Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
J

jansénisme (suite)

Après la chute de l’Empire, le jansénisme n’eut plus en Italie de représentants ecclésiastiques avoués. Il continua cependant d’inspirer la vie privée et même, pour une part, l’attitude politique d’hommes de premier plan tels que le grand écrivain Manzoni, ramené à la foi par Degola, et le baron Bettino Ricasoli (1809-1880), l’un des successeurs de Cavour comme président du Conseil. Mazzini lui-même avait eu pour éducateur un prêtre janséniste.

P. P. et M. V.

P. P. et P. R.

➙ Église catholique / Louis XIV / Pascal (Blaise).

 C. A. de Sainte-Beuve, Port-Royal (Hachette, 1840-1848 ; rééd., Gallimard, 1953-54, 3 vol.). / A. Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste (Champion, 1922-1924). / J. Orcibal, les Origines du jansénisme (Vrin, 1948 ; 3 vol.) ; Saint-Cyran et le jansénisme (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1961). / L. Ceyssens, Sources relatives aux débuts du jansénisme et de l’antijansénisme, 1640-1643 (Bibl. de l’université, Louvain, 1957). / M. Vaussard, Jansénisme et gallicanisme aux origines religieuses du Risorgimento (Letouzey, 1959). / R. Taveneaux, le Jansénisme en Lorraine, 1640-1789 (Vrin, 1960) ; Jansénisme et politique (A. Colin, coll. « U », 1965). / L. Cognet, le Jansénisme (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1961 ; 3e éd., 1968). / M. Escholier, Port-Royal (Laffont, 1965). / P. Jansen, le Cardinal Mazarin et le mouvement janséniste français, 1653-1659 (Vrin, 1967). / A. Adam, Du mysticisme à la révolte : les jansénistes du xviie siècle (Fayard, 1968). / L. Ceyssens et S. De Munter, Sources relatives à l’histoire du jansénisme et de l’antijansénisme des années 1661-1672 (Nauwelaerts, Louvain, 1970). / J. Delumeau, le Catholicisme entre Luther et Voltaire (P. U. F., coll. « Nouvelle Clio », 1971).

Japon

En jap. Nippon ou Nihon, État insulaire d’Asie ; 370 000 km2 ; 103 millions d’hab. (Japonais). Capit. Tōkyō.
Le fait majeur de la géographie japonaise réside dans le contraste qui oppose ici un milieu naturel remarquablement inhospitalier, pauvre en superficies arables (7 Mha, soit à peine le bassin d’Aquitaine), et une masse humaine forte de plus de 100 millions de personnes dont le niveau de vie dépasse déjà celui de l’Italie et que sa production industrielle place au troisième rang dans le monde depuis 1970. Favorisé au total par sa situation insulaire qui l’a mis à l’abri des invasions sans l’empêcher d’accueillir les idées et techniques étrangères, tout en préservant jusqu’à ce jour une efficace organisation sociale, le peuple japonais poursuit depuis des siècles la mise en valeur systématique de ses îles, où l’a forcé de se cantonner depuis 1945 l’échec de ses entreprises coloniales.
Cet aménagement continu repose sur l’application systématique des techniques les plus modernes et sur une exploitation constante de cette maigre superficie, menée conjointement par l’État et les grandes entreprises privées. Pour bien saisir la nature de cette action, il importe de comprendre tout d’abord les difficultés que lui oppose le milieu naturel : relief, climat, mers bordières. On considérera ensuite la collectivité japonaise dans ses nombres, ses structures et ses techniques de la vie collective. On pourra ensuite analyser l’effort d’emprise exercé sur ce milieu : transformation rurale, vie industrielle, relations d’échange avec le reste du monde. On présentera pour terminer les différents paysages régionaux, résultat de cet effort, et en particulier la mégalopolis Tōkyō-Fukuoka, expression la plus spectaculaire de la puissance économique japonaise.


Le milieu naturel
une nature inhospitalière


Le relief : montagnes, plaines, rivages

Présence écrasante des montagnes (les pentes de plus de 15 p. 100 forment les trois quarts du pays), importance subordonnée des plaines, généralement périphériques, développement des rivages, tels sont les trois caractères du relief japonais. L’archipel nippon est l’un des arcs à concavité tournée vers l’Asie qui limitent celle-ci sur le Pacifique depuis le Kamtchatka jusqu’aux Philippines. Il s’agit d’un ensemble récent par rapport au continent, né d’une suite de soulèvements et d’affaissements aux ères tertiaire et quaternaire.

L’archipel nippon s’allonge sur environ 2 200 km. Il se rapproche du continent au nord (320 km entre Hokkaidō et l’U. R. S. S.) et au sud-ouest (120 km au détroit de Tsushima entre Kyūshū et la Corée), mais s’en éloigne au centre, où la mer du Japon atteint sa largeur maximale (900 km). Des quelque vingt mille îles qui le composent, l’essentiel des hommes se concentre sur les quatre plus grandes : Hokkaidō*, Honshū*, Shikoku* et Kyūshū*.


La structure

À ce point de vue, le Japon intéresse en fait six arcs dont les points de rencontre constituent les élargissements de Hokkaidō (arcs de Sakhaline, des Kouriles et du Nord-Est) et du centre de Honshū (arcs du Sud-Ouest et des Ryūkyū). On y distingue deux zones d’âge et de nature différents : la zone interne (à l’ouest), socle secondaire constitué de roches sédimentaires très plissées et métamorphisé par des intrusions granitiques, et la zone externe, flanquant la première à l’est et formée de matériel tertiaire lui aussi métamorphisé par des granités du même âge. Une grande fracture transversale, la Fossa Magna, scinde cet ensemble en deux parties.

• L’Ouest. La zone externe y montre seule des traces de plissement. Partout cependant le relief résulte d’un quadrillage de failles et de gauchissements qui orientent bassins, vallées et massifs. Les mouvements longitudinaux ont donné naissance au fossé de la mer Intérieure (Seto-naikai), que prolonge au nord-est la plaine de Kansai. Un grand escarpement le borde au sud, courant depuis le sud de Kyūshū jusqu’à la presqu’île de Kii. Des ondulations transversales commandent les variations de largeur respectives de Shikoku et de la mer Intérieure elle-même. Vers le nord-est, le morcellement s’accroît : des fossés plus petits reçoivent plaines et lacs (tel le lac Biwa). Le bloc soulevé le plus vaste constitue les monts Hida (Alpes japonaises), qu’un escarpement de faille termine à l’est sur la Fossa Magna. Au sud (Shikoku, Kii), des reliefs appalachiens subsistent dans la zone externe. Le volcanisme n’est réellement important qu’à Kyūshū, dont le centre est occupé par le mont Aso et sa vaste caldeira. La topographie glaciaire est quasi inexistante, même dans les monts Hida, et seuls l’enneigement et l’alternance du gel et du dégel sont responsables de la topographie de haute montagne qu’on observe ici.