Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

angine (suite)

Les angines ulcéreuses

(Pharynx rouge, parsemé d’ulcérations.)

• Lorsqu’elles sont bilatérales, elles doivent faire craindre l’existence d’une hémopathie (leucémie par exemple), qu’élimineront ou confirmeront les examens du sang. De toute façon, ces maladies peuvent être responsables de surinfections graves, du fait des diminutions des défenses de l’organisme. L’angine prend alors un aspect gangréneux.

• Unilatérales, les angines ulcéreuses sont le plus souvent d’origine bactérienne. Il peut s’agir d’une infection à germes anaérobies ; il peut s’agir d’une angine de Vincent, angine ulcéro-nécrotique causée par une association fuso-spirillaire (bacille fusiforme anaérobie et spirilles buccaux habituellement saprophytes), que l’examen bactériologique reconnaît facilement. Cette angine particulière, rare, est curable par la pénicilline.

• Une angine ulcéreuse unilatérale, avec amygdale indurée, ganglion indolore, doit évoquer chez l’adulte un chancre syphilitique. L’examen du prélèvement, la sérologie feront le diagnostic (v. syphilis). Mais il faut évoquer aussi (diagnostic différentiel) un cancer amygdalien.

Au cours de la typhoïde peut s’observer une angine avec petites ulcérations grisâtres, qui guérit spontanément.


Les angines phlegmoneuses

Le phlegmon de l’amygdale se voit chez les sujets ayant une amygdalite chronique. Le traitement antibiotique peut l’enrayer s’il est précoce. Le plus souvent, la suppuration évolue. Apparaît une douleur atroce avec œdème du voile du palais, trismus (impossibilité d’ouvrir la bouche). La température est élevée. Lorsque le pus est collecté, il est indispensable d’inciser le phlegmon. L’amygdalectomie évitera la récidive.


Les angines vésiculeuses

Elles sont d’origine virale. L’herpangine est due à un virus Coxsackie A. Les vésicules, petites, s’observent au fond de la gorge. Elles se rompent, laissant des ulcérations qui guérissent en quelques jours. La surinfection est évitée par les désinfectants locaux. L’angine herpétique est plus rare que la stomatite, observée lors de la primo-infection herpétique.


Les angines pseudo-membraneuses

Elles sont très importantes.

• La plus grave est l’angine diphtérique. La forme commune est la plus fréquente. Chez un malade pâle, fatigué, subfébrile (peu de fièvre), ayant des douleurs pharyngées, surtout lorsqu’il avale, l’examen de la gorge montre la fausse membrane. C’est un enduit blanc, nacré, opalin, dont Trousseau a souligné l’adhérence, la cohésion, l’extensivité. La constatation de ce signe conduit à rechercher si le sujet est vacciné ou non contre la diphtérie ; dans tous les cas, le prélèvement de gorge est nécessaire pour isoler le germe responsable. Il faut injecter du sérum antidiphtérique, isoler le malade, rechercher des porteurs de germe dans son entourage par prélèvement de gorge, et revacciner les proches. L’angine diphtérique n’est que l’expression locale d’une maladie générale. Il existe des angines malignes (où la mort est constante). L’aspect des fausses membranes est hémorragique. Il existe une inflammation ganglionnaire majeure et des douleurs atroces. Surtout l’état général est effondré. La mort survient du fait de complications. Ces formes ne se voient pas chez les sujets bien vaccinés. Il existe des formes trompeuses et des formes dominées par la localisation au larynx (croup). Il faut insister sur l’importance de la vaccination, qui représente le meilleur traitement préventif de la maladie. Elle doit être et demeurer généralisée à toute la population. (V. diphtérie.)

• La mononucléose infectieuse peut également être responsable d’angine pseudo-membraneuse, et pose parfois un diagnostic difficile avec la diphtérie. Le diagnostic repose sur l’examen du sang et des examens sérologiques. Le traitement de cette maladie bénigne doit éviter la surinfection et les douleurs.

Enfin, il existe des angines à levures, avec enduit blanchâtre de toute la cavité buccale. Elles s’observent chez de grands malades ou chez des sujets ayant reçu des antibiotiques durant une période prolongée. Elles témoignent du déséquilibre de la flore digestive. Elles nécessitent un traitement local et général.

Pour conclure, on peut dire que, même minimes, les angines ne doivent pas être négligées, car elles peuvent être l’indice d’une maladie grave.

• L’angine de poitrine désigne vulgairement la douleur ressentie lors des atteintes coronariennes. Cette douleur est intense, suffocante, angoissante, d’où sa dénomination courante (lat. angere, suffoquer). [V. coronaire.]

P. V.

Angiospermes

Plantes à fleurs et à graines, caractérisées par une fécondation double (existence d’un albumen) et par un fruit clos.



Caractères généraux

Les Angiospermes constituent le sous-embranchement de beaucoup le plus important des Phanérogames. En effet, il réunit environ 270 000 espèces, chiffre qui augmente chaque année de quelques milliers par suite des découvertes des botanistes systématiciens ; ces espèces sont groupées en 300 ou 400 familles, suivant les conceptions des auteurs.

On sépare les espèces de cet énorme sous-embranchement en deux classes, suivant le nombre de cotylédons que possèdent leurs graines. On distingue ainsi les Monocotylédones, à un seul cotylédon, et les Dicotylédones, qui en possèdent deux.

La caractéristique fondamentale de ce sous-embranchement réside dans la structure de l’organe femelle : le carpelle. C’est un organe foliacé, clos, refermé sur lui-même, et qui se transforme en fruit après fécondation : à l’intérieur se trouvent les ovules, qui évoluent en graines. Du fait de la structure du carpelle, le grain de pollen ne peut arriver jusqu’à l’ovule, et tout un mécanisme spécial permet le déplacement des gamètes mâles du grain de pollen aux noyaux reproducteurs.