Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

larynx

Organe essentiel de la phonation*, qui permet le passage de l’air dans la trachée, avec laquelle il se continue.


Le larynx est situé à la partie supérieure et médiane du cou, en avant du pharynx. Il est composé de pièces cartilagineuses articulées entre elles ; ce squelette laryngé, support de muscles qui assurent la mobilité des cordes vocales et permettent l’émission de sons, est tapissé intérieurement d’une muqueuse qui forme un certain nombre de replis et de cavités. Cette muqueuse peut être le siège de lésions inflammatoires, infectieuses et tumorales qui constituent avec les troubles de la mobilité laryngée l’essentiel de la pathologie du larynx.


Anatomie du larynx


Cartilages

Cinq cartilages principaux constituent le squelette laryngé.

• Le cricoïde, situé à la partie inférieure du larynx, a la forme d’un anneau composé de deux parties : postérieure (chaton cricoïdien) et antérieure (arc cricoïdien).

• Le cartilage thyroïde, en forme de livre ouvert en arrière, est échancré à la partie supérieure de son bord antérieur, qui constitue un angle beaucoup plus saillant chez l’homme que chez la femme, responsable de la saillie appelée communément pomme d’Adam.

• L’épiglotte, lamelle cartilagineuse élastique, est située à la partie antéro-supérieure du larynx, en arrière du cartilage thyroïde.

• Les aryténoïdes, petits cartilages pairs en forme de pyramides triangulaires, sont placés latéralement sur le bord supérieur du chaton cricoïdien : leur base présente une saillie antérieure, l’apophyse vocale, où se fait l’insertion postérieure de la corde vocale, et une saillie postéro-externe, sur laquelle s’insère le muscle crico-aryténoïdien postérieur, qui permet l’ouverture de la glotte.

Des cartilages accessoires n’ont pas d’importance physiologique et représentent des reliquats phylogénétiques. Par contre, l’os hyoïde, qui ne fait pas partie du larynx, doit lui être rattaché pour la compréhension morphologique et fonctionnelle de l’appareil musculo-ligamentaire annexé au larynx proprement dit. Il forme la limite entre la face et le cou, et constitue une pièce importante de la statique laryngée.


Articulations et ligaments du larynx

Le cartilage cricoïde et le cartilage thyroïde sont unis entre eux par une articulation, siège de mouvements de glissements de peu d’étendue et d’un mouvement de bascule responsable de la tension de la corde vocale.

Les cartilages aryténoïdes sont unis par leur base au bord supérieur du cartilage cricoïde. L’articulation est le siège de mouvements complexes : glissement et translation, d’une part, qui éloignent les aryténoïdes l’un de l’autre ; rotation, d’autre part, qui mobilise les cordes vocales.

Un certain nombre de membranes et de ligaments unissent les pièces cartilagineuses entre elles et aux organes voisins (os hyoïde en particulier).


Muscles du larynx

• Les muscles intrinsèques. Ils permettent le jeu des articulations des pièces laryngées entre elles.
1. Muscles tenseurs de la corde vocale : les cricothyroïdiens sont tendus de l’arc cricoïdien au bord inférieur du cartilage thyroïde et permettent la bascule de ce dernier par rapport au cricoïde.
2. Muscles dilatateurs de la glotte : le crico-aryténoïdien postérieur réunit la face postérieure du chaton cricoïdien à l’apophyse musculaire externe de la base de l’aryténoïde et attire celle-ci en arrière, ce qui fait pivoter le cartilage selon son axe vertical et ouvrir la glotte.
3. Muscles constricteurs : ils sont représentés par le crico-aryténoïdien latéral, les thyro-aryténoïdiens, qui constituent le sphincter laryngé et dont la partie interne représente le muscle de la corde vocale, et les inter-aryténoïdiens, qui rapprochent les cartilages aryténoïdes et ferment la glotte.

• Les muscles extrinsèques. Ils solidarisent le larynx à l’œsophage, à la base de langue, au sternum et à l’os hyoïde.


Configuration interne du larynx

Les cordes vocales supérieures (ou bandes ventriculaires) et inférieures (ou vraies cordes) divisent la cavité laryngée en trois étages.
1. L’étage supérieur, ou vestibule, situé au-dessus des bandes ventriculaires, constitue un entonnoir qui s’ouvre en haut par l’orifice supérieur du larynx, ou margelle laryngée.
2. L’étage glottique est représenté par la glotte, ou espace libre entre les cordes vocales, et par un prolongement latéral entre les bandes ventriculaires et les cordes, le ventricule de Morgagni.
3. L’étage inférieur, ou sous-glotte, représente la partie la plus rétrécie de la filière laryngée.

L’ensemble est tapissé par une muqueuse dont l’adhérence est maximale au niveau des cordes, beaucoup plus lâche au niveau de la sous-glotte.


Vaisseaux et nerfs

La vascularisation du larynx est assurée à partir des vaisseaux thyroïdiens, branches des artères carotide externe et sous-clavière.

• L’innervation motrice du larynx est assurée par le nerf récurrent, branche du pneumogastrique (Xe paire de nerfs crâniens).

• L’innervation sensitive est essentiellement représentée par le nerf laryngé supérieur.


Physiologie du larynx


Respiration

Le passage de l’air à travers la glotte est un phénomène passif en rapport avec le mécanisme de soufflet pulmonaire. Les cordes s’écartent à l’inspiration et se rapprochent légèrement à l’expiration.


Phonation

L’existence d’un courant d’air glottique est indispensable à la formation d’un son par le larynx. Ce courant d’air est expiratoire. Le son laryngé est dû à la vibration des cordes vocales (v. phonation).

Le son émis se définit par sa fréquence, son intensité et sa structure harmonique.

La fréquence est sous la dépendance de la longueur et de l’élasticité des cordes vocales. Le développement du larynx masculin à la puberté entraîne un allongement des cordes et rend la voix plus grave : ce phénomène est communément désigné sous le terme de mue.