Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Annecy (suite)

Annecy a mieux tiré parti de son site, composé de trois éléments principaux : un contrefort du Semnoz, le coteau d’Annecy-le-Vieux et, entre les deux, la plaine des Fins. Le vieil Annecy, celui des ruelles étroites conduisant au château, est l’héritier du bourg fortifié médiéval installé sur le Crêt du Maure, au pied du Semnoz. Il connut un destin très particulier, recueillant dès le xiiie s. les comtes de Genève, qui abandonnent leur ville transformée en république, puis au xvie s. l’évêque, chassé à son tour par la Réforme. Annecy, capitale politique et religieuse, atteint son apogée au xviie s., sous l’épiscopat de saint François de Sales, qui fonde en 1610 la Visitation, bientôt suivie d’autres monastères et de nombreux établissements d’enseignement. La population grandit et s’installe dans les faubourgs.

La Révolution et l’Empire bouleversent complètement cette topographie encore féodale et tracent les grandes lignes de la ville moderne, celle du Thiou et de la plaine des Fins. Annecy devient un centre industriel avec une grande manufacture de coton, une papeterie, une verrerie, une indiennerie, installées dans d’anciens couvents et utilisant la force motrice du Thiou ou le lignite d’Entrevernes. Ces activités industrielles se développent sous la restauration sarde, pendant la période du Buon Governo, qui ouvre aux entreprises locales le marché piémontais : les Forges de Cran datent de cette époque. L’annexion de la Savoie par la France a un effet contraire, et la création de zones franches étend l’influence de Genève sur la partie septentrionale du nouveau département de Haute-Savoie ; la fin du xixe s. est marquée par l’essor du tourisme, avec pour attractions le tour du lac en bateau et la visite des gorges du Fier. Dès 1904, grâce à l’initiative de quelques hommes, parmi lesquels Jules Barut, Léon Laydernier et Louis Aussedat, Annecy connaît les bienfaits de la houille blanche : l’équipement des chutes du Fier procure de l’énergie à bon marché aux industries traditionnelles, qui se transforment (papeteries, forges), et à des activités nouvelles (électrochimie, mécanique). Cette seconde phase du développement industriel d’Annecy sera courte, mais d’autres suivront, provoquées par des éléments extérieurs, notamment par Genève (bijouterie mécanique) et Paris (décentralisations d’industries de pointe, électronique et mécanique de précision notamment) : pour ces productions, le coût de l’énergie et celui des transports interviennent peu dans le prix de revient.

La ville occupe maintenant toute la plaine des Fins, dont les terrains sont propices aux établissements industriels. Elle gagne les coteaux d’Annecy-le-Vieux, de grande valeur résidentielle. La population compte une forte proportion de cadres et de spécialistes. Les activités de services s’adaptent à cette clientèle. Annecy, ville industrielle, connaît les formes les plus modernes du commerce urbain, lesquelles suscitent de nouvelles entreprises d’importance régionale.

M. L.

➙ Alpes françaises / Rhône-Alpes / Savoie (Haute-).

année

Intervalle de temps correspondant à la révolution d’un astre gravitant autour d’un autre astre.


Ce mot s’emploie plus particulièrement pour la révolution de la Terre autour du Soleil. C’est à la fois une unité d’intervalle de temps et une unité de temps, du fait que les années successives sont numérotées à partir de l’une d’entre elles, prise comme origine. On distingue deux valeurs différentes pour la durée de révolution réelle de la Terre autour du Soleil. Il revient au même de considérer la durée de révolution apparente du Soleil autour de la Terre.

1. L’année sidérale est le temps écoulé entre deux passages du Soleil par le même point de son orbite apparente. Cette durée diffère de la durée de l’année tropique du temps qui est nécessaire au Soleil pour parcourir le petit arc d’écliptique correspondant à la précession, soit 50″,256. Une règle de trois permet de calculer la valeur de ce temps, soit 20 mn 23 s, ou 0,014 1 j, l’année tropique étant légèrement plus courte que l’année sidérale, qui vaut ainsi 365 j 6 h 9 mn 9 s.

2. L’année anomalistique, qui est l’intervalle de temps séparant deux passages consécutifs du Soleil par le périgée de son orbite apparente, est quelquefois utilisée. Comme ce dernier point est animé d’un mouvement direct de 11″ par an, on en conclut que la durée de l’année anomalistique est supérieure de 4 mn 45 s à celle de l’année sidérale.

3. L’année tropique est l’intervalle de temps qui sépare deux passages consécutifs du Soleil par le point équinoxial de printemps (point γ), lequel est mobile sur l’écliptique ; mouvements uniforme de précession et périodique de nutation : en fait, on ne tient compte que de la position définie par le premier de ces mouvements. (On appelle cette position la position moyenne.) À ce même moment, la déclinaison du Soleil s’annule, instant qu’il est relativement facile de déterminer. Aussi, cette durée était-elle déjà connue avec une certaine précision du temps de Jules César (365,25 j) et avec une précision plus grande au xvie s. (365,242 5 j), lorsque les deux principaux calendriers (julien et grégorien) ont été définis. La valeur actuellement admise pour la durée de l’année tropique est 365 j 5 h 48 mn 46 s. Cette durée est légèrement variable (0,53 s par siècle). Sa valeur, au début de l’année 1900 (on dit, en astronomie : à l’époque 1900,0), a servi à définir l’unité astronomique de temps, qui en est la fraction 1/31 556 925,974 7, valeur qui tient compte de la valeur approchée 365,25 j, universellement utilisée dans tous les calculs de mécanique céleste que l’on a voulu conserver.

La durée de l’année tropique moyenne étant prise comme base de la mesure du temps, il reste à définir l’instant qui marque le début de cette année.

4. L’année civile, pour un pays donné, commence dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier à 0 heure du temps légal adopté par ce pays, lequel dépend du fuseau horaire choisi.