anévrisme (suite)
Si des opérations reconstructives ont pu être pratiquées avec succès dès le début de ce siècle sur les anévrismes artériels des membres, ce n’est qu’en 1951 que Charles Dubost, de Paris, réalisa pour la première fois la cure d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Certaines zones, telle l’aorte thoracique, nécessitent des mesures peropératoires particulières pour diminuer les besoins en oxygène (hypothermie) ou assurer la circulation (circulation extracorporelle) d’organes tels que le cerveau, qui ne peuvent subir une anoxie prolongée.
Anévrisme veineux
Plus souvent appelé phlébectasie, il est habituellement observé au niveau des varices, où il est la conséquence d’une hypertension endoveineuse. Exceptionnels sont les anévrismes veineux congénitaux sans élévation de pression ; ils ne sont pas graves.
Anévrismes artério-veineux
C’est une communication directe entre une artère et une veine. Les premiers cas observés comportaient de larges poches intermédiaires, et c’est Hunter qui créa le terme en 1757 en distinguant l’anévrisme artério-veineux de l’anévrisme artériel. Mais l’ectasie manque souvent, et on préfère maintenant la dénomination de fistule* artério-veineuse. L’usage a cependant consacré le terme d’anévrisme pour certaines de ces fistules, ainsi l’anévrisme circoïde, qui est une fistule artério-veineuse congénitale sous-cutanée avec aspect angiomateux et dilatation veineuse variqueuse.
Anévrisme du cœur ou anévrisme ventriculaire
C’est une complication assez fréquente des infarctus du myocarde. Il siège surtout sur la face antérolatérale du ventricule gauche. Son sac est formé de fibres scléreuses résultant d’une nécrose du myocarde, doublée du péricarde qui y adhère. Comme les anévrismes artériels, il peut se rompre, ou, du fait des caillots qu’il contient, être la source d’embolies artérielles. Mais, de plus, il entraîne une insuffisance ventriculaire gauche et peut s’accompagner d’accès de tachycardie ventriculaire, prenant leur origine dans le myocarde distordu de la région du collet. Sa cure radicale est une acquisition chirurgicale récente. Ses indications restent rares ; c’est la résection avec suture du collet, effectuée sous circulation extracorporelle.
J. T.
P. Bonnet, les Anévrismes artériels intracrâniens (Masson, 1955). / A. Porchet-Brauchli, Zum klinischen Bilde des Anevrysma dissecans (Bâle, 1956). / M. Trimaille, Résultats du traitement chirurgical des anévrismes artériels et artério-veineux (thèse, Strasbourg, 1957). / W. Slama, les Aspects radiologiques des anévrismes disséquants (thèse, Paris, 1962).