Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
J

juridiques (sciences) (suite)

Albert de Geouffre de La Pradelle

La conception d’un droit international dégagé de l’emprise des souverainetés étatiques a été restaurée en France à la fin du xixe et au début du xxe s. en réaction contre les excès de la doctrine germanique qui exaltait la souveraineté absolue de l’État.

Le professeur Albert de Geouffre de La Pradelle (1871-1955), qui a joué un rôle de premier plan à la fin de la Première Guerre mondiale en participant — dans la conférence des préliminaires de paix de 1918-19 — à l’élaboration du pacte de la Société des Nations et à l’examen de la responsabilité pénale de Guillaume II, et en assumant dans l’organisation des premières institutions internationales la rédaction du statut de la Cour permanente de justice internationale, a été des premiers à affirmer dans son enseignement et ses écrits le caractère impératif pour les États de règles de conduite indépendantes de leur volonté.

Dénonçant les contradictions des auteurs de l’école, positiviste, qui abandonnaient la création de la règle de droit international à ceux-là mêmes qui devaient la respecter et en être les sujets, A. de La Pradelle s’est attaché, dès le début de sa carrière dans les facultés de droit — à Grenoble, puis à Paris —, à remettre en honneur la doctrine des théologiens espagnols des xvie et xviie s., notamment celle de Francisco de Vittoria, à qui l’on doit une première définition, en latin, du droit international dérivé du droit naturel : Quod naturalis ratio inter omnes gentes constitua vocatur jus gentium. Pour A. de La Pradelle et ses disciples, l’État souverain n’est qu’une institution parmi d’autres destinée à aider l’homme à parfaire sa nature et sa mission dans un ordre juridique du monde qui lui permette de développer ses fonctions et ses responsabilités vis-à-vis de ses semblables et de lui-même. L’institution étatique ne réalise qu’une étape que doivent progressivement compléter des institutions internationales d’ordre communautaire. Faussement personnifié et même déifié, l’État n’est pas une fin en soi, mais un moyen en vue d’une fin qui est la perfection de l’humanité. Au-dessus des États, une loi générale des hommes, supérieure à celle des États, s’élève et, à travers l’État, lie les individus. Elle ne pénètre pas seulement les relations intervenues entre les peuples, mais jusqu’au plus profond des relations intérieures. Elle est la loi des États comme des individus dans leurs rapports respectifs.

P. L.

J. L.


Quelques juristes français et étrangers


Henri Capitant.

V. l’article.


Raymond Carré de Malberg.

V. l’article.


Jacques Cujas.

V. l’article.


Jean Dabin,

juriste belge (Liège 1889 - Louvain 1971), professeur à l’université catholique de Louvain, auteur de Doctrine générale de l’État, éléments de philosophie politique (Bruxelles, 1939).


Désiré Dalloz,

jurisconsulte français (Septmoncel, Jura, 1795 - Paris 1869). Avec son frère Armand Dalloz (1797-1867), il entreprit la publication du Répertoire de législation, de doctrine et de jurisprudence et du Recueil périodique de jurisprudence générale.


Léon Duguit.

V. l’article.


Charles Dumoulin.

V. l’article.


Paul Durand,

juriste français (Alger 1908 - Agadir 1960), spécialiste du droit du travail, directeur de l’Institut de sciences sociales de Paris et de la revue Droit social.


Adhémar Esmein.

V. l’article.


François Gény.

V. l’article.


Maurice Hauriou.

V. l’article.


Georg Jellinek,

juriste allemand (Leipzig 1851 - Heidelberg 1911). Il consacra à la philosophie du droit d’importants travaux, notamment une Théorie générale de l’État (1905).


Gaston Jèze,

juriste français (Toulouse 1869 - Deauville 1953), président de l’Institut international de droit. Il développa en France la science financière.


Édouard Julien-Laferrière,

juriste français (Angoulême 1841 - Bourbonne-les-Bains 1901), vice-président du Conseil d’État (1886), gouverneur général de l’Algérie (1898), procureur général à la Cour de cassation. On lui doit un Traité de la jurisprudence administrative et des recours contentieux (1887-88).


Hans Kelsen,

juriste autrichien (Prague 1881 - Californie 1973). Spécialiste du droit international, on lui doit la Constitution autrichienne de 1920.


Antoine Loisel,

juriste français (Beauvais 1536 - Paris 1612). Élève de Cujas, il travailla à unifier le droit coutumier.


Theodor Mommsen,

historien allemand (Garding, Schleswig, 1817 - Charlottenburg 1903), auteur de nombreux ouvrages sur l’Antiquité classique, dont une Histoire romaine (1856-1885).


Marcel Planiol,

juriste français (Nantes 1853 - Paris 1931). On lui doit un Traité élémentaire de droit civil en 3 volumes (1899) [renouvelé par la suite par G. Ripert et J. Boulanger] et, en collaboration avec Ripert, un Traité pratique de droit civil en 14 volumes (1925-1934).


Jean Étienne Marie Portalis,

juriste français (Le Beausset, Provence, 1746 - Paris 1807). Avocat au parlement d’Aix, puis membre du Conseil des Cinq-Cents (1795), il participe ensuite comme conseiller d’État à l’élaboration du Code civil de 1804.


Robert Joseph Pothier.

V. l’article.


Georges Ripert,

juriste français (La Ciotat 1880 - Paris 1958). Il a donné un Traité de droit maritime (1913) et, avec Planiol, le Traité pratique de droit civil. On lui doit aussi Aspects juridiques du capitalisme moderne (1945), Déclin du droit (1950) et un Traité élémentaire de droit commercial (1948).


Georges Scelle,

juriste français (Avranches 1878 - Paris 1961), spécialiste du droit international public. On lui doit le Précis de droit des gens (1934), la Théorie juridique de la révision des traités (1935), Sens international (1942), etc.

➙ Administration / Budget / Commerçant / Contrat / Convention internationale / Délinquance / Économique (science) / Famille / Filiation / France / Gouvernementale (fonction) / Impôt / Justice (organisation de la) / Législative (fonction) / Libertés publiques / Navigation / Parlementaire (régime) / Politiques (sciences) / Travail (droit du).