies nombreuses et variées (ce sont les Annélides les plus typiques) ; les Oligochètes* d’eau douce ou terrestres, comme le Lombric, à soies peu nombreuses ; les Hirudinées* (Sangsues), marines ou d’eau douce, dépourvues de soies, mais possédant deux ventouses. Quelques petits groupes se rattachent de manière plus ou moins étroite à l’embranchement : les Archiannélides, de structure simple, s’apparentent sans peine aux Polychètes ; c’est moins évident pour les Myzostomidés, marqués par le parasitisme. Les Sipunculiens et les Echiuriens montrent des affinités plus lointaines avec les Annélides.

Les trois principaux groupes font l’objet d’articles particuliers, dans lesquels on trouvera les caractéristiques morphologiques et biologiques qui leur sont propres. On envisagera ici l’embranchement des Annélides dans son ensemble.


Le développement embryonnaire : segmentation spirale, larve trochophore

Que les œufs soient émis dans la mer, comme c’est le cas chez les Polychètes, ou qu’ils soient enfermés dans les cocons (Oligochètes, Sangsues), leur segmentation correspond au type spiral. Cependant, elle ne se déroule avec régularité que dans le premier groupe ; chez les Oligochètes et les Hirudinées, on assiste à des altérations dans le synchronisme des divisions : le blastomère D se divise plus vite que les autres, et même, chez certaines Sangsues, après la formation de la première quartette, I D est le seul macromère qui continue à évoluer.

La gastrulation se réalise par épibolie : les micromères issus de 2d forment la plaque somatique, qui enveloppe l’endoderme et ménage ordinairement deux orifices, futurs bouche et anus.