Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

instruments de mesures électriques à principe électromagnétique (suite)

• Type à réluctance variable (fig. 22). Une came de fer doux au profil particulier tend à pénétrer dans l’entrefer d’une bobine afin de réduire la réluctance. On retrouve en fait le principe du noyau plongeur. Là encore, un ressort spiral s’oppose à la pénétration de la came.

Pour tous ces types, les couples électromagnétiques et, par suite, les rotations sont proportionnels au carré du courant dans la bobine : I2.

Ces appareils sont employés comme ampèremètres ou voltmètres à courant continu ou alternatif.

Dans ce dernier cas, ils indiquent la valeur efficace indépendamment de la forme du signal. Les performances de ces appareils sont médiocres, leurs avantages sont : robustesse, prix relativement modiques, possibilité de surcharge.

C. T.


Deux biographies


Marcel Deprez,

physicien français (Aillant-sur-Milleron, Loiret, 1843 - Vincennes 1918). Il créa, en 1882, le galvanomètre à cadre mobile et réalisa des expériences de transport d’énergie électrique. (Acad. des sc., 1886.)


Wilhelm Eduard Weber,

physicien allemand (Wittenberg 1804 - Göttingen 1891). Il réalisa avec Gauss*, en 1833, un télégraphe électrique et construisit en 1846 le premier électrodynamomètre. Il détermina, avec l’Allemand Rudolf Kohlrausch (Göttingen 1809 - Erlangen 1858), le rapport des unités électromagnétique et électrostatique, qu’il trouva égal à la vitesse de la lumière.

instruments de musique

Objets ou appareils susceptibles de produire des sons qui peuvent être musicaux ou contribuer au développement de la musique.


La musique — donc l’instrument de musique — est liée à tous les aspects de la vie. Les mouvements corporels — ceux par exemple qui consistent à claquer des mains ou à frapper le sol — acquièrent un sens renforcé lorsque à ces gestes simples s’adjoignent des instruments ; et cela s’accomplit depuis des milliers d’années, comme en témoignent les peintures rupestres, au même titre que celles des caves et des tombes. Des fouilles archéologiques nous ont livré des instruments faits de matériaux durables : os, métal, pierre ou terre cuite, tandis que ceux de bois ont disparu, sauf dans des cas de conservation exceptionnellement favorables.

La distinction entre les musiques ethnique et savante, chacune possédant ses instruments propres, semble avoir existé dans les civilisations de haute culture de l’Antiquité. En Extrême-Orient, en Inde, en Iran, en Égypte, dans les mondes juif et arabe, en Grèce et dans le monde latin, des musiques classiques et liturgiques, soumises à des règles définies, se développent, employant des musiciens professionnels. Parallèlement, la musique ethnique ou populaire poursuit son existence en se servant de ses instruments traditionnels. Parfois, un instrument « émigre » d’une catégorie dans une autre, ou est utilisé dans les deux types de musique. Nous connaissons infiniment mieux les instruments savants d’Asie et d’Europe que les instruments ethniques, dont l’étude ne fait que commencer (v. ethnomusicologie). La musique savante est définie par des théoriciens : conservée sous forme écrite, elle nous apporte des indications sur les instruments.


Classification

Hormis chez les Chinois, qui ont classé en huit catégories les instruments selon la matière sonore prédominante dont ils étaient faits, le problème de la classification, dans son ensemble, n’a été abordé qu’au xixe s. (Victor Mahillon [1841-1924]). Pour l’orchestre d’aujourd’hui, les termes de corde, vent, percussion sont encore employés couramment. Le mot percussion, choc d’un corps contre un autre, groupe sous la même rubrique des instruments aussi dissemblables que des xylophones, des tambours, des pianos, des doulcemelles, des cloches et des gongs, tandis que les guimbardes, les sansas, les harmonicas de verre, les tambours à friction, les stridulateurs et les flûtes eunuques ne rentrent dans aucune catégorie. C’est au xxe s. que paraissent la classification d’Erich von Hornbostel (1877-1935) et Curt Sachs (1881-1959) et celle d’André Schaeffner (né en 1895), fondées sur les principes acoustiques de chaque instrument. C’est celle de Hornbostel et de Sachs qui, dans ses lignes essentielles, est le plus généralement adoptée. Elle se divise en quatre groupes.

• Les idiophones sont des instruments faits d’une matière qui résonne par elle-même, par percussion, par flexion et détente d’une matière flexible ou encore par friction. On peut les subdiviser en :
— idiophones à percussion, comprenant cliquettes, xylophones, gongs, cloches, tambours à fente, hochets, sonnailles, sistres, stridulateurs, etc. ;
— idiophones par pincement, ou linguaphones, dans lesquels le son est produit par la flexion et la détente d’une matière flexible, comme les guimbardes et les sansas ;
— idiophones par friction, qui produisent un son quand on les frotte : verres musicaux.

• Les membranophones sont des instruments dans lesquels le son est produit par la vibration d’une membrane tendue. Le son provient :
— soit d’une percussion comme dans les tambours (à membrane unique ou à deux membranes), dont la forme varie ;
— soit d’une friction, dans le cas des tambours à friction, dont la membrane est traversée par une corde ou un bâton ;
— soit d’un soufflement (mirlitons).

• Les aérophones, appelés communément instruments à vent, sont ceux dans lesquels, à travers ou autour desquels une certaine quantité d’air est mise en vibration. Contenu dans une cavité, l’air peut être mis en mouvement par l’arête affilée d’un tuyau (flûtes), par l’action d’une anche ou par la pression des lèvres du joueur (quelques instruments agissent directement sur l’air ambiant : rhombes, diables, etc.). Ils comprennent :
— les flûtes, simples et polycalames (flûtes de Pan), flûtes à encoche, à conduit ou à bloc et traversières ;
— les instruments à anche battante simple ou double (clarinettes et hautbois) ou à anche libre (orgues à bouche, etc.) ;
— les cors et les trompettes.

• Les cordophones sont des instruments aux cordes tendues, qui résonnent lorsqu’elles sont pincées (par les doigts ou par un plectre), frottées, frappées ou actionnées par le vent. Ils se subdivisent en :
— arcs musicaux et harpes ;
— lyres ;
— luths et vièles ;
— cithares.