Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
K

Ki-lin ou Kirin (suite)

Les forêts couvrent le quart de la surface de la province, et leur exploitation constitue peut-être l’activité la plus remarquable du Jilin. La région de Yanbian (Yen-pien) [3 500 000 ha ; bois d’œuvre et surtout bois de pulpe] et celle de Tonghua (bois d’œuvre) sont les deux grandes régions d’exploitation, dont la production est en grande partie évacuée en été par flottage sur le Tumen et la Soungari. Les racines de ginseng (90 p. 100 de la production chinoise), l’élevage du cerf (plus de 6 000 têtes en 1957) et les fourrures de zibeline sont trois productions célèbres des montagnes de la province, désignées en Chine par « les trois trésors du Jilin ».

Le Jilin est, par contre, très moyennement pourvu en ressources minérales : moins de 7 Mt de charbon produites en 1957, dont 3 Mt par le bassin de Liaoyuan (Leao-Yuan) et plus d’1 Mt (charbon à coke surtout) par les houillères de Tonghua. La région de Tonghua disposerait également de plus de 600 Mt de réserves de minerai de fer, dont l’exploitation semble devoir être développée activement en raison de sa teneur en métal (60 p. 100) très supérieure à celle du minerai d’Anshan (Ngan-Chan).

Charbon à coke et minerai de fer voisins alimentent une usine sidérurgique construite en 1958 à Tonghua, appelée à devenir un « second Anshan ».

L’exploitation du charbon et la carbochimie animent la ville de Liaoyuan (plus de 200 000 hab.), dénommée « la ville du charbon ». Jilin, qui fut la capitale de la province jusqu’en 1954, a vu sa population doubler depuis 1949 (plus de 600 000 hab. actuellement). Ses premières activités furent les industries du bois et les industries alimentaires, puis l’énergie électrique fournie par le grand barrage de Fengman (Fong-man) sur la Soungari (600 MW de puissance installée) y a permis le développement d’un vaste complexe d’industries chimiques (engrais, colorants, matières plastiques, caoutchouc synthétique). Ancienne capitale politique du Mandchoukouo, Changchun est devenue la capitale du Jilin en 1954 (1 million d’hab. en 1957, 1 800 000 [estimation] en 1965). Ses anciennes fonctions de centre ferroviaire et de centre de traitement des produits agricoles et forestiers de la province sont éclipsées depuis 1953 par l’implantation de la première usine chinoise de fabrication de camions (dont la production atteint annuellement 40 000 unités), à laquelle se sont ajoutées en 1957 la fabrication de voitures de tourisme et une usine de locomotives.

P. T.

kilogramme

Unité de masse (symb. : kg).


Le kilogramme est la masse du prototype en platine iridié qui a été sanctionné par la Conférence générale des poids et mesures tenue à Paris en 1889 et qui est déposé au pavillon de Breteuil, à Sèvres. Parmi les sept unités qui sont à la base du Système international d’unités, le kilogramme reste la seule qui soit définie par un prototype international auquel il est nécessaire de se référer. Pour que le prototype du kilogramme conserve une masse constante, il faut qu’il ne perde ni ne gagne de la matière. Il pourrait perdre de la matière par évaporation, mais il est en alliage de platine et d’iridium, deux métaux réfractaires qui ne s’évaporent pratiquement pas à la température ordinaire. Il pourrait également en perdre par usure, mais on ne le manipule que rarement, une fois en cinquante ans environ. Il ne peut pas gagner de matière par oxydation, étant inoxydable, mais, malgré les précautions prises, il recueille des poussières et peut-être des condensations de vapeurs qui s’enlèvent par un nettoyage délicat mis au point par le Bureau international des poids et mesures. Il ne sert qu’à la mesure de la masse de ses quatre « témoins », qui sont construits d’une façon aussi identique qu’il a été possible, et des étalons de travail du Bureau international. Ces derniers servent aux étalonnages demandés par tous les pays.

La mesure de la masse d’un étalon du kilogramme se fait avec une balance ; cet instrument permet de constater l’égalité de deux forces verticales qui s’équilibrent aux extrémités d’un fléau pivotant autour de l’arête d’un couteau. Si l’accélération due à la pesanteur est la même à l’emplacement des deux étalons de masse (c’est toujours le cas à la précision recherchée), la force de pesanteur, ou le poids, qui est le produit de la masse par cette accélération, est la même si les deux masses sont égales. Les deux masses ne sont jamais rigoureusement égales. Il faut donc rétablir l’équilibre de la balance au moyen de petites surcharges, dont la masse connue est égale à la différence de masse des deux étalons du kilogramme. Si les deux étalons n’ont pas la même densité, la poussée d’Archimède de l’air diminue d’une quantité différente la force exercée aux extrémités du fléau ; il faut donc éliminer cette différence par une correction qui nécessite de connaître le volume de chaque étalon et la masse volumique de l’air où ils baignent.

On passe du kilogramme à ses multiples et sous-multiples par l’étalonnage de séries de masses qui sont entre elles dans les rapports, par exemple, 1, 2, 2, 5, 10, par des égalités telles que 10 = 1 + 2 + 2 + 5, ou 5 = 1 + 2 + 2, etc.

La précision relative des mesures de masse, dans les conditions optimales, est comprise entre 10–8 et 10–9.

On a proposé de définir le kilogramme par un multiple d’une masse naturelle constante, celle du proton par exemple. Ce serait déraisonnable, car la précision s’abaisserait à environ 10–5, non seulement sur les mesures de masse, mais encore sur les grandeurs qui en dérivent, telles que la force, la pression, l’énergie, la puissance, les grandeurs électriques, etc.

On a proposé aussi de changer le nom du kilogramme, parce qu’il comporte le préfixe kilo, ce qui n’est pas logique pour une unité de base du Système international d’unités. Mais on n’a trouvé jusqu’à présent aucun nouveau nom susceptible d’être adopté universellement et rapidement.

J. T.

➙ Poids et mesures (Bureau international des) / Unités (Système international d’).